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Les premières pensées de l'Ordre des médecins "vont à la victime [le MG agressé à Forest hier et dont le pronostic vital est engagé] et à sa famille". Le Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM)"partage les inquiétudes grandissantes des médecins et des autres professionnels de soins de santé face au nombre alarmant d'actes de violence commis par des patients". Un médecin doit pouvoir soigner sans risquer pour sa sécurité.Pour avoir une vue plus claire et plus exhaustive du nombre d'agressions (les statistiques semblent le sommet de l'iceberg), l'Ordre a créé un point de contact sur www.ordomedic.be. A cette adresse, un document permet aux médecins de mentionner toutes les agressions ou les craintes d'agression.Mais le président du CNOM, Benoît Dejemeppe, interrogé dans la presse quotidienne, envisage même une sorte de "liste noire" de patients dangereux, lorsque par exemple, le patient est connu pour faits de violence sur le personnel de santé.En parallèle, l'Ordre participe au plan stratégique mis en place avec les autorités.Pour rappel, une note-cadre de Sécurité intégrale et le Plan national de sécurité 2016-2019 renvoient tous deux, à l'initiative de la ministre De Block, à la sécurité des prestataires de soins. Dans cette optique, un groupe de travail composé de représentants des Services publics fédéraux Santé publique, Intérieur et Justice a été mis en place. "Il est chargé d'élaborer une série de propositions de mesures. Ces propositions iront ensuite au niveau local, où les médecins, la police et la justice pourront prendre des mesures concrètes adaptées au mieux à la propre situation locale", explique-t-on au cabinet De Block.Une initiative qui ne semble pas convaincre le premier syndicat médical du pays.L'Absym a en effet réagi ce matin et doute de l'engagement véritable desdites autorités. "À nouveau, nous apprenons qu'un médecin généraliste a été victime d'une abjecte agression perpétrée par un patient, en région bruxelloise cette fois. Il y a quelques années, nous déplorions le meurtre odieux d'une consoeur généraliste en région wallonne. Encore récemment, celui d'un confrère flamand dans une zone plus rurale et nous assistons aujourd'hui, sans défense, à une grave attaque au couteau sur l'un de nos confrères de la région bruxelloise. Depuis de nombreuses années, l'Absym tente d'améliorer la sécurité des médecins (généralistes). Hélas, nous sommes baladés d'un service à l'autre depuis bien trop longtemps. Et ce, pas seulement en raison de la complexité de notre structure étatique mais aussi par manque d'intérêt des instances politiques pour ce problème."