Un sondage Le Journal du médecin/Le Pharmacien auprès de 1 497 médecins généralistes, spécialistes, pharmaciens et gestionnaires hospitaliers confirme la chute de popularité de la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Maggie De Block auprès des principaux acteurs de la santé. Près d'un tiers des sondés accordent à Maggie De Block un maigre 1/10 et moins de 10%, 7/10 ou davantage. En moyenne, nos sondés lui donnent 3,2/10.
Que de chemin parcouru (mais à l'envers) depuis décembre 2015 ! A l'époque, un large sondage mené par le Journal du Médecin assurait à la ministre Maggie De Block un soutien côté médecins spécialistes. Près de la moitié (47,9%) lui donnaient au moins 7/10. En moyenne, les spécialistes lui accordaient tout de même 6,14/10 en indice de satisfaction. En outre, son camp linguistique la soutenait davantage avec 38,8% des médecins flamands lui donnant au moins 7/10, alors que 34,5% des francophones lui accordaient la même note.
La chute
Côté généralistes, elle avait déjà senti le boulet passer puisqu'en moyenne, elle n'atteignait pas 5/10. En cause sans doute à l'époque, le tiers payant obligatoire et le gel partiel du financement des postes médicaux de garde si utiles aux patients.
Un an après, il n'y a pas photo. Depuis décembre 2015, c'est une chute brutale pour Maggie De Block auprès tant des généralistes et des spécialistes que des pharmaciens. La reconquête sera difficile tant elle obtient des scores d'insatisfaction abyssaux. 63% des 1.497 personnes interrogées (médecins, pharmaciens et gestionnaires hospitaliers) lui donnent en effet cette fois une cote de 4/10 ou moins. Ils sont plus d'un quart (27%) à lui donner 1/10. Si on ajoute les 0/10, ils sont 72% à la rejeter.
Camouflet
Les médecins spécialistes lui accordent une note de satisfaction moyenne de 3,6/10. Les médecins généralistes lui donnent 3,18/10 et les pharmaciens encore moins : 1,6/10.
Les mesures d'économies de plus de 900 millions d'euros dans le secteur en 2017, bien que la moitié soit économisée sur les médicaments, sont passées par là.
Dans un numéro récent, le Journal du médecin identifiait, outre les économies trop importantes pour un secteur social, les raisons de cette baisse de popularité. 1. Maggie De Block n'a pas tenu ses promesses en acceptant lors du conclave budgétaire des économies supplémentaires dans les soins de santé à hauteur de 200 millions d'euros. 2. Elle est entourée de technocrates. Leurs approches hyperstructurées - dignes des sociétés d'audit - ne cadrent pas toujours avec le pragmatisme revendiqué. 3. Elle communique... mais ne dialogue pas. Sa communication de la ministre est très encadrée, réglée comme du papier à musique. Il faut se contenter de la partition, qui ressemble souvent à une berceuse. 4. Elle doit composer dans une alliance. Coincée dans un gouvernement largement dominé par la NV-A, la ministre n'est pas toujours libre de mener la politique qui lui plairait. 5. Elle est libérale dans un secteur social. La santé publique est un bien important, certainement pour un ministre-médecin. Et c'est, par excellence, une question sociale. 6. Elle prône l'Evidence Based Policy mais dans la réalité, ce n'est pas toujours le cas, comme dans le dossier très communautaire des numéros Inami. La nouvelle clé de répartition des quotas (56,5%/44,5%), plus profitable aux francophones était pourtant EBP...
Bien entendu, on ne meurt jamais en politique. Et Maggie De Block a des arguments dans les deux ans qui viennent pour reconquérir médecins, soignants et patients.
Que de chemin parcouru (mais à l'envers) depuis décembre 2015 ! A l'époque, un large sondage mené par le Journal du Médecin assurait à la ministre Maggie De Block un soutien côté médecins spécialistes. Près de la moitié (47,9%) lui donnaient au moins 7/10. En moyenne, les spécialistes lui accordaient tout de même 6,14/10 en indice de satisfaction. En outre, son camp linguistique la soutenait davantage avec 38,8% des médecins flamands lui donnant au moins 7/10, alors que 34,5% des francophones lui accordaient la même note.Côté généralistes, elle avait déjà senti le boulet passer puisqu'en moyenne, elle n'atteignait pas 5/10. En cause sans doute à l'époque, le tiers payant obligatoire et le gel partiel du financement des postes médicaux de garde si utiles aux patients. Un an après, il n'y a pas photo. Depuis décembre 2015, c'est une chute brutale pour Maggie De Block auprès tant des généralistes et des spécialistes que des pharmaciens. La reconquête sera difficile tant elle obtient des scores d'insatisfaction abyssaux. 63% des 1.497 personnes interrogées (médecins, pharmaciens et gestionnaires hospitaliers) lui donnent en effet cette fois une cote de 4/10 ou moins. Ils sont plus d'un quart (27%) à lui donner 1/10. Si on ajoute les 0/10, ils sont 72% à la rejeter.Les médecins spécialistes lui accordent une note de satisfaction moyenne de 3,6/10. Les médecins généralistes lui donnent 3,18/10 et les pharmaciens encore moins : 1,6/10.Les mesures d'économies de plus de 900 millions d'euros dans le secteur en 2017, bien que la moitié soit économisée sur les médicaments, sont passées par là.Dans un numéro récent, le Journal du médecin identifiait, outre les économies trop importantes pour un secteur social, les raisons de cette baisse de popularité. 1. Maggie De Block n'a pas tenu ses promesses en acceptant lors du conclave budgétaire des économies supplémentaires dans les soins de santé à hauteur de 200 millions d'euros. 2. Elle est entourée de technocrates. Leurs approches hyperstructurées - dignes des sociétés d'audit - ne cadrent pas toujours avec le pragmatisme revendiqué. 3. Elle communique... mais ne dialogue pas. Sa communication de la ministre est très encadrée, réglée comme du papier à musique. Il faut se contenter de la partition, qui ressemble souvent à une berceuse. 4. Elle doit composer dans une alliance. Coincée dans un gouvernement largement dominé par la NV-A, la ministre n'est pas toujours libre de mener la politique qui lui plairait. 5. Elle est libérale dans un secteur social. La santé publique est un bien important, certainement pour un ministre-médecin. Et c'est, par excellence, une question sociale. 6. Elle prône l'Evidence Based Policy mais dans la réalité, ce n'est pas toujours le cas, comme dans le dossier très communautaire des numéros Inami. La nouvelle clé de répartition des quotas (56,5%/44,5%), plus profitable aux francophones était pourtant EBP...Bien entendu, on ne meurt jamais en politique. Et Maggie De Block a des arguments dans les deux ans qui viennent pour reconquérir médecins, soignants et patients.