Au nom de l'ensemble des investigateurs de l'étude ARTIS, Johan Askling a présenté en conférence de presse deux analyses consacrées aux relations entre biothérapie et cancer chez les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde.
La première analyse a valu à sa première auteure Pauline Raaschou la remise d'un award clinical abstract lors de la session plénière de cette édition du congrès européen de rhumatologie (EULAR 2017). Elle était consacrée au risque de récidive de cancers chez les patients atteints de PR ayant développé un cancer et ayant ultérieurement été mis sous anti-TNF (abstract OP0308). Les directives en vigueur recommandent certes d'être très prudent dans le maniement de ces agents chez les sujets ayant des antécédents récents de cancer (5 à 10 ans), mais nous disposons en réalité de peu de preuves scientifiques solides, ce qui complique la tâche des rhumatologues et ne facilitent pas la discussion avec les patients.
La rigueur bien connue des registres sanitaires suédois et la possibilité de croiser facilement leurs données a permis de mettre sur pied une cohorte de cas témoin permettant une évaluation comparée du risque de récidive chez des patients atteints de PR ayant développé un cancer et ayant reçu (n=446) ou non (1278) des anti-TNF ultérieurement.
Dans le cadre d'un suivi moyen de 5 ans après la mise en route d'un traitement par anti-TNF il a été constaté 30 récidives chez les patients ayant pris des anti-TNF et 89 chez les patients n'ayant pas reçu d'anti-TNF, soit un risque relatif de 0,7 (IC 95% 0,4-11) qui penche plutôt en faveur des anti-TNF (figure 1).
Cela ne veut certes pas dire que les anti-TNF sont protecteurs (le résultat est non significatif), mais cela permet en tout cas de contribuer à faire reculer l'idée qu'ils augmentent le risque de récidive. En sachant toutefois que cela s'applique à la classe anti-TNF dans son ensemble, mais pas forcément à chacun de ses composants, que les patients "cas" ne sont pas nécessairement représentatifs de l'ensemble de ceux qui pourraient être concernés, que l'analyse concerne les cancers les plus fréquents, ce qui ne veut pas dire tous les cancers et enfin que le suivi est de durée limitée. En d'autres termes, d'autres recherches...
La deuxième analyse (H Wadström et al. abstract OP0100) était centrée sur le risque de survenue d'un cancer chez des patients atteints de PR et traités, en pratique clinique, par anti-TNF, mais aussi par tocilizumab, abatacept ou rituximab pour lesquels les données sont limitées.
Globalement, il n'est pas constaté de différence par rapport à la population générale en termes de survenue de cancer (figure 2).
Une analyse croisant les données pour chacune des options thérapeutiques avec des types spécifiques de cancers donnent des résultats allant dans le même sens dans 29 cas sur 30.
L'exception est l'abatacept pour lequel ressort un doublement du risque de cancers cutanés hors mélanome qui, selon les investigateurs, est à interpréter avec la plus grande prudence.
Hasard, biais, causalité ? Toutes les options sont ouvertes jusqu'à plus ample information.
La première analyse a valu à sa première auteure Pauline Raaschou la remise d'un award clinical abstract lors de la session plénière de cette édition du congrès européen de rhumatologie (EULAR 2017). Elle était consacrée au risque de récidive de cancers chez les patients atteints de PR ayant développé un cancer et ayant ultérieurement été mis sous anti-TNF (abstract OP0308). Les directives en vigueur recommandent certes d'être très prudent dans le maniement de ces agents chez les sujets ayant des antécédents récents de cancer (5 à 10 ans), mais nous disposons en réalité de peu de preuves scientifiques solides, ce qui complique la tâche des rhumatologues et ne facilitent pas la discussion avec les patients.La rigueur bien connue des registres sanitaires suédois et la possibilité de croiser facilement leurs données a permis de mettre sur pied une cohorte de cas témoin permettant une évaluation comparée du risque de récidive chez des patients atteints de PR ayant développé un cancer et ayant reçu (n=446) ou non (1278) des anti-TNF ultérieurement.Dans le cadre d'un suivi moyen de 5 ans après la mise en route d'un traitement par anti-TNF il a été constaté 30 récidives chez les patients ayant pris des anti-TNF et 89 chez les patients n'ayant pas reçu d'anti-TNF, soit un risque relatif de 0,7 (IC 95% 0,4-11) qui penche plutôt en faveur des anti-TNF (figure 1). Cela ne veut certes pas dire que les anti-TNF sont protecteurs (le résultat est non significatif), mais cela permet en tout cas de contribuer à faire reculer l'idée qu'ils augmentent le risque de récidive. En sachant toutefois que cela s'applique à la classe anti-TNF dans son ensemble, mais pas forcément à chacun de ses composants, que les patients "cas" ne sont pas nécessairement représentatifs de l'ensemble de ceux qui pourraient être concernés, que l'analyse concerne les cancers les plus fréquents, ce qui ne veut pas dire tous les cancers et enfin que le suivi est de durée limitée. En d'autres termes, d'autres recherches...La deuxième analyse (H Wadström et al. abstract OP0100) était centrée sur le risque de survenue d'un cancer chez des patients atteints de PR et traités, en pratique clinique, par anti-TNF, mais aussi par tocilizumab, abatacept ou rituximab pour lesquels les données sont limitées.Globalement, il n'est pas constaté de différence par rapport à la population générale en termes de survenue de cancer (figure 2). Une analyse croisant les données pour chacune des options thérapeutiques avec des types spécifiques de cancers donnent des résultats allant dans le même sens dans 29 cas sur 30.L'exception est l'abatacept pour lequel ressort un doublement du risque de cancers cutanés hors mélanome qui, selon les investigateurs, est à interpréter avec la plus grande prudence. Hasard, biais, causalité ? Toutes les options sont ouvertes jusqu'à plus ample information.
EULAR 2017 - Annual European Congress of Rheumatology