...

Notamment pour éviter l'usage parfois excessif des vasoconstricteurs locaux, la pratique de terrain prône l'usage de gouttes nasales isotoniques. L'objectif tient avant tout dans une facilitation du nettoyage nasal. Mais les solutions hypertoniques semblent promises à les remplacer, à en croire l'étude randomisée ELVIS-Kids évoquée au congrès 2024 de l'ERS. Les auteurs ont voulu vérifier l'effet de gouttes dosées à 2,6% de NaCl versus soins habituels chez 301 enfants âgés jusqu'à six ans, en bonne santé, mais enrhumés depuis moins de 48 h. La posologie s'élevait à 3 gouttes par narine, ? 4 fois/j, jusqu'à obtention de la guérison. Les enfants du groupe solution hypertonique (SH) ont reçu des gouttes pendant cinq jours (chiffres médians). La durée médiane des symptômes était de deux jours plus courte avec la SH (six jours) qu'avec les soins habituels (huit jours ; p = 0,004). De plus, l'entourage familial des enfants du groupe SH était moins nombreux (41%) que celui du groupe soins habituels (58% ; p = 0,008) à contracter un rhume. D'après les auteurs, l'efficacité de la solution hypertonique a une explication simple: l'ion chlorure est utilisé par les cellules qui tapissent la muqueuse nasale et les voies respiratoires pour produire de l'acide hypochloreux (HOCl), un acide faible et instable (l'ion chlore est à l'état d'oxydation +1) qui réduit la réplication virale et détruit de nombreuses bactéries. Cela rejoint par exemple un des modes actuels de désinfection des piscines, basé sur l'électrolyse de sel. Last but surely not least, l'équipe souhaite préciser l'efficacité clinique de ces gouttes salines en cas de wheezing lors d'un rhume, les premiers résultats d'ELVIS-Kids ayant montré une diminution significative du nombre d'épisodes (5% versus 19%). Par ailleurs, ces chercheurs de l'Université d'Edimbourg ont lancé une nouvelle étude pour vérifier si la solution hypertonique, que ce soit en gouttes nasales ou en gargarisme, peut atténuer la symptomatologie liée au covid-19, voire en limiter les complications et la contagion.