Cet enthousiasme contagieux ne doit pas faire fi d'une réflexion sur l'impact de ces avancées e-santé sur la pratique médicale et les patients. " En informatique médicale, on réalise d'abord et puis on réfléchit ensuite ", entend-on parfois. Or, est-on, par exemple, prêt, en tant que patient à se faire opérer grâce aux lunettes connectées par un chirurgien que l'on ne connaît pas et qui travaille à des centaines, voire des milliers de kilomètres, de l'hôpital ? Préfère-t-on voir nos radiographies examinées par des radiologues ou par une intelligence artificielle ? Doit-on craindre que les géants du numérique investissent le secteur de la santé en proposant des solutions que les hôpitaux ou entreprises belges ou l'Etat ne sont plus capables de développer, faute de moyens financiers ? Lors des Assises de l'e-Santé, Paul de Munck, président du GBO, et Philippe Henry de Generet, expert santé de la ministre Gréoli, ont réclamé un débat sur l'utilisation des big data. Et d'inviter les députés ou les sénateurs à prendre du temps pour réfléchir à l'utilisation des données de santé par les entreprises du numérique actives en santé. La Région wallonne est favorable à l'organisation d'un tel débat mais le Fédéral n'y tiendrait pas. Il ne faut cependant pas traîner. Le plan fédéral e-santé 3.0 est presque ficelé.
opinion
A quand un débat sur les big data ?

Vincent Claes
Rédacteur en chef journal du Médecin
Les participants aux Assises de l'e-santé, organisée ce mardi 2 octobre, par LuxHealth et Vivalia, ont eu l'occasion de rendre compte des avancées technologiques dans le secteur de la santé : télé-consultation, chirurgie assistée par hologramme, lunettes connectées, tri des patients aux urgences via une application spécifique, télé expertise stroke... Des projets novateurs portés par des prestataires de soins et des entreprises enthousiastes qui pointent l'apport fondamental de ces techniques pour les patients.

Cet enthousiasme contagieux ne doit pas faire fi d'une réflexion sur l'impact de ces avancées e-santé sur la pratique médicale et les patients. " En informatique médicale, on réalise d'abord et puis on réfléchit ensuite ", entend-on parfois. Or, est-on, par exemple, prêt, en tant que patient à se faire opérer grâce aux lunettes connectées par un chirurgien que l'on ne connaît pas et qui travaille à des centaines, voire des milliers de kilomètres, de l'hôpital ? Préfère-t-on voir nos radiographies examinées par des radiologues ou par une intelligence artificielle ? Doit-on craindre que les géants du numérique investissent le secteur de la santé en proposant des solutions que les hôpitaux ou entreprises belges ou l'Etat ne sont plus capables de développer, faute de moyens financiers ? Lors des Assises de l'e-Santé, Paul de Munck, président du GBO, et Philippe Henry de Generet, expert santé de la ministre Gréoli, ont réclamé un débat sur l'utilisation des big data. Et d'inviter les députés ou les sénateurs à prendre du temps pour réfléchir à l'utilisation des données de santé par les entreprises du numérique actives en santé. La Région wallonne est favorable à l'organisation d'un tel débat mais le Fédéral n'y tiendrait pas. Il ne faut cependant pas traîner. Le plan fédéral e-santé 3.0 est presque ficelé.