dr. Sarel Halachmi
dr. Sarel Halachmi

Les infections bactériennes représentent toujours une cause majeure de décès même dans nos pays industrialisés et nous devons faire face à l'apparition de plus en plus fréquente de souches résistantes, voire multirésistantes. "Les résultats des analyses de sensibilité aux antibiotiques prennent souvent 24 à 36 heures avant de permettre le traitement ad hoc, ce qui peut compromettre la survie du patient. Par ailleurs, le traitement empirique est susceptible per se d'induire des résistances", explique Sarel Halachmi (Haïfa, Israël).

Au fond du puits...

Une équipe multidisciplinaire composée d'ingénieurs, de bio-ingénieurs, de biologistes et de médecins d'Haïfa ont développé un nouveau type de biosenseur. Celui-ci est composé de milliers de puits de l'ordre du nanomètre sur lesquels les bactéries peuvent adhérer. Une fois que la bactérie adhère à la surface, un comptage des bactéries est réalisé permettant de visualiser par la suite la croissance de chaque colonie. Au sein de chaque biosenseur se trouve un antibiotique à différentes concentrations dans chaque puits. "Il y a donc nécessité d'utiliser un biosenseur par antibiotique testé."

La détermination de la croissance de chaque colonie permet de déterminer quel est l'antibiotique qui est le plus efficace. Le résultat peut être obtenu en 2 à 6 heures. L'intérêt de la salle était visible et les questions n'ont pas manqué. Ainsi quant au coût de ce système par rapport au test de routine, Sarel Halachmi estime qu'il ne devrait pas dépasser 1$. Quant au matériel nécessaire pour détecter la croissance bactérienne, "il suffit de disposer d'une lampe au tungstène, d'une caméra CCD et d'un ordinateur, le tout est réellement bon marché", insiste-t-il.

En prévention aussi ?

Nul n'est prophète en son pays dit l'adage et non loin de la présentation de S. Halachmi, Ariel Zisman (Haïfa, Israël) détaille le programme de prophylaxie antibiotique pour lutter contre les infections post-urétroscopie. L'épidémiologie montre que cela concerne environ 4% des patients ayant subi cet examen. L'équipe israélienne a mené une étude afin de savoir si l'addition d'un aminoglycoside à la pénicilline, selon le type de résistance rencontrée dans leur institution permettait de réduire ces infections.

A partir d'une cohorte de 344 patients, dont 54 ont été exclus pour des raisons diverses, ils en ont traités 106 par ciproxine 500 mg 2 fois par jour po ou par IV avec un antibiotique choisi en fonction des résultats de la culture bactériologique. Ces cultures ont montré qu'environ un tiers des souches retrouvées chez les patients présentaient une résistance à la ciproxine. Les 181 patients restants ont reçu 1000 mg d'ampicilline IV 3 fois par jour et de la gentamicine 240 mg/j IV.

Les résultats de leur étude montrent que 9 patients ont développé un sepsis après l'examen : 8 dans le premier groupe et 1 seul dans le second. Ceci représente une différence significative entre les deux groupes. Le choix des antibiotiques dans le second groupe ne s'est pas fait au hasard. Tout indique que le traitement sur mesure en fonction des résistances rencontrées dans l'hôpital est plus efficace que le traitement standard.

Ces deux études sont intéressantes à plus d'un titre, montrant d'une part l'intérêt d'un traitement sur mesure et, d'autre part, la possibilité technique d'adapter au mieux le traitement. Vu la rapide évolution des souches bactériennes, il est probable que l'équipe hospitalière d'Haïfa pourrait tirer profit du développement technologique réalisé par les bio-ingénieurs.

