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La HAS a réalisé un ambitieux travail pour permettre aux professionnels de repérer les symptômes et de dresser le bon diagnostic, afin de proposer une prise en charge personnalisée et d'aider au retour au travail. "Identifier le burn-out est complexe pour différentes raisons : ses manifestations diffèrent d'un individu à l'autre, s'installent de manière progressive voire insidieuse et sont parfois les mêmes que pour d'autres troubles psychiques ou maladies, explique la HAS. Ces principaux symptômes sont aussi bien d'ordre émotionnel (anxiété, tristesse, hypersensibilité, absence d'émotion...), cognitif (troubles de la mémoire, de l'attention, de la concentration...), comportemental ou interpersonnel (isolement social, comportement agressif ou violent, diminution de l'empathie, comportements addictifs...), motivationnel (désengagement, remise en cause professionnelle, dévalorisation...) que physique (troubles du sommeil, troubles musculo-squelettiques, gastro-intestinaux...). Après avoir identifié ces manifestations et écarté l'hypothèse d'une maladie physique, il faudra juger de leur sévérité et évaluer en priorité le risque suicidaire." Les symptômes repérables n'étant pas spécifiques au burn-out, la Haute autorité de santé conseille au médecin traitant et médecin du travail de s'intéresser également aux conditions de travail (intensité et organisation du travail, exigences émotionnelles, autonomie et marge de manoeuvre, relations dans le travail, conflits de valeurs, insécurité de l'emploi) et à la personne et à son vécu (antécédents personnels et familiaux - notamment antécédents dépressifs -, événements survenus dans la vie personnelle, soutien de l'entourage, rapport au travail)."La confrontation de ces différentes analyses permettra d'établir ou non le diagnostic de burn-out. Cela permettra en effet de le différencier d'autres troubles psychiques (dépression, troubles anxieux, stress post-traumatique) ou d'établir qu'ils coexistent avec lui. L'aide d'un psychiatre pourra être sollicitée à cette étape", soutient l'HAS.Elle recommande une prise en charge individualisée en fonction des manifestations constatées, des éventuelles pathologies associées identifiées, de l'historique du patient et de son travail. Le traitement peut prendre plusieurs formes : un arrêt de travail, dont la durée est adaptée à l'évolution du trouble et au contexte socio-professionnel ; la combinaison d'interventions psychothérapeutiques ou psychocorporelles ; un éventuel traitement médicamenteux, notamment par antidépresseurs, mais uniquement si le burn-out est associé à des troubles anxieux ou dépressifs; et l'intervention d'un psychiatre pour les cas complexes ou sévères, pour une réévaluation des traitements médicamenteux ou pour une poursuite d'arrêt maladie.La HAS conseille aussi d'anticiper et de préparer le retour au travail. "L'analyse du poste et des conditions de travail permettra de mettre en place d'éventuelles actions de prévention individuelle et/ou collective. Avant le retour au travail, il est recommandé d'organiser une (ou plusieurs) visite(s) de pré-reprise avec le médecin du travail. A l'issue de la visite de pré-reprise, le médecin du travail pourra recommander des aménagements ou adaptations du poste de travail, voire des mesures visant à faciliter le reclassement du salarié ou sa réorientation professionnelle