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Comme pour les IBD, il semble que l'incidence de la colite lymphocytaire et de la colite collagène augmente progressivement. En outre, elles sont plus réfractaires. Il faut y penser chez 10 % des patients souffrant de diarrhée chronique non sanglante et 20 % des patients de plus de 70 ans, souffrant de diarrhée. L'importance de l'anatomopathologieLe diagnostic est typiquement posé chez des patients d'âge moyen, plus souvent des femmes (en tout cas pour la colite collagène). "Chez un patient souffrant de diarrhée et ayant une colonoscopie normale, il est essentiel de réaliser des biopsies pour poser le diagnostic", explique le Dr Filip Baert (AZ Delta Roulers). "Il faut demander au pathologiste de regarder attentivement". Les caractéristiques sont : un infiltrat cellulaire mixte dans la lamina propria, une architecture intacte des cryptes, un épithélium normal ou à peine endommagé, et présentant de légères modifications régénératives. En cas de colite lymphocytaire, il faut compter les lymphocytes intra-épithéliaux (> 20/100 cellules épithéliales), tandis qu'en cas de colite collagène, il faut rechercher la présence d'une bande collagène sous-épithéliale (10 à 20 µm, mais souvent plus épaisse).Prise en chargeComme il s'agit d'une maladie auto-immune, elle est souvent associée à d'autres maladies auto-immunes. Par exemple, en cas de colite lymphocytaire, il est recommandé de rechercher une maladie coeliaque et de commencer un régime sans gluten avant d'instaurer un traitement par stéroïdes1. Par ailleurs, de nombreux médicaments2, fréquemment utilisés chez les personnes âgées, peuvent provoquer une colite microscopique, comme les IPP, les antidépresseurs, les statines...Bien qu'une rémission spontanée soit fréquente, les rechutes le sont également. Les stéroïdes systémiques n'ont aucune place dans le traitement, contrairement au budésonide par voie rectale, qui engendre rarement des effets indésirables. La dose est de 9 mg/jour pendant 6 semaines en cas de colite lymphocytaire et 8 semaines en cas de colite collagène. Après ce laps de temps, il faut confirmer la réponse et, en cas de rechute, reprendre le traitement à une dose moindre (6 mg/j) pendant 6 mois, et réduire la dose plus lentement. La béclométhasone est une alternative.BWGE 2019, formation post-graduée, session 4. 1. F. Baert et al. Gut 1999;45:375-81. 2. Lucento AJ. Drugs RD 2017;17:79-89.