Les chercheurs ont été alertés par l'augmentation de la symptomatologie chez des patients atteints par le syndrome des jambes sans repos (RLS) principalement due au traitement dopaminergique mis en oeuvre. "Cette augmentation se situe entre 5,6 et 68% selon la durée des études", précise la spécialiste allemande. "Ainsi pour les études courtes, l'augmentation ne dépasse pas 10% alors que pour celles menées sur 2 à 3 ans, elle atteint 30% et pour celles à 10 ans entre 42 et 68%."

Surtout la L-Dopa

Ce taux d'augmentation est également lié à l'utilisation plus fréquente de L-Dopa par rapport aux autres agonistes dopaminergiques, à l'usage d'agonistes de courte durée d'action par rapport à ceux à longue durée d'action. "Nous remarquons également une augmentation très faible avec la gabapentine ou la prégabaline", poursuit Maria-Lucia Muntean.

Les chercheurs ont enrôlé dans leur étude 91 patients consécutifs entre 2015 et début 2017 : 42 femmes et 12 hommes d'âge moyen de 62,49 +/-12,99 ans. Ils ont tenu compte des données démographiques, des maladies concomitantes comme une polyneuropathie ou des apnées du sommeil, la prise de médicaments. Le score des mouvements des jambes a été évalué la nuit et durant les temps d'éveil. N'ont été prises en compte que des séries de 4 mouvements au moins durant 0,5 à 5 secondes chacun avec une période entre deux mouvements de 4 à 90 secondes, selon les critères internationaux.

Les données démographiques montrent qu'en moyenne les participants étaient en surpoids voire obèses : BMI de 29,37 (+/-6,16). Sur l'ensemble 31,86% souffraient de polyneuropathie, 47,25% d'apnées du sommeil et 4,4% d'apnées du sommeil traitées de manière correcte.

Peu de sommeil réparateur

Les données concernant le traitement montrent que 18,68% des patients sont traités par monothérapie dopaminergique ou par opioïdes ou par alpha 2 delta ligands, gabapentine ou prégabaline. La majorité des patients étaient traités par bithérapie : 62,63% et 18,68% par triple thérapie. "Concernant la qualité du sommeil, nous avons remarqué que la phase de sommeil profond était très perturbée chez ces patients. Ceci est à mettre en rapport avec un indice de mouvements périodiques des jambes très élevé tant en totalité que durant le sommeil ou la période d'éveil (voir figure) "Cependant, les mouvements des jambes sont plus importants lors de la période d'éveil que durant le sommeil. Les scores de RLS sont plus importants que ceux retrouvés dans l'étude de Mitterling et ses co-auteurs." (1)

Ces données sont intéressantes surtout lorsqu'elles sont mises en perspective par rapport à une autre étude présentée sous forme de poster à Amsterdam. Sauerbier et ses collègues ont montré que d'autres troubles que moteurs atteignent également les patients RLS, ce qui est sous-estimé et souvent non reconnu par les professionnels de la santé. Ainsi dans leur étude, 89,1% des patients éprouvent des difficultés à s'endormir, 69,1% souffrent de nocturie, 63,6% se sentent déprimés et 56,4% présentent des troubles mnésiques.

Vu les difficultés de sommeil qu'éprouvent ces patients RLS, il n'est peut-être pas utile de faire l'économie d'une évaluation complète de leur sommeil et des autres troubles non-moteurs dont ils souffrent peut-être aussi.

Muntean ML et al. Polysomnographic findings in Restless Legs Syndrome (RLS) patients with severe augmentation EAN 2017 Abstract # O2227

Sauerbier A et al. Restless Legs Syndrome: the under-recognized non-motor burden assessed by a self reported tool EAN Abstract #EP3092

Referentie :

  1. Mitterling T et al. Is there a polysomnographic signature of augmentation in restless legs syndrome? Sleep Med. 2014 Oct;15(10):1231-40.
Les chercheurs ont été alertés par l'augmentation de la symptomatologie chez des patients atteints par le syndrome des jambes sans repos (RLS) principalement due au traitement dopaminergique mis en oeuvre. "Cette augmentation se situe entre 5,6 et 68% selon la durée des études", précise la spécialiste allemande. "Ainsi pour les études courtes, l'augmentation ne dépasse pas 10% alors que pour celles menées sur 2 à 3 ans, elle atteint 30% et pour celles à 10 ans entre 42 et 68%."Surtout la L-Dopa Ce taux d'augmentation est également lié à l'utilisation plus fréquente de L-Dopa par rapport aux autres agonistes dopaminergiques, à l'usage d'agonistes de courte durée d'action par rapport à ceux à longue durée d'action. "Nous remarquons également une augmentation très faible avec la gabapentine ou la prégabaline", poursuit Maria-Lucia Muntean. Les chercheurs ont enrôlé dans leur étude 91 patients consécutifs entre 2015 et début 2017 : 42 femmes et 12 hommes d'âge moyen de 62,49 +/-12,99 ans. Ils ont tenu compte des données démographiques, des maladies concomitantes comme une polyneuropathie ou des apnées du sommeil, la prise de médicaments. Le score des mouvements des jambes a été évalué la nuit et durant les temps d'éveil. N'ont été prises en compte que des séries de 4 mouvements au moins durant 0,5 à 5 secondes chacun avec une période entre deux mouvements de 4 à 90 secondes, selon les critères internationaux. Les données démographiques montrent qu'en moyenne les participants étaient en surpoids voire obèses : BMI de 29,37 (+/-6,16). Sur l'ensemble 31,86% souffraient de polyneuropathie, 47,25% d'apnées du sommeil et 4,4% d'apnées du sommeil traitées de manière correcte. Peu de sommeil réparateurLes données concernant le traitement montrent que 18,68% des patients sont traités par monothérapie dopaminergique ou par opioïdes ou par alpha 2 delta ligands, gabapentine ou prégabaline. La majorité des patients étaient traités par bithérapie : 62,63% et 18,68% par triple thérapie. "Concernant la qualité du sommeil, nous avons remarqué que la phase de sommeil profond était très perturbée chez ces patients. Ceci est à mettre en rapport avec un indice de mouvements périodiques des jambes très élevé tant en totalité que durant le sommeil ou la période d'éveil (voir figure) "Cependant, les mouvements des jambes sont plus importants lors de la période d'éveil que durant le sommeil. Les scores de RLS sont plus importants que ceux retrouvés dans l'étude de Mitterling et ses co-auteurs." (1)Ces données sont intéressantes surtout lorsqu'elles sont mises en perspective par rapport à une autre étude présentée sous forme de poster à Amsterdam. Sauerbier et ses collègues ont montré que d'autres troubles que moteurs atteignent également les patients RLS, ce qui est sous-estimé et souvent non reconnu par les professionnels de la santé. Ainsi dans leur étude, 89,1% des patients éprouvent des difficultés à s'endormir, 69,1% souffrent de nocturie, 63,6% se sentent déprimés et 56,4% présentent des troubles mnésiques. Vu les difficultés de sommeil qu'éprouvent ces patients RLS, il n'est peut-être pas utile de faire l'économie d'une évaluation complète de leur sommeil et des autres troubles non-moteurs dont ils souffrent peut-être aussi. Muntean ML et al. Polysomnographic findings in Restless Legs Syndrome (RLS) patients with severe augmentation EAN 2017 Abstract # O2227Sauerbier A et al. Restless Legs Syndrome: the under-recognized non-motor burden assessed by a self reported tool EAN Abstract #EP3092Referentie :