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Une équipe de l'Université de Lille a réalisé une revue systématique des données dans Medline et a retrouvé 57 articles portant sur l'association de malignités et d'interventions de cystoplastie d'augmentation. Il est à noter que le niveau de preuve était généralement assez faible et que ces résultats doivent donc être interprétés avec la plus grande prudence. La probabilité de développer des tumeurs malignes au cours du temps de suivi après une intervention de cystoplastie d'augmentation était comprise entre zéro et 5,5 % et l'incidence estimée comprise entre 0 et 272,3 par 100.000 patients/années. Le type histologique le plus fréquent était l'adénocarcinome (51,6 %). Les lésions malignes se sont développées de manière prédominante au niveau de l'anastomose entéro-urinaire (50 %). La période de latence moyenne était de 19 ans et la plupart des lésions malignes ont été diagnostiquées plus de 10 ans après l'intervention chirurgicale (90 %). Une surveillance à long terme par cystoscopie reste controversée en raison de son manque d'efficacité. Des techniques non invasives ont été proposées et doivent encore être évaluées à plus long terme. Les tumeurs ont été fréquemment diagnostiquées à un stade avancé, dans le cadre de protocoles de surveillance, en raison de symptômes liés à l'appareil urinaire (61,1 % des cas). Les modalités de la carcinogenèse ne sont pas très bien comprises jusqu'à présent mais il semble qu'il pourrait y avoir plusieurs facteurs impliqués. Les auteurs concluent que ces observations méritent des études plus approfondies sur le plan des mécanismes de carcinogenèse potentiels et que des stratégies de surveillance devraient être envisagées pour développer un protocole de suivi plus efficace et permettre un diagnostic plus précoce.