Le pronostic plutôt sombre des sarcomes explique la recherche de nouvelles approches thérapeutiques. La recherche de Shoba Navai constitue un bel exemple.
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HER2 peut s'exprimer dans divers sarcomes et cette expression est corrélée à une moins bonne survie. Nous disposons d'agents comme le trastuzumab ciblant HER2, mais l'expression est ici trop faible pour que ces agents puissent être efficaces.Pour contourner le problème, une équipe texane a prélevé des cellules T chez des patients atteints de divers sarcomes métastatiques exprimant HER2 (5 ostéosarcomes, 3 rhabdomyosarcomes alvéolaires, 1 sarcome synovial et 1 sarcome d'Ewing. Tous avaient déjà été très lourdement traités et n'avaient pas répondu favorablement, y compris aux éventuelles résections chirurgicales.Les cellules T ont été activées, dotées d'un récepteur antigénique chimérique (CAR-T cell) spécifique de HER2 puis réintroduites (1 à 3 infusions) chez les patients qui avaient subi au préalable une lymphodéplétion par fludarabine seule ou en combinaison avec la cyclophosphamide. Les patients ont été suivis 6 semaines et ceux avec stabilisation ou réponse tumorale objective ont alors pu recevoir de nouvelles infusions de CART cells (jusqu'à 5) sans lymphodéplétion.Une semaine après la réintroduction, les deux schémas de lymphodéplétion aboutissent à une meilleure expansion des CAR-T cells HER2 que celle qui avait été observée dans des essais précédents ayant réintroduit la même quantité de CAR-T cells sans lymphodéplétion. Des CAR-T cells ont notamment pu être détectées chez tous les patients 6 semaines après la réintroduction.Cette meilleure expansion et la bonne persistance vont de pair avec :1 réponse complète d'une durée de 18 mois. Le patient était toujours en vie après 37,6 mois de suivi et 7 infusions,1 réponse considérée comme complète (atteinte non mesurable) chez une patiente en 3e rechute toujours en vie, mais n'ayant pas connu de récidive 34,6 mois après une seule administration de CAR-T cells HER2,4 réponses partielles, délai avant progression inférieur à 2 mois. Un sujet était encore en vie après 14,2 mois de suivi,4 stabilisations. Délai avant progression : 3,4 à 9,0 mois. Deux sujets étaient encore en vie dont 1 avec un suivi de 12,2 mois.Ces résultats s'inscrivent dans le cadre d'une tolérance tout à fait acceptable : pas de toxicité limitant la dose, pas de nécessité de transfusions, pas d'infections opportunistes, pas de toxicité pulmonaire, neurologique ou cardiaque grave, 2 cas de syndrome de libération des cytokines de grade II, résolutifs en 5 jours.