La radiothérapie permet d'améliorer la symptomatologie des patients souffrant de compression du canal rachidien. La réponse apportée par l'étude de Peter Hoskin et ses collègues est de savoir à quelle dose le traitement doit être administré.
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La compression du canal rachidien constitue une complication fréquente des cancers métastatiques. La plupart des patients sont traités habituellement par radiothérapie afin d'améliorer les fonctions neurologiques et la mobilité. Ce traitement permet également de traiter les douleurs qui peuvent apparaitre suit à cette compression. Cependant, il n'existe actuellement pas de standard concernant les doses à administrer. Celles-ci vont de 8 à 40 Gy, réparties en 20 fractions.Moins = plus ?SCORAD III est une étude internationale menée au sein de 43 institutions britanniques et 4 australiennes qui a randomisé 688 patients pour recevoir pour moitié une dose unique de 8 Gy ou 5 fractions de 4 Gy en 5 jours consécutifs, soit 20 Gy en tout. Les patients ont été randomisés, entre 2008 et 2016, par centre, selon le site de la tumeur primaire, la présence, l'absence de métastases non-osseuses ou leur statut ambulatoire. Ce statut évalué de 1 à 4 rend compte des capacités fonctionnelles du patient selon la gravité du handicap. Tous les patients présentaient une compression du canal rachidien, quelle que soit sa localisation. Les patients souffraient initialement de tumeurs prostatiques métastatiques (44%), de cancer pulmonaire (18%), de cancer mammaire (11%) ou de tumeurs gastro-intestinales. L'âge médian des patients était de 70 ans et 73% étaient de sexe masculin. A l'entrée dans l'étude, 66% des patients avaient un statut ambulatoire de 1 à 2. Choisir les patientsLes résultats montrent que 8 semaines après le traitement, 69,5% des patients ayant reçu une seule dose et 73,3% de ceux ayant été traités par 20Gy présentaient un statut de 1 à 2. Il n'y a aucune différence entre les groupes de traitement qui semble aussi efficace. La survie médiane est également similaire dans les deux groupes : 12,4 et 13,7 semaines. Les effets secondaires ont touché pratiquement la même proportion de patients dans chacun de ceux-ci : environ 1 patient sur 5. Cependant les effets secondaires légers à modérés étaient moins fréquents dans le groupe traité par la dose unique que dans l'autre groupe. Pour Peter Hoskin, "le plus important est de reconnaitre rapidement la symptomatologie liée à la compression du canal rachidien afin d'obtenir le meilleur résultat possible avec la radiothérapie. Malgré une efficacité similaire dans la population étudiée, il semble néanmoins qu'un traitement plus long donne de meilleurs résultats sur les récidives des métastases. Dès lors, il semble donc préférable de réserver ce type de traitement pour les patients avec une espérance de vie plus longue." Le traitement à 8 Gy serait alors recommandé pour les personnes ayant une espérance de vie plus courte. Rappelons également que la chirurgie avec ou sans radiothérapie reste également une option pour certains patients. Hoskin P et al. SCORAD III: Randomised non-inferiority phase III trial of single dose radiotherapy (RT) compared to multifraction RT in patients (pts) with metastatic spinal canal compression (SCC). ASCO 2017 Abstract # LBA10004.