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Le centre international de la recherche sur le cancer (CIRC/IARC) basé à Lyon évalue à plus de 470.000 femmes et 90.000 hommes les personnes qui pourraient avoir fait l'objet d'un surdiagnostic de cancer de la thyroïde en l'espace de 20 ans dans 12 pays développés (Australie, Danemark, Angleterre, Finlande, France, Italie, Japon, Norvège, République de Corée, Ecosse, Suède et Etats-Unis).Dans des pays comme l'Australie, la France, l'Italie ou les Etats-Unis, le surdiagnostic est évalué entre 70 et 80% par les chercheurs de l'IARC, contre 50% au Japon et dans les pays nordiques. Malheureusement, la majorité des cancers surdiagnostiqués ont été traités par des résections complètes de la thyroïde, souvent associées à d'autres traitements agressifs comme l'évidemment ganglionnaire cervical ou la radiothérapie, sans bénéfices démontrés en terme d'amélioration de la survie. Cela fait plusieurs années qu'est dénoncé un dépistage excessif et un surtraitement de certains cancers de la thyroïde à faible risque de progression.La plupart de ces tumeurs sont des micro-cancers de type papillaire, dont le pronostic est particulièrement bon, avec une survie proche de 99% à 20 ans et qui pourraient faire l'objet d'une surveillance rapprochée et non de traitements d'emblée agressifs.Vaccarella S et al. : Worldwide Thyroid-Cancer Epidemic? The Increasing Impact of Overdiagnosis. N Engl J Med 2016; 375:614-617 ; DOI: 10.1056/NEJMp1604412