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Sept réseaux locaux régionaux pourraient être formés au 1er janvier 2020 en Wallonie. Leurs noms de code provisoires : Hainaut Est, Hainaut Centre, Hainaut Ouest, Liège Est, Liège Ouest, Namur, Luxembourg. Antares Consulting a réalisé une étude reprenant les principales caractéristiques de ces réseaux (voir tableau ci-dessous) et les a représentés sur une carte géographique (voir ci-dessous). "En tenant compte de la loi, nous avons examiné le flux des patients ", explique Eduard Portella, directeur associé d'Antares Consulting. "Pour chaque hôpital, nous avons analysé sa part de marché et cherché les communes qui lui apportent une part significative de son activité. L'hôpital a une responsabilité morale par rapport à ce territoire. Quelques communes sont partagées entre deux réseaux (voir zones hachurées sur la carte, ndlr) mais les autres peuvent être regroupées dans des réseaux qui couvrent entre 450.000 personnes et 555.000 personnes. C'est une taille idéale. Les parts de marché sont, en moyenne, de 72%. Le taux de dépendance - soit le nombre d'habitants des communes couvertes qui fréquentent le réseau - est de 84%. Finalement, il y a très peu de patients qui se rendent dans d'autres hôpitaux que ceux du réseau. Il vaut donc mieux éviter les doublons dans chaque réseau et investir dans de nouvelles activités qui profiteront aux patients." Depuis des mois, les états-majors des hôpitaux discutent pour former des alliances qui répondent aux critères fixés par la ministre fédérale de la Santé publique. Pour rappel, ces réseaux doivent être structurés sur base d'une continuité géographique, desservir une population de 400.000 à 500.000 habitants et n'exclure aucun hôpital général."Les réseaux que nous présentons dans cette étude, qui est le fruit d'un long travail de réflexion et de concertation (lire jdM du 7 mars 2019°), sont assez cohérents. Il y a une cohérence aux niveaux des flux de patients, du territoire géographique couvert et de la taille des parts de marché des différentes institutions... ", explique Stéphan Mercier, président du CA d'Unessa et administrateur délégué du Groupe Jolimont. "Aucun de ces réseaux, à l'exception du réseau Phare (constitué en avril 2019, ndlr), n'est officiel pour l'instant. Dans certains réseaux, des lettres d'intention ont déjà été signées. Dans d'autres, elles sont en préparation."Par ce travail, Unessa veut aussi démontrer que les hôpitaux wallons sont prêts à constituer des réseaux. "Si deux ou trois obstacles, qui ne dépendent pas totalement de nous étaient levés, les hôpitaux wallons, dans leur grande majorité, pourraient activer leurs réseaux. Ceux-ci pourrait être mis en oeuvre pour le 1er janvier 2020, date fixée par la ministre De Block. Il y a encore quelques difficultés spécifiques à Liège, qui se cristallisent autour de la situation de Verviers. Les deux hôpitaux verviétois vont-ils se retrouver dans un même réseau ou pas ? Partout ailleurs, il n'y a aucune ville dont les hôpitaux ne feraient pas partie d'un même réseau."Les hôpitaux wallons ne vont vraisemblablement pas annoncer officiellement leurs réseaux avant la publication d'un décret permettant aux hôpitaux publics et hôpitaux confessionnels de fonctionner correctement au sein d'un réseau. Pour rappel, la ministre De Bue avait préparé un décret en ce sens, qui n'a pas été adopté durant la dernière législature. "Dans la récente déclaration de politique régionale, le gouvernement fait part de son intention de trouver une solution. Nous espérons qu'elle va convenir à tout le monde et sera proposée rapidement. En attendant, nous continuons d'avancer", commente le président d'Unessa.