...

Les études cliniques nous ont rassurés sur le risque d'évolution vers une insuffisance rénale chronique chez les personnes soumises à un schéma de PrEP associant TDF et emtricitabine, les taux d'évolution observés étant très faibles. Cependant, le déploiement à très large échelle de la PrEP fait craindre l'émergence de taux plus élevés d'altération de la fonction rénale car la prévalence des facteurs de risque associés peut être plus élevée que dans les études cliniques randomisées.Pour cette évaluation en conditions de pratique quotidienne, les investigateurs de la présente étude se sont tournés vers la cohorte du vaste essai multicentrique australien EPIC-NSW de mise en oeuvre de la PrEP chez des personnes à très haut risque d'infection par le VIH. Les patients étaient éligibles pour cette analyse post-hoc s'ils avaient initié la PrEP entre mars 2018 et avril 2019 et si leur fonction rénale avait été évaluée au départ et au moins une fois avant clôture de l'étude. Le critère d'évaluation principal était le constat d'une insuffisance rénale d'apparition récente définie par un débit de filtration glomérulaire estimé < 60ml/min/1,73m2.Au total, 6808 patients ont été inclus et suivis, majoritairement des hommes (99%) dont l'âge moyen était de 35 ans. Environ 26% d'entre eux avaient un débit de filtration glomérulaire estimé initial < 90ml/min/1,73m2.Sur une période moyenne de suivi de 1,2 ans, les investigateurs ont enregistré un taux d'insuffisance rénal de 6 épisodes pour 1000 personnes-année.En analyse multivariée, il apparaît que les deux principaux facteurs favorisant ce type d'évolution rénale était d'une part un âge supérieur à 50 ans lors de l'initiation du traitement et, d'autre part, un taux de filtration glomérulaire estimé initial < 90ml/min/1,73m2.Réf: Drak D. et al. AIDS 2021;35(14):2319-2326.