Un patient Covid-19 en soins intensifs avec des poumons irrémédiablement endommagés a reçu de nouveaux poumons le 1er janvier 2021 à l'UZ Leuven. Mais cette performance des équipes de l'UZ Leuven restera exceptionnelle. Le risque lié à l'ampleur du geste chirurgical implique une sélection stricte fondée sur les capacités objectives de récupération pour les transplantés pulmonaires Covid en danger de mort imminente.
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C'est la première fois au Benelux qu'une personne soignée dans un service intensif de Covid-19 reçoit une transplantation pulmonaire. Sa famille a dû autoriser la greffe, car la personne elle-même était dans le coma. La greffe s'est bien déroulée et le patient, qui a pu quitter l'hôpital entre-temps, va bien. Une semaine plus tard, un deuxième patient d'un service Covid intensif a également reçu de nouveaux poumons. A-t-on découvert là l'arme absolue pour faire reculer le nombre de décès? Malheureusement non, et ce n'est pas les qualités extrêmes d'une équipe chirurgicale de pointe qui est en cause. C'est d'abord le manque chronique de donneurs. Les poumons sont des organes fragiles, vite rendus non transplantables par une "vie ordinaire", notamment la consommation de tabac. Grâce aux progrès de la sécurité routière, moins de jeunes gens arrivent en état de mort cérébrale aux urgences. On ne peut que s'en féliciter. La littérature montre aussi que des greffes non planifiées à l'avance garantissent des résultats finaux moins bons. " L'UZ Leuven ne pourra effectuer ces types de transplantations pulmonaires qu'exceptionnellement", explique-t-on à la direction du plus grand hôpital du pays. " Dès la première vague, nous avons été confrontés aux cas de patients, généralement dans le coma, qui, après plusieurs semaines de soins intensifs, étaient en danger permanent de mort et semblaient incapables de se rétablir", explique le Pr Geert Verleden (chef de service de Pneumologie, UZ Leuven). " Il y a de grandes objections à de telles greffes dans des situations aiguës. Dans un centre de transplantation, les gens n'acceptent normalement que les patients qui ont été soigneusement sélectionnés au préalable pour se qualifier pour une transplantation pulmonaire. Donner à un patient de nouveaux poumons sans dépistage a moins de chances de réussir que si la greffe pouvait être planifiée. En outre, il est éthiquement difficile de donner de précieux et rares organes à un patient déjà critique, dont la vie est inconnue, tandis que d'autres patients inscrits dans un processus de dépistage attendent des mois ou des années pour de nouveaux poumons." Avec un risque important de décéder avant une greffe. Entre-temps, les résultats scientifiques de transplantations pulmonaires réussies chez des patients atteints de Covid-19 en soins intensifs sont apparus dans le monde entier, notamment en Chine. C'est pourquoi l'UZ Leuven a fixé un certain nombre de critères. " Dans tous les cas, cela n'est possible que pour les personnes en danger de mort après avoir été sous respirateur pendant au moins quatre semaines en soins intensifs", explique le Pr Verleden. " Plus le patient est jeune, plus il a de chances d'avoir de nouveaux poumons. Il faut que la personne ait été en bonne santé, de préférence non-fumeur, et pas en surpoids. Il est également nécessaire que la personne soit désormais Covid négatif et donc plus contagieuse. Et bien sûr, un patient doit répondre aux exigences de l'organisation de coopération internationale Eurotransplant. Quiconque est dans le coma en soins intensifs à cause du Covid devra de toute façon se réhabiliter pendant des mois. Nous ne savons pas comment la personne sortira du coma. C'est pourquoi un examen neurologique est également important." Les transplantations pulmonaires urgentes chez les patients atteints de Covid-19 devraient représenter moins de 5% du nombre total de transplantations. La chance de survie après un an est normalement de 90%. Mais avec des transplantations pulmonaires urgentes Covid, cela peut chuter à 50%.