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La radiothérapie (RT) bifractionnée consiste à administrer de plus petites doses de radiation (1,5 Gy), deux fois par jour, pendant trois semaines. Cette approche permet de contrer la repopulation tumorale accélérée, qui s'observe dans le SCLC limité. Ce phénomène survient lors de la troisième semaine de traitement selon un schéma classique de RT. La supériorité de la RT bifractionnée a été validée il y a plus de 20 ans (1). Son équivalence au minimum avec une escalade de dose en 33 fractions sur 6,5 semaines est démontrée dans l'étude CONVERT (2). Pourtant, le bifractionnement n'est pas encore appliqué partout en Belgique. Premier frein: les toxicités oesophagiennes, plus nombreuses et plus sévères qu'avec la RT classique. " À la fin des années 90, on faisait sans PET-Scan, sans radiothérapie avec modulation d'intensité ni guidée par l'image et il y avait beaucoup moins de contrôles qualité locaux ", rappelle toutefois le Dr Vincent Remouchamps, chef du service de radiothérapie au CHU UCL Namur . " Aujourd'hui, grâce à ces techniques, les oesophagites et pneumopathies de grade III sont nettement plus rares. "Deuxième frein: la logistique. " En Belgique, la distance entre l'un de nos 26 (! ) centres et le domicile du patient ne saurait être un obstacle ", estime le Pr Xavier Geets, chef de service de radiothérapie oncologique aux Cliniques universitaires Saint-Luc. " De plus, la tendance générale en radiothérapie est de limiter le nombre de séances, notamment dans les cancers du sein et de la prostate. Ce qui libère de la place sur nos accélérateurs et permet de caser plus facilement une seconde séance en fin de journée. "Même s'ils doivent venir deux fois par jour, les patients préfèrent souvent terminer un traitement en trois semaines plutôt qu'en six ou sept. Pour le radiothérapeute aussi, la RT bifractionnée est plus confortable. " Les éventuelles toxicités surviennent après la cure ", rappelle le Pr Geets. " Ce sont donc nos collègues oncologues qui les gèrent! Plus sérieusement, avec (seulement) 45 Gy à administrer, les contraintes de doses pour les organes à risque - poumons, oesophage, coeur - sont plus simples à respecter. "" D'ailleurs, on se demande si on ne pourrait pas escalader les doses, en gardant le bifractionnement ", ajoute le Dr Remouchamps. Une potentielle option explorée par une récente étude de phase II (3).