Cette étude de dépistage de population a été réalisée au Pays basque espagnol. Les patients atteints d'un cancer colorectal, issus du groupe de population entrant en ligne de compte pour le dépistage, ont été répartis en quatre groupes.
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Il s'agissait de :(a) un groupe chez qui le cancer n'avait pas été détecté par le dépistage (cancer diagnostiqué avant la première invitation au dépistage ou sujets n'ayant pas participé au dépistage) ;(b) un groupe détecté grâce au dépistage (diagnostic posé grâce au dépistage) ;(c) un groupe chez qui le cancer a été détecté pendant l'intervalle entre les dépistages (diagnostic posé entre les périodes de dépistage après un examen de selles initial négatif) ;(d) et sujets n'ayant pas subi de colonoscopie de contrôle à temps. Le taux moyen de participation à ce programme de dépistage basque était de 71,3 %. On a diagnostiqué un cancer colorectal chez 5 909 personnes. Ce cancer avait été détecté grâce au dépistage chez 36,3 % des sujets (n = 2 145).Le suivi médian sur le plan de la survie atteignait 4,6 ans (fourchette : 0-9 ans). On a noté une différence significative (P < 0,0001) sur le plan de la survie à 5 ans en cas de cancer colorectal détecté grâce au dépistage, comparativement au cancer colorectal non détecté grâce au dépistage (90,1 vs 66,7 %).Ceci s'explique surtout par le fait que, lorsque le cancer est détecté grâce au dépistage, on trouve davantage de patients ayant un meilleur indice de morbidité (1 812 (48,1 %) vs 486 (22,7 %) ; P < 0,001), avec un degré de différenciation tumorale plus faible (2 657 (70,6 %) vs 1 671 (77,9 %) ; P < 0,001), un stade tumoral meilleur (1 675 (44,5 %) vs 1 514 (70,6 %) ; P < 0,001) et il y a un plus grand nombre de cancers proximaux [994 (26,44 %) vs 427 (19,9 %) ; P < 0,001).Même chez les patients dont les cancers ont été détectés pendant l'intervalle entre les dépistages et qui, pour toutes sortes de raisons, n'ont pas participé au programme de dépistage comme prévu, la survie à 5 ans était toujours significativement plus élevée que dans le groupe dans lequel le cancer n'avait pas été détecté grâce au dépistage (76,3 vs 60,5 % ; P < 0,0001).Ces résultats sont confirmés par l'analyse de régression logistique multivariée, qui démontre que l'indice de morbidité (HR 42,79 ; IC à 95 % 21,17-85,84), le degré de différenciation de la tumeur (HR 2,17 ; IC à 95 % 1,83-2,58), le stade tumoral (HR 3,64 ; IC à 95 % 3,14-4,21), l'absence d'invitation au programme de dépistage (HR 2,63 ; IC à 95 % 2,20-3,15), l'absence de participation (HR 2,87 ; IC à 95 % 2,21-3,71) ou l'appartenance au groupe chez qui le cancer a été détecté pendant l'intervalle entre les dépistages (HR 1,77 ; IC à 95 % 1,26-2,50) sont des facteurs prédictifs indépendants de moins bonne survie.Rubioa, I. I., Arana-Arrib, E., Villaresa, I.P. et all: Participation in a population-based screening for colorectal cancer using the fecal immunochemical test decreases mortality in 5 years. European Journal of Gastroenterology & Hepatology 2019, Febr. 31:197-204. Received 15 August 2018. Accepted 24 November 2018. DOI: 10.1097/MEG.0000000000001338.