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Le Dr Cottrell a développé ce nouveau modèle mathématique sur base d'études évaluant l'absorption et la clairance des antirétroviraux au sein de différents tissus et ce, tant chez l'homme que chez la femme. Selon ce modèle, il apparaît que les taux de ténofovir et de son métabolite sont 10 à 50 fois plus faibles au sein des tissus des voies génitales féminines qu'au niveau du tissu rectal. De plus, on constate que ces concentrations au niveau du tissu génital féminin diminuent plus rapidement en dessous de la concentration optimale nécessaire pour protéger d'une infection par le VIH. Sur base de ces constations, une adaptation du schéma d'administration de la PrEP à la demande chez les femmes s'avère nécessaire. Alors que le schéma posologique standard "2-1-1" (double dose avant les rapports sexuels, suivie d'une dose simple à 24 et 48 heures) est recommandé en cas de relations anales, le nouveau modèle mathématique de prédiction suggère que les femmes auraient besoin d'une approche comportant un jour d'administration supplémentaire, soit un nouveau schéma "2-1-1-1". Selon le modèle mathématique, le dosage "2-1-1" préviendrait 80% des infections VIH chez les femmes dans les cinq jours suivant l'exposition au risque de VIH. L'ajout d'un quatrième comprimé (2-1-1-1) augmenterait l'efficacité préventive à 94% dans les six jours suivant l'exposition, et la protection est maintenue à 80% jusqu'au septième jours post-exposition. Également évalué, un schéma doublant toutes les doses sur quatre jours (2-2-2-2) ne ferait que prolonger d'un jour supplémentaire le niveau d'efficacité préventive de 94%. Bien que très intéressants, ces résultats, issus d'une modélisation mathématique, devront à présent être évalués par une étude clinique avant toute recommandation pratique. Réf : Dumond JB (présentation par Cottrell M. lors de la CROI), Abstract 157, CROI 2025, San Francisco.