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L'Ordre des médecins en 1982 avait interdit les anesthésies simultanées. En 1987, les anesthésistes (Apsar et SBAR) ont publié des règles de sécurité en anesthésie. Ces règles très strictes interdisent les anesthésies simultanées. Elles obligent le médecin anesthésiste à rester battement par battement (cardiaque) à côté du malade. Quitter sa salle est interdit sauf pour une urgence à caractère vital (art. 2.07). Si par exception à ce qui précède, l'anesthésiste était amené à quitter sa salle, il devait confier la surveillance du malade à un autre médecin (art.2.09). Lors d'un congrès d'anesthésistes, un professeur d'anesthésie (1987) avait déclaré que le seul médecin présent était le chirurgien... En 1999, l'Apsar a posé au Cnom, la question de la continuité des soins. Comment suivre un malade en salle de réveil tout en restant battement par battement à côté du malade en salle ? De plus même pour un anesthésiste, il y a des nécessités de s'hydrater, de manger et des urgences sanitaires. Le battement par battement et le chirurgien qui devient anesthésiste étaient surréalistes. Dans un nouvel avis la Cnom a confirmé l'interdiction des anesthésies simultanées et a exigé la surveillance continue du malade sous la responsabilité de l'anesthésiste. Les règles de Safety First furent adaptées et le médecin-chirurgien (art 2.09) fut remplacé par un "skilled person", une personne qualifiée (2002). En 2014, Zorginspectie Vlaanderen , effectue une visite des hôpitaux. 14% des salles contrôlées n'ont pas d'anesthésiste en salle. VTM, 19h00 en fait le titre du journal : "Dans un hôpital sur 7, l'anesthésie n'est pas safe !" Hélas, l'inspection flamande n'a pas vérifié si la skilled person surveillait le malade. Elle en a probablement conclu que l'anesthésiste effectuait une autre anesthésie. C'est ce que la presse va suggérer. Des anesthésistes francophones publient dans le journal Le Soir un article condamnant les anesthésies simultanées en Flandre... Les patients s'inquiètent et me demandent si je reste en salle pendant l'opération. Ils me demandent si dans mon hôpital bruxellois, on a des anesthésies simultanées. Je n'invente rien ! La profession est salie et on ignore si c'est justifié. Des différents communautaires divisent l'Apsar et la SBAR . Mais l'histoire se répète. 2018, Zorginspectie Vlaanderen retourne dans les hôpitaux. Des inspecteurs qui ne sont pas toujours (ou jamais) des médecins visitent les lieux, n'entrent pas dans les salles, vérifient la présence ou l'absence d'anesthésiste et dressent des procès-verbaux. Le carrousel recommence. On ne contrôle pas où est l'anesthésiste. On ne contrôle pas si la surveillance est assurée. On nie l'interprétation de la SBAR et Apsar, on nie l'article 2.09 et on donne un rapport "significatif". Significatif de quoi ? De l'existence d'une inspection qui doit prouver qu'elle existe, qu'elle contrôle, qu'elle sanctionne. A tort ou à raison. L'autorité a toujours raison. Dans le cadre de la transparence, elle publiera son rapport. Les patients seront inquiets, les directions d'hôpitaux seront furieuses, les journalistes crieront au scandale et l'administration se sentira consolidée, car l'avis du Cnom soutient leur action ! L'odeur du souffre est réelle. Qui a posé la question à la Cnom ? On ne parle pas de "Skilled Person", mais d'anesthésistes qui à défaut d'être dans leur salle font, on peut le supposer, des anesthésies simultanées. La règle interprétative de l'Art 2.09 proposée conjointement par l'Apsar-SBAR de 2015 est complètement ignorée. L'avis de l'Ordre présente aussi des nouveautés. Safety First parle de narcoses ou d'anesthésies générales. La narcose distingue l'anesthésie générale de l'anesthésie locorégionale et de l'anesthésie locale. En ce sens, les rédacteurs du Safetey First 2002 avaient voulu distinguer la différence entre une anesthésie générale et un bloc nerveux, une anesthésie rachidienne ou une péridurale. Soyons honnête, si demain, l'anesthésiste qui fait un bloc ne peut pas avoir une autre anesthésie en cours (je n'ai pas dit narcose) cela signifie que pour éviter les pertes de temps, comme je l'ai vécu, les chirurgiens préféreront une narcose. La réalisation d'un bloc nerveux et l'onset time d'un bloc nerveux demandent du temps. La question est de savoir si c'est pour le bien du malade ou celui du chirurgien. Dans l'avis du Cnom toute anesthésie nécessite la présence de l'anesthésiste. Non sans humour, je m'interroge sur l'anesthésie locale qui existe aussi. Safety First est une "soft law" selon la Cnom. Combien de "soft law" existent dans le monde médical ? Les anesthésistes ont régulé leur pratique. L'anesthésiste est un obsédé de la sécurité. Les anesthésies simultanées sont et restent interdites. C'est une faute grave. Mais créer un climat d'insécurité au nom de la transparence, interpréter le Safety First, nier l'article 2.09, transgresser les règles élémentaires de contrôle et de vérification, condamner toute une profession pour des fautes (non avérées), donner un avis qui argumente plus que ce qui est demandé, pire, qui sanctionne par l'argument de la faute grave, tout ceci n'est que pure fiction et invention de l'auteur. PS : Safety First 1998 ? A quoi fait-on allusion ? A l'avis de la Cnom ou une publication ?