Highlights 2020 en pneumologie

L'étude américaine NLST et l'étude néerlandaise Nelson ont rapporté un effet bénéfique du dépistage du cancer pulmonaire au moyen d'un CT scan à faible dose (LDCT) par rapport à la radiographie thoracique, dans une population à haut risque. La Pr Sebahat Ocak (UCLouvain, Bruxelles) nous en dit plus.

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Ces résultats ont été confirmés dans l'étude allemande LUSI chez des fumeurs de 50 à 69 ans, parmi lesquels un groupe a subi un dépistage par LDCT pendant 5 ans et a été comparé à un groupe témoin (1). Après 8,8 ans, le hazard ratio (HR) pour la mortalité due au cancer du poumon (LC) était de 0,74, plaidant en faveur d'un dépistage systématique du LC en Europe. Ce dépistage a entraîné une diminution de la mortalité par LC plus importante chez les femmes que chez les hommes, pouvant s'expliquer par une différence de sous-types tumoraux. Selon la Pr Ocak, le nombre de décès est trop faible pour expliquer la différence par sexe. Lors de la discussion, le statut du dépistage du LC en Belgique a été évoqué, mais son implémentation n'est pas à l'ordre du jour. On en sait peu sur la mortalité due au LC en fonction du sous-type histologique. L'analyse de la base de données SEER a montré une diminution des décès entre 2006 et 2016 pour le cancer pulmonaire non à petites cellules (NSCLC) (2), due à une diminution de l'incidence et à une amélioration de la survie grâce à de nouveaux traitements ciblés. Une diminution constante des décès par cancer pulmonaire à petites cellules (SCLC) est due à une diminution de l'incidence, mais la survie n'est pas améliorée, vu le peu de progrès en termes de traitements. L'étude internationale TERAVOLT a évalué l'impact d'une infection par le SARS-CoV-2 chez les patients souffrant de tumeurs thoraciques: une analyse préliminaire des 200 premiers cas a montré un risque élevé de mortalité liée à la COVID-19 (3). Le nomogramme de TERAVOLT, basé sur des facteurs de risque tels que l'âge, les habitudes tabagiques, le stade du cancer et surtout l'indice de performance ECOG, est un outil utile pour prédire le risque de décès chez les patients atteints d'un cancer thoracique, infectés par le SARS-CoV-2. Lors de la discussion, il a été mentionné que la validation prospective du nomogramme de TERAVOLT faisait défaut. Toutefois, la plupart des experts se sont montrés satisfaits du nomogramme en pratique clinique.