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" Nous avons fait le choix d'une réunion pragmatique, en nous axant sur l'organisation plutôt qu'en refaisant le débat autour de la décision ministérielle", explique le Dr Pierre-Louis Deudon (en photo), administrateur du GBO et vice-président de la CMP. En juillet, le ministre de la Santé avait mis lui-même sur la table le dossier de la vaccination par les pharmaciens qu'il entendait bien étendre à la grippe après celle contre le covid depuis l'an dernier. Lors d'une réunion avec les organisations syndicales des médecins, le GBO avait expliqué au ministre qu'il existait un organe, la CMP, qui, depuis de longues années, accueillait médecins et pharmaciens pour discuter du partage des tâches, notamment. Après avoir déposé son projet de loi en août, et face à la colère des médecins mis devant le fait accompli, Frank Vandenbroucke avait convoqué une réunion de la CMP pour début septembre, en y envoyant des membres de son cabinet. "Il y a un regret commun d'avoir été mis devant le fait accompli et puis d'être interpelés pour savoir si la réalisation était envisageable et surtout pour la mettre en application", reprend le Dr Deudon. "Nous avons fait le constat que la mesure est en réalité une mesurette au vu de l'objectif, l'impact de la mesure seule nous parait peu impactant et aurait dû faire partie d'un plan plus large (notamment par la mise à disposition de vaccins pour les médecins, voire pour d'autres professionnels), cela rejoint l'avis scientifique donné par la SSMG dans la presse médicale." "Nous déplorons l'absence d'un plan de vaccination durable et pérenne pour la première ligne. Cette absence de politique ambitieuse en termes de prévention est habituelle malheureusement, en témoigne le plan alcool également. Il est aussi regrettable que le ministre présente la concertation médico-pharmaceutique comme un geste de concertation de sa part, alors que celle-ci existait au préalable et aurait pu avoir mission d'explorer le sujet avant prise de décision. Ce que nous aurions souhaité, c'est une concertation avec le ministre, plutôt que de renvoyer la balle aux professionnels qui communiquaient déjà entre eux." "Enfin, il y a des dégâts collatéraux qui ajoutent des obstacles dans notre quotidien, aussi professionnel que syndical. Ce modus operandi a tendance à entamer la confiance entre les professionnels, qui pourraient facilement avoir tendance à débattre entre eux d'une décision qui n'est pas la leur. En effet, peut-on vraiment blâmer les pharmaciens pour une décision du ministre?"Luc Herry (Absym) partage entièrement l'avis de Pierre-Louis Deudon. "Le ministre a voulu mettre la charrue avant les boeufs", estime le généraliste de Vaux-sous-Chèvremont. Le médecin regrette le manque de concertation préalable avec l'ensemble des prestataires. "C'est un manque flagrant de communication. Et ce n'est pas la première fois que cela se produit. Nous le constatons dans divers dossiers, tels que le projet Vidis avec les pharmaciens. Mais cela ne concerne pas que la communication avec et entre pharmaciens et médecins. Cela concerne aussi les patients avec les récentes discussions sur les droits du patient et plus spécifiquement les demandes de soins planifiées. Réfléchissons d'abord aux meilleurs moyens de communiquer, communiquons, et décidons ensemble. Sinon, cela n'a pas de sens."La vaccination contre la grippe sera possible en pharmacie à partir du 1er octobre, et jusqu'au 31 décembre, en parallèle à celle contre le covid.