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Lors de cet ESMO 2018, une étude française a apporté des précisions sur l'importance du phénomène en se basant non plus sur les dires des femmes à propos de la prise du médicament, mais en mesurant les taux sériques de tamoxifène. L'étude a inclus les patientes porteuses d'un cancer du sein récemment diagnostiqué (stade I-III) de la cohorte CANTO, une étude multicentrique prospective française explorant l'impact à long terme des effets secondaires des traitements du cancer du sein sur environ 12 000 sujets. Les investigateurs se sont concentrés sur le sous-groupe de femmes préménopausées chez qui avait été prescrit un traitement hormonal adjuvant et dont l'adhérence au tamoxifène avait été déterminée via les taux sériques à un, trois et cinq ans. Ces données ont été comparées aux auto-déclarations faites par les femmes. Les premiers résultats montrent que parmi les femmes préménopausées à qui du tamoxifène avait été prescrit:• près d'une sur six (188/1177 ; 16,0%) avait une adhérence insuffisante après un an (taux sérique < 60ng/ml), • un peu plus d'une sur dix (10,7%) étaient totalement non adhérente (taux sériques indétectables), • 5,3% présentaient une adhérence médiocre (taux sériques inférieurs à la concentration à l'état d'équilibre attendus après 3 mois de traitement.Dans le même temps, l'analyse des auto-évaluations montre qu'au moins 50% des femmes présentant des taux indétectables ou faibles de tamoxifène ne déclaraient pas prendre des libertés avec les directives de prescription.Autant de résultats qui indiquent que les femmes ayant un cancer du sein devraient être encouragées à discuter avec leur médecin de leur traitement et de tout effet secondaire qu'elles ressentent afin d'obtenir de l'aide et être encouragées à poursuivre leur traitement. Dans cette optique, les investigateurs envisagent de développer une intervention pour améliorer l'observance au traitement hormonal chez les femmes préménopausées.D'après la présentation orale de Barbara Pistilli. Abstract 185O. ESMO 2018, Munich 18-23 octobre.