La Task force vaccination a dressé samedi un bilan de la première semaine de vaccination et répondu aux interrogations qui subsistent encore.
" La première semaine de vaccination s'est très bien déroulée dans les quatre régions et communautés du pays ", estime Sabine Stordeur, directrice du programme scientifique au KCE. " Le déroulement est conforme à ce qui a été réalisé lors des différents tests. Les soucis logistiques ont pu être résolus de façon progressive. Le rythme de la vaccination va pouvoir s'accélérer dès le 11 janvier. Chaque région a pu vacciner les résidents des maisons de repos et un nombre croissant de membres du personnel."
Un enthousiasme que ne partage pas la députée cdH Catherine Fonck (lire ici), qui estime que 60.000 doses restées au frigo auraient déjà pu être utilisées la semaine passée. "La première semaine, qui était une semaine de test, 700 personnes ont été vaccinées pour 10.000 doses reçues. La semaine dernière, on a reçu plus de 80.000 doses, mais seulement 20.000 personnes ont été vaccinées."
Les effets secondaires du vaccin sont enregistrés de façon systématique dans la plateforme Vaccinnet. "Il faudra attendre la fin du mois de janvier pour l'extraction de ces données et pouvoir réaliser les premières extrapolations statistiques ", précise Sabine Stordeur. "Néanmoins à l'heure actuelle, les retours sur les effets secondaires sont très positifs : seuls des effets mineurs sont présentés, par exemple, une augmentation de la température et des douleurs au point d'injection. Aucun effet secondaire majeur n'a été déploré à l'heure actuelle."
La base de données de Vaccinnet est couplée à celle de l'AFMPS, qui transmet les informations sur les effets secondaires au niveau européen. A partir du 15 janvier, l'AFMPS va publier un rapport hebdomadaire sur les effets indésirables des vaccins.
HUB hospitaliers différents
Les experts ont également annoncé que les HUB hospitaliers qui seront utilisés pour la distribution du vaccin de Moderna ne seront pas les mêmes que ceux qui distribuent actuellement le vaccin de Pfizer-BioNTech pour éviter des problèmes liés aux caractéristiques spécifiques de chacun des vaccins.
Pour rappel, à partir de fin janvier, les professionnels de soins de santé des hôpitaux (134.000 personnes) pourront être vaccinés. Ensuite, à partir de février, ce sera au tour de la première ligne, dont les médecins généralistes (156.000 personnes). Le vaccin de Moderna ne pouvant être transporté après avoir été décongelé dans un HUB, les MG devront se rendre dans les hôpitaux de proximité ou les centres de vaccination pour être vaccinés.
6e dose disponible
La semaine passée, le Dr Catherine Fonck regrettait la perte de près de 5.000 doses de vaccin en raison de la non-utilisation de la 6e dose contenue dans chaque fiole du vaccin. Le Pr Jean-Michel Dogné (Namur) souligne qu'il est possible de récupérer cette 6e dose à condition de disposer du matériel adéquat (une seringue de 1 millilitre). Le protocole belge a été adapté et permet désormais l'utilisation de six doses par fiole.
La députée cdH avait également recommandé la semaine passée de ne pas vacciner en priorité les résidents et le personnel des MR(S) déjà immunisés pour conserver ces doses pour d'autres personnes qui ne le sont pas. "Le CDC considère qu'il ne faut pas faire de testing au préalable pour savoir si une personne est séropositive ou séronégative et recommande de vacciner tout le monde indépendamment du statut de séroposivité ou séronégativité parce qu'il est possible de redévelopper la maladie même si on la déjà eue ", réagit le Pr Dogné. " En outre, il n'y a aucune garantie que les anticorps neutralisants soient encore présents dans le sang et que l'immunité cellulaire soit suffisamment efficace. Le concept est de repartir sur une immunisation et une vaccination collective de l'ensemble des résidents des MR(S)."
Les plus prioritaires
Plusieurs associations ont demandé dans des lettres ouvertes de vacciner de façon prioritaire leurs membres (anesthésistes, patients dialysés ou transplantés). Qu'en pensent les experts de la Task force? " La question de la priorité est de savoir qui est prioritaire par rapport à qui ", commente Sabine Stordeur. "Dans les professionnels de la santé, de nombreux groupes peuvent se targuer d'être prioritaires par rapport aux autres parce qu'ils sont directement en contact avec les patients Covid. Parmi les personnes qui présentent des comorbidités, certaines sont plus à risque que d'autres. Grâce à l'arrivée plus rapide des vaccins sur le territoire belge et l'augmentation des doses qui pourraient être disponibles, tous les groupes pourront être avancés par rapport au schéma initial de vaccination. Par exemple, si dans les deux et trois premières semaines du mois de janvier nous nous concentrerons toujours sur les résidents et travailleurs des MRS, nous pourrions à la fin du mois commencer à vacciner le personnel des hôpitaux. Il revient aux hôpitaux à définir les catégories prioritaires à vacciner et de séquencer les groupes professionnels en fonction du niveau de risque ou de leur vulnérabilité. Ce n'est pas le rôle de la Task force fédérale de déterminer les priorités de vaccination au sein des hôpitaux et de la première ligne. Cette responsabilité revient aux Régions et aux secteurs des hôpitaux et de la première ligne. Pour les personnes avec comorbidités, nous attendons toujours l'avis du Conseil supérieur de la santé qui va déterminer les groupes de personnes les plus à risque en fonction de leur comorbidité et de leur âge. Ces informations permettront de prioriser la vaccination en fonction de la vulnérabilité. Ce groupe à risque pourrait bénéficier de la vaccination dès le mois de mars. Il s'agit donc déjà de personnes prioritaires. "
