Tout sur BRAF

Le congrès du BGDO, dédié aux "Updates on lower GI tumours", a été l'occasion pour le Pr Alain Hendlisz de l'Institut Jules Bordet de l'ULB de s'attarder sur la manière dont les biomarqueurs peuvent être utilisés pour une meilleure personnalisation du traitement des patients atteints d'un cancer colorectal métastatique (mCRC).

Dans cette étude, 577 patients atteints d'un mélanome avec mutation V600E de BRAF ont été traités de façon randomisée soit par 450 mg d'encorafénib une fois par jour et 45 mg de binimétinib deux fois par jour (COMBO450 = 192 patients), soit par 960 mg de vémurafénib deux fois par jour (VEM = 191 patients), soit par 300 mg d'encorafénib ENCO une fois par jour (ENCO300 = 194 patients).

CANCER COLORECTAL Une nouvelle norme de soins pour les patients présentant un cancer colorectal métastatique porteur de la mutation BRAF V600E s'est faite jour avec la présentation des résultats positifs en terme de survie et de réponse globale de l'étude BEACON CRC laquelle évaluait la triple association encorafénib/binimétinib/cétuximab par rapport à une chimiothérapie standard.

En 2011 déjà, le Pr Dr E. Tiacci (CHU de Perugia) décrivait la mutation BRAF de la kinase V600E comme étant la cause génétique de la leucémie à tricholeucocytes (LT) dans un article paru dans le New England Journal. Une étude de phase II, publiée en 2015, avec le vemurafenib per os (un inhibiteur de BRAF) chez 26 patients récidivants / réfractaires, a montré une réponse totale de 96 %, dont 35 % de rémissions complètes (RC). Malgré tout, il restait des cellules LT dans la moelle osseuse - y compris chez des patients ayant atteint une rémission complète - et la médiane du temps jusqu'à la récidive restait limitée à 9 mois chez tous les répondeurs.