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L'histoire d'un homme cheval qui, devenu cavalier, deviendra tankiste, cette version moderne de la cavalerie où les sabots chrysalides deviennent chenilles. Le récit d'un grand-père qui connut deux guerres, et d'une grand-mère qu'il a aimée passionnément, lui écrivant des poèmes fougueux et puissants. C'est à cet aïeul René Rrantz que son petit-fils, Florian Préclaire, consacre cet ouvrage, se basant sur un cahier oublié retrouvé, pour, en laissant cavaler son imaginaire, ressusciter, réinventer à peine le récit de sa vie. L'on songe à "Guerre et térébenthine" de Stefan Hertmans, autre récit d'un artiste empêché, et aux expériences des deux Guerres et leurs images fortes d'Ernst Jünger. Les premiers chapitres qui se déroulent d'ailleurs dans les tranchées de 14-18 sont l'occasion de tableaux si puissants que l'on s'imagine être au coeur de peintures expressionnistes d'Otto Dix. Les phrases de Florian Préclaire, agrégé de Lettres à Sorbonne, sont d'ailleurs aiguisées, coupantes, courtes comme des baïonnettes... et atteignent au coeur le lecteur. Car ce dialogue à distance avec un grand-père que Florian n'a manifestement pas connu, s'il se veut un galop d'essai, montre que l'écrivain tient fermement les rênes de son récit: d'un simple cahier retrouvé, il tire un roman qui a du... volume.