Présentée par le Dr Tanuja Chitnis du Massachusetts's General Hospital de Boston dans le cadre des Late Breaking News de l'ECTRIMS 2017, l'étude PARADIGMS en a constitué un des moments forts puisqu'il s'agit de la première étude clinique randomisée de phase 3 réalisée exclusivement sur une population de jeunes patients atteints de SEP à début pédiatrique, une facette souvent ignorée, pour ne pas dire orpheline, de la sclérose en plaques.
Définie officiellement par l'apparition de symptômes cliniques et radiologiques caractéristiques de la SEP avant l'âge de 18 ans, la forme pédiatrique concerne entre 3 et 5% des patients porteurs d'une SEP. Les recommandations thérapeutiques actuelles sont toutes basées sur les résultats obtenus lors d'études, peu nombreuses de surcroît, menées en open label. PARADIGMS est donc une véritable première pour guider enfin le choix thérapeutique sur base de données robustes, validées selon les préceptes de l'Evidence Based Medicine.
Une population hautement représentative
PARADIGMS est une étude de phase 3, multicentrique, randomisée et en double aveugle qui a inclus au final et suivi, durant deux ans, 99 patients atteints d'une SEP pédiatrique. Notons que l'étude continuera pour une phase d'extension de suivi sur le long terme avec 95 patients. L'analyse des caractéristiques patients permet de dresser un portrait assez fidèle de cette population particulière. Il s'agit de patients de race blanche caucasienne, âgés en moyenne de 15 ans (73% ont entre 14 et 18 ans) et dont près des deux tiers sont des femmes. La durée de la SEP depuis les premiers symptômes était de 2 ans en moyenne. Preuve du caractère hautement inflammatoire de ce type de SEP, le nombre des rechutes était de 1,5 durant les 12 premiers mois et de 2,4 sur 24 mois. Enfin, le score EDSS moyen était de 1,5 et 44,3% des patients ne présentaient pas encore de lésions positives au gadolinium.
Des résultats hautement positifs
Pour cette étude de type comparatif, les patients ont été répartis en deux groupes. Le premier a été traité par fingolimod 0,25/0,50 mg administré quotidiennement combiné à l'injection IM d'un placebo d'interféron bêta-1 a. Dans le second groupe, les patients ont reçu de l'interféron bêta-1 associé à la prise orale de fingolimod placebo. Le critère d'évaluation primaire était l'impact de ces traitements sur le taux annualisé de poussées. Sur 2 ans de suivi, ce critère a diminué significativement de 81,9% au sein du groupe fingolimod par rapport à l'injectable (p< 0.001). La durée, avant survenue d'une première rechute, a été significativement augmentée dans le groupe fingolimod vs interféron bêta-1. Enfin, 85,7% des patients traités par le fingolimod n'ont présenté aucune poussée durant la période de suivi de deux ans contre seulement 38,8% dans le groupe sous interféron bêta-1. Enfin, le nombre de nouvelles lésions T2 (-52,6%), de lésions Gd+ (-66%), l'atrophie cérébrale et le risque d'aggravation de l'EDSS à 3 mois (-77%) étaient tous significativement réduits dans le groupe fingolimod vs le groupe interféron bêta 1-a.
La tolérance a été globalement bonne et en faveur du fingolimod puisque 92% des patients de ce groupe ont continué le traitement jusqu'au terme des deux ans contre 75% des patients sous interféron. Si on observe bien un taux d'effets secondaires plus élevé dans le groupe interféron (95,3%) que dans le groupe fingolimod (88,8%), le taux d'effets indésirables sévères est plus important pour le groupe fingolimod (9,3 vs 6,2%) avec, notamment, 2 cas de leucopénie, 1 cas de bloc AV et 4 cas d'épilepsie.
Ref: Chitnis T. et al. OP 276, Late Breaking News, ECTRIMS 2017, Paris, 28/10/2017.
Définie officiellement par l'apparition de symptômes cliniques et radiologiques caractéristiques de la SEP avant l'âge de 18 ans, la forme pédiatrique concerne entre 3 et 5% des patients porteurs d'une SEP. Les recommandations thérapeutiques actuelles sont toutes basées sur les résultats obtenus lors d'études, peu nombreuses de surcroît, menées en open label. PARADIGMS est donc une véritable première pour guider enfin le choix thérapeutique sur base de données robustes, validées selon les préceptes de l'Evidence Based Medicine.Une population hautement représentativePARADIGMS est une étude de phase 3, multicentrique, randomisée et en double aveugle qui a inclus au final et suivi, durant deux ans, 99 patients atteints d'une SEP pédiatrique. Notons que l'étude continuera pour une phase d'extension de suivi sur le long terme avec 95 patients. L'analyse des caractéristiques patients permet de dresser un portrait assez fidèle de cette population particulière. Il s'agit de patients de race blanche caucasienne, âgés en moyenne de 15 ans (73% ont entre 14 et 18 ans) et dont près des deux tiers sont des femmes. La durée de la SEP depuis les premiers symptômes était de 2 ans en moyenne. Preuve du caractère hautement inflammatoire de ce type de SEP, le nombre des rechutes était de 1,5 durant les 12 premiers mois et de 2,4 sur 24 mois. Enfin, le score EDSS moyen était de 1,5 et 44,3% des patients ne présentaient pas encore de lésions positives au gadolinium. Des résultats hautement positifsPour cette étude de type comparatif, les patients ont été répartis en deux groupes. Le premier a été traité par fingolimod 0,25/0,50 mg administré quotidiennement combiné à l'injection IM d'un placebo d'interféron bêta-1 a. Dans le second groupe, les patients ont reçu de l'interféron bêta-1 associé à la prise orale de fingolimod placebo. Le critère d'évaluation primaire était l'impact de ces traitements sur le taux annualisé de poussées. Sur 2 ans de suivi, ce critère a diminué significativement de 81,9% au sein du groupe fingolimod par rapport à l'injectable (p< 0.001). La durée, avant survenue d'une première rechute, a été significativement augmentée dans le groupe fingolimod vs interféron bêta-1. Enfin, 85,7% des patients traités par le fingolimod n'ont présenté aucune poussée durant la période de suivi de deux ans contre seulement 38,8% dans le groupe sous interféron bêta-1. Enfin, le nombre de nouvelles lésions T2 (-52,6%), de lésions Gd+ (-66%), l'atrophie cérébrale et le risque d'aggravation de l'EDSS à 3 mois (-77%) étaient tous significativement réduits dans le groupe fingolimod vs le groupe interféron bêta 1-a. La tolérance a été globalement bonne et en faveur du fingolimod puisque 92% des patients de ce groupe ont continué le traitement jusqu'au terme des deux ans contre 75% des patients sous interféron. Si on observe bien un taux d'effets secondaires plus élevé dans le groupe interféron (95,3%) que dans le groupe fingolimod (88,8%), le taux d'effets indésirables sévères est plus important pour le groupe fingolimod (9,3 vs 6,2%) avec, notamment, 2 cas de leucopénie, 1 cas de bloc AV et 4 cas d'épilepsie. Ref: Chitnis T. et al. OP 276, Late Breaking News, ECTRIMS 2017, Paris, 28/10/2017.