...

"Grâce à la chimiothérapie, les chances de survie des patients cancéreux ont considérablement augmenté. Cependant, ces dernières années, il est devenu évident que la chimiothérapie peut s'avérer toxique pour le coeur. Médecins et patients se trouvent donc face à un dilemme : modifier progressivement le schéma de chimiothérapie en risquant toutefois la récidive du cancer, ou poursuivre la chimiothérapie mais en risquant de développer une insuffisance cardiaque. Par ailleurs, de plus en plus de patients survivent au cancer mais sont confrontés à des effets secondaires cardiaques après le traitement. L'importance de la prévention, du diagnostic, du traitement et du suivi de ces effets cardiovasculaires est donc considérable", soulignent les représentants de la Société belge de cardiologie, présidée par le Pr Claeys.Le Pr Patrizio Lancellotti (CHU de Liège),- un des spécialistes qui se mobilise au niveau international pour que cette problématique reçoive l'attention nécessaire - propose de réunir un groupe d'experts dans ce domaine et formera en 2019 un nouveau Conseil de cardio-oncologie. Durant l'été 2018, un Conseil de cardio-oncologie a déjà été créé en Europe, et ce, afin de familiariser davantage les cardiologues et médecins généralistes aux effets potentiels des traitements du cancer.Actuellement, en Belgique la cardio-oncologie n'est ni reconnue, ni financée spécifiquement par les autorités. Dans quelques services, des cardiologues travaillent déjà main dans la main de façon officieuse avec des oncologues. " Nous voulons créer des centres mixtes spécialisés ", soutient le Pr Patrizio Lancellotti."Les services de cardio-oncologie doivent être considérés comme une association de professionnels dédiés et chargés d'effectuer des évaluations multidisciplinaires et spécialisées pendant les traitements du cancer et de proposer des soins soutenus et coordonnés. Connaître les effets secondaires cardiaques des anticancéreux et de la radiothérapie ainsi que les avantages et inconvénients des traitements oncologiques offre aux patients les meilleures chances de ne pas développer de maladie à long terme. La cardio-oncologie doit s'assurer que des mesures soient prises avant, pendant et après le traitement du cancer", militent les responsables de la BSC.La Belgian Society of Cardiology organisera en 2020 une première journée de sensibilisation " Coeur et Oncologie ". Lors de cette journée, la Belgian Heart Foundation octroiera une bourse de recherche pour soutenir la cardio-oncologie.V.C.