Vincent Claes
" La première semaine de vaccination s'est très bien déroulée dans les quatre régions et communautés du pays ", estime Sabine Stordeur, directrice du programme scientifique au KCE. " Le déroulement est conforme à ce qui a été réalisé lors des différents tests. Les soucis logistiques ont pu être résolus de façon progressive. Le rythme de la vaccination va pouvoir s'accélérer dès le 11 janvier. Chaque région a pu vacciner les résidents des maisons de repos et un nombre croissant de membres du personnel."Un enthousiasme que ne partage pas la députée cdH Catherine Fonck (lire ici), qui estime que 60.000 doses restées au frigo auraient déjà pu être utilisées la semaine passée. "La première semaine, qui était une semaine de test, 700 personnes ont été vaccinées pour 10.000 doses reçues. La semaine dernière, on a reçu plus de 80.000 doses, mais seulement 20.000 personnes ont été vaccinées." Les effets secondaires du vaccin sont enregistrés de façon systématique dans la plateforme Vaccinnet. "Il faudra attendre la fin du mois de janvier pour l'extraction de ces données et pouvoir réaliser les premières extrapolations statistiques ", précise Sabine Stordeur. "Néanmoins à l'heure actuelle, les retours sur les effets secondaires sont très positifs : seuls des effets mineurs sont présentés, par exemple, une augmentation de la température et des douleurs au point d'injection. Aucun effet secondaire majeur n'a été déploré à l'heure actuelle."La base de données de Vaccinnet est couplée à celle de l'AFMPS, qui transmet les informations sur les effets secondaires au niveau européen. A partir du 15 janvier, l'AFMPS va publier un rapport hebdomadaire sur les effets indésirables des vaccins.Les experts ont également annoncé que les HUB hospitaliers qui seront utilisés pour la distribution du vaccin de Moderna ne seront pas les mêmes que ceux qui distribuent actuellement le vaccin de Pfizer-BioNTech pour éviter des problèmes liés aux caractéristiques spécifiques de chacun des vaccins.Pour rappel, à partir de fin janvier, les professionnels de soins de santé des hôpitaux (134.000 personnes) pourront être vaccinés. Ensuite, à partir de février, ce sera au tour de la première ligne, dont les médecins généralistes (156.000 personnes). Le vaccin de Moderna ne pouvant être transporté après avoir été décongelé dans un HUB, les MG devront se rendre dans les hôpitaux de proximité ou les centres de vaccination pour être vaccinés. La semaine passée, le Dr Catherine Fonck regrettait la perte de près de 5.000 doses de vaccin en raison de la non-utilisation de la 6e dose contenue dans chaque fiole du vaccin. Le Pr Jean-Michel Dogné (Namur) souligne qu'il est possible de récupérer cette 6e dose à condition de disposer du matériel adéquat (une seringue de 1 millilitre). Le protocole belge a été adapté et permet désormais l'utilisation de six doses par fiole.La députée cdH avait également recommandé la semaine passée de ne pas vacciner en priorité les résidents et le personnel des MR(S) déjà immunisés pour conserver ces doses pour d'autres personnes qui ne le sont pas. "Le CDC considère qu'il ne faut pas faire de testing au préalable pour savoir si une personne est séropositive ou séronégative et recommande de vacciner tout le monde indépendamment du statut de séroposivité ou séronégativité parce qu'il est possible de redévelopper la maladie même si on la déjà eue ", réagit le Pr Dogné. " En outre, il n'y a aucune garantie que les anticorps neutralisants soient encore présents dans le sang et que l'immunité cellulaire soit suffisamment efficace. Le concept est de repartir sur une immunisation et une vaccination collective de l'ensemble des résidents des MR(S)."Plusieurs associations ont demandé dans des lettres ouvertes de vacciner de façon prioritaire leurs membres (anesthésistes, patients dialysés ou transplantés). Qu'en pensent les experts de la Task force? " La question de la priorité est de savoir qui est prioritaire par rapport à qui ", commente Sabine Stordeur. "Dans les professionnels de la santé, de nombreux groupes peuvent se targuer d'être prioritaires par rapport aux autres parce qu'ils sont directement en contact avec les patients Covid. Parmi les personnes qui présentent des comorbidités, certaines sont plus à risque que d'autres. Grâce à l'arrivée plus rapide des vaccins sur le territoire belge et l'augmentation des doses qui pourraient être disponibles, tous les groupes pourront être avancés par rapport au schéma initial de vaccination. Par exemple, si dans les deux et trois premières semaines du mois de janvier nous nous concentrerons toujours sur les résidents et travailleurs des MRS, nous pourrions à la fin du mois commencer à vacciner le personnel des hôpitaux. Il revient aux hôpitaux à définir les catégories prioritaires à vacciner et de séquencer les groupes professionnels en fonction du niveau de risque ou de leur vulnérabilité. Ce n'est pas le rôle de la Task force fédérale de déterminer les priorités de vaccination au sein des hôpitaux et de la première ligne. Cette responsabilité revient aux Régions et aux secteurs des hôpitaux et de la première ligne. Pour les personnes avec comorbidités, nous attendons toujours l'avis du Conseil supérieur de la santé qui va déterminer les groupes de personnes les plus à risque en fonction de leur comorbidité et de leur âge. Ces informations permettront de prioriser la vaccination en fonction de la vulnérabilité. Ce groupe à risque pourrait bénéficier de la vaccination dès le mois de mars. Il s'agit donc déjà de personnes prioritaires. " Vincent Claes