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Les formations consacrées à l'annonce de nouvelles difficiles affichent souvent très vite complet, ce qui montre bien combien cette thématique intéresse les médecins et autres soignants, commente Kleo Dubois, coordinatrice à l'institut Cédric Hèle (CHi). Le CHi est un centre d'expertise et de formation flamand en oncologie psychosociale, lancé en 2004 grâce aux recettes d'une campagne Kom op tegen Kanker avec pour figure de proue Cédric Hèle, un jeune patient cancéreux âgé à l'époque de 18 ans. En quoi un institut sur les aspects psychosociaux des soins oncologiques était-il nécessaire? "L'initiative a été imaginée par le Pr Wim Distelmans et quelques autres face au constat que les soins oncologiques étaient déjà très avancés sur le plan médical, mais beaucoup moins sur le plan psychosocial", explique Kleo Dubois. "Le cancer bouleverse en effet les malades non seulement sur le plan physique mais aussi sur le plan émotionnel, avec toutes les réactions d'angoisse, d'incertitude, de colère ou même d'incrédulité que suscite la maladie. Ces personnes sont parfois aussi confrontées à des problèmes pratiques sur le plan par exemple de la sexualité ou du travail... et les médecins, infirmiers et autres soignants et aidants sont alors leur premier point de contact."Plus concrètement, le CHi se veut un point de contact accessible qui propose des informations spécifiques. Son site internet dispose notamment d'une infothèque où tout un chacun peut consulter des publications consacrées aux soins oncologiques psychosociaux, ainsi que d'un index annuel qui regroupe les recherches et projets bouclés au cours de l'année précédente. Une autre mission importante du CHi est d'organiser des formations evidence-based et axées sur la pratique à destination de divers groupes de prestataires de soins tels que les psychologues, infirmiers, aides-soignants, paramédicaux, etc. Ces activités (numériques) portent sur des thèmes aussi divers que la communication en général, des groupes de patients/clients spécifiques (p.ex. personnes âgées), des thématiques plus spécifiques (p.ex. soins auto-administrés), etc. "Spécifiquement pour les médecins, nous proposons un e-learning gratuit sur l'annonce d'une mauvaise nouvelle", poursuit Kleo Dubois. "En collaboration avec notre partenaire structurel Kom op tegen Kanker , nous avons aussi mis au point il y a quelques années une brochure axée principalement sur les soins à domicile et plus précisément sur les médecins de famille, mais qui est aussi très demandée dans les hôpitaux. En parallèle, le groupe de recherche conjoint de la VUB et de l'UGent sur les soins de fin de vie a mis sur pied une maison de l'emploi pour les formateurs en médecine générale, avec en guise de préparation un e-learning sur l'annonce de mauvaises nouvelles. Nous venons à présent, ensemble, d'adapter cette formation en ligne pour en faire une version ouverte destinée à tous les médecins."L'e-learning repose sur trois courts modules ("l'annonce", "la gestion des émotions" et "informer et clôturer") qui peuvent se parcourir en 15 à 20 minutes chacun. "Des séquences vidéo originales crées spécialement pour l'occasion et accompagnées de conseils et exercices rendent l'ensemble très interactif, concret et pratique", souligne Kleo Dubois. "Les participants le trouvent très complet et le soutien de Kom op tegen Kanker nous permet désormais de le proposer gratuitement."Un module "Ouvrir le dialogue sur la santé sexuelle" est également disponible pour les spécialistes, précise Kleo Dubois. "C'est un thème très important, en particulier dans le domaine de l'oncologie, car les effets secondaires des traitements médicamenteux ou chirurgicaux peuvent avoir un impact majeur sur la vie sexuelle des patients cancéreux.""Des études révèlent que les patients attendent du médecin qu'il ouvre le dialogue à ce sujet... mais comment s'y prendre? Au cours de cet atelier d'une matinée, un médecin et un sexologue proposent des repères pour en parler avec les patients, en s'appuyant sur une méthodologie élaborée par le centre d'expertise flamand pour la santé sexuelle Sensoa. Avec cette offre, le CHi espère aider les médecins à mieux soutenir leurs patients et renforcer leur capacité à gérer des problématiques psychosociales", conclut Kleo Dubois.