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Pourquoi faut-il encore un vaccin en plus des Moderna, Pfizer, Astra-Zeneca, Johnson & Johnson, etc. N'y en a-t-il pas assez sur le marché ?Gretel Schijvers : Certainement pas ! N'oublions pas que les vaccins actuels arrivent au compte de goutte et qu'il faudra des quantités énormes sur le plan mondial. Il y a énormément de pays où l'on n'a pas encore commencé la vaccination, alors le besoin est là et bel et bien là.Aussi, bien que divers vaccins contre le coronavirus soient déjà sur le marché, il est important de continuer à mener des recherches sur de nouveaux vaccins. Ceci afin de pouvoir fournir un vaccin à l'ensemble de la population mondiale le plus rapidement possible.Combien de patients/ volontaires recherchez-vous, dans quel délai et pour quelle phase de tests ?Au moins 2000 volontaires de 18 ans ou plus. Actuellement nous nous rapprochons de ce nombre, mais plus qu'il y en a, mieux c'est. Il ne faut pas oublier qu'il y a toujours des volontaires qu'on doit refuser parce qu'il y a des contre-indications pour participer à l'étude, ou des volontaires qui un moment donné pendant l'étude, décident d'arrêter etc. Nous commençons l'étude lundi 22 février. C'est une étude phase 3 de vaccination. Mondialement on cherche 32.500 participants. Avant que le vaccin puisse être commercialisé, une troisième et dernière phase de test sur la sécurité et l'efficacité du vaccin doit être effectuée. L'Université d'Anvers entamera cette dernière phase de test le 22 février, en collaboration avec les services de santé au travail Mensura et Cohezio. Il s'agit de la phase 3 de l'étude, les phases 1 et 2 - qui ont été testées sur des humains et des animaux - ont donné des résultats positifs et prometteursQue reçoivent les patients en échange de leur participation aux tests ?Il y a une compensation financière prévue. La durée de l'étude est de 25 mois avec 5 visites et 7 appels téléphoniques. La compensation est de 150 euros par visite et ces dernières se situent au cabinet de médecine du travail de Mensura et de Cohezio à Bruxelles.Y a-t-il un risque quelconque pour leur santé ?Jusqu'à présent, dans les phases antérieures de l'étude, il n'y a pas de risques de santé détectés. Raison pour laquelle nous passons à la phase 3, phase grand public.Quel nom portera ce vaccin : un nom associé au laboratoire Curevac qui travaille avec l'Université d'Anvers ? Ce sera une décision du laboratoire CureVac, nous ne seront pas associés à ce choix...Ce vaccin est-il destiné au marché belge exclusivement, majoritairement ?Non pas du tout, mais le gouvernement belge a commandé 2,9 millions de vaccins de CureVac. Ce qui démontre qu'ils comptent aussi sur ce nouveau vaccin dans leur stratégie de vaccination. Mais le but n'est pas de réserver ce vaccin uniquement pour le marché belge.Combien de doses seront produites pour le marché belge et faut-il une ou deux doses du vaccin ?Le gouvernement a déjà commandé 2,9 millions de vaccins. Le nombre de doses est de deux, même principe que le vaccin Pfizer par exemple.S'agit-il d'un vaccin à ARNm ou bien un vaccin plus " traditionnel " atténué ?C'est un vaccin ARNm, comme celui de Pfizer.Quel pourcentage d'efficacité visez-vous ?On espère au moins avoir la même efficacité que le vaccin Pfizer, c'est-à-dire min. 90%, mais c'est l'étude qui nous l'apprendra. L'étude a pour but d'évaluer l'efficacité et l'innocuité du nouveau vaccin chez des adultes en bonne santé.A première vue cela peut paraître étonnant que deux services externes de prévention et de protection au travail, Mensura et Cohesio, se chargent ainsi de rassembler les patients. Êtes-vous coutumiers du fait ? L'Université d'Anvers ou Curevac vous a contacté ou est-ce le contraire ?C'est déjà fin 2020 que le Pr Pierre Van Damme de l'Université d'Anvers est venu frapper à ma porte pour demander si Mensura voulait aider dans cette étude phase 3 de vaccination. Surtout au niveau de la recherche des volontaires et au niveau infrastructure. Vu que nous sommes le plus grand Service Externe de Prévention et de protection en Belgique, avec plus que 55.000 clients, nous avons un public énorme dans lequel nous pouvons recruter des volontaires. Et dans notre siège social à Bruxelles nous avons plusieurs circuits de cabinets médicaux, nécessaire pour une étude d'une telle ampleur. Et vu justement la taille de cette étude, j'ai demandé à nos collègues de Cohezio de nous rejoindre afin de partager la charge de travail. De toute façon, nous avons engagé une trentaine de personnes externes afin de réaliser l'étude avec nous et en même temps afin de pouvoir continuer nos missions légales en tant que Service Externe.