L'équipe de chercheurs de l'Université de la Rhur à Bochum avaient entamé leurs recherches par des essais sur des modèles animaux de SEP. Ils avaient ainsi pu objectiver que l'administration d'acide propionique entraînait une modification de la flore intestinale sous forme d'un enrichissement ainsi qu'un ralentissement de l'évolution de la SEP. Forts de ces premiers résultats, les investigateurs ont alors décidé de passer aux essais sur l'homme puisque l'acide propionique est un supplément alimentaire autorisé. Ils ont recruté 90 patients atteints de sclérose en plaques traités par différents agents modificateurs de la maladie et ils les ont appariés avec 30 sujets contrôles sains. Tous ont reçus durant 14 à 90 jours,500 mg, 2X/j, d'acide propionique.
Après 14 jours de ce traitement, on objective une réduction du nombre des cellules T inflammatoires tant dans le groupe contrôle que dans le groupe SEP. Cependant, cette réduction des cellules T est plus prononcée dans le groupe SEP. Autre résultat intéressant, l'augmentation de 30% des cellules T régulatrices dans le groupe SEP ainsi que de leur capacité à moduler la réponse immunitaire.
Pour rappel, les cellules T régulatrices sont importantes pour la prévention des réactions auto-immunes et leurs capacités régulatrices sont fortement altérées chez les patients SEP. Cette modification de l'immunité semble liée à une modification de la composition de la flore intestinale comme le montre l'analyse des selles. La flore étant différente entre contrôles et SEP mais aussi entre SEP-RR et les formes évolutives primaires et secondaires.
Au final, il apparaît que l'acide propionique pourrait constituer un bon complément à adjoindre aux agents modificateurs dans le traitement des diverses formes de SEP pour mieux moduler l'immunité mais avec une cible différente et toute aussi importante dans la pathophysiologie de la SEP.
Ref: Duscha A. et al. Young Scientific Investigators Session-part 2, ECTRIMS 2017, Paris, 25/10/2017.