Leonard H, Halachmi S et al. Adhesive siliconmicropillar arrays for bacteria capture: A method for rapid antibiotic susceptibility testing EAU 2017 Abstract#144

Zisman A. et al Tailoring antibiotic prophylaxis for ureteroscopic procedures based on local resistance profiles may lead to reduced rates of infections and urosepsis EAU 2017 Abstract#331

Les infections bactériennes représentent toujours une cause majeure de décès même dans nos pays industrialisés et nous devons faire face à l'apparition de plus en plus fréquente de souches résistantes, voire multirésistantes. "Les résultats des analyses de sensibilité aux antibiotiques prennent souvent 24 à 36 heures avant de permettre le traitement ad hoc, ce qui peut compromettre la survie du patient. Par ailleurs, le traitement empirique est susceptible per se d'induire des résistances", explique Sarel Halachmi (Haïfa, Israël).Au fond du puits...Une équipe multidisciplinaire composée d'ingénieurs, de bio-ingénieurs, de biologistes et de médecins d'Haïfa ont développé un nouveau type de biosenseur. Celui-ci est composé de milliers de puits de l'ordre du nanomètre sur lesquels les bactéries peuvent adhérer. Une fois que la bactérie adhère à la surface, un comptage des bactéries est réalisé permettant de visualiser par la suite la croissance de chaque colonie. Au sein de chaque biosenseur se trouve un antibiotique à différentes concentrations dans chaque puits. "Il y a donc nécessité d'utiliser un biosenseur par antibiotique testé."La détermination de la croissance de chaque colonie permet de déterminer quel est l'antibiotique qui est le plus efficace. Le résultat peut être obtenu en 2 à 6 heures. L'intérêt de la salle était visible et les questions n'ont pas manqué. Ainsi quant au coût de ce système par rapport au test de routine, Sarel Halachmi estime qu'il ne devrait pas dépasser 1$. Quant au matériel nécessaire pour détecter la croissance bactérienne, "il suffit de disposer d'une lampe au tungstène, d'une caméra CCD et d'un ordinateur, le tout est réellement bon marché", insiste-t-il. En prévention aussi ?Nul n'est prophète en son pays dit l'adage et non loin de la présentation de S. Halachmi, Ariel Zisman (Haïfa, Israël) détaille le programme de prophylaxie antibiotique pour lutter contre les infections post-urétroscopie. L'épidémiologie montre que cela concerne environ 4% des patients ayant subi cet examen. L'équipe israélienne a mené une étude afin de savoir si l'addition d'un aminoglycoside à la pénicilline, selon le type de résistance rencontrée dans leur institution permettait de réduire ces infections. A partir d'une cohorte de 344 patients, dont 54 ont été exclus pour des raisons diverses, ils en ont traités 106 par ciproxine 500 mg 2 fois par jour po ou par IV avec un antibiotique choisi en fonction des résultats de la culture bactériologique. Ces cultures ont montré qu'environ un tiers des souches retrouvées chez les patients présentaient une résistance à la ciproxine. Les 181 patients restants ont reçu 1000 mg d'ampicilline IV 3 fois par jour et de la gentamicine 240 mg/j IV. Les résultats de leur étude montrent que 9 patients ont développé un sepsis après l'examen : 8 dans le premier groupe et 1 seul dans le second. Ceci représente une différence significative entre les deux groupes. Le choix des antibiotiques dans le second groupe ne s'est pas fait au hasard. Tout indique que le traitement sur mesure en fonction des résistances rencontrées dans l'hôpital est plus efficace que le traitement standard. Ces deux études sont intéressantes à plus d'un titre, montrant d'une part l'intérêt d'un traitement sur mesure et, d'autre part, la possibilité technique d'adapter au mieux le traitement. Vu la rapide évolution des souches bactériennes, il est probable que l'équipe hospitalière d'Haïfa pourrait tirer profit du développement technologique réalisé par les bio-ingénieurs.Leonard H, Halachmi S et al. Adhesive siliconmicropillar arrays for bacteria capture: A method for rapid antibiotic susceptibility testing EAU 2017 Abstract#144Zisman A. et al Tailoring antibiotic prophylaxis for ureteroscopic procedures based on local resistance profiles may lead to reduced rates of infections and urosepsis EAU 2017 Abstract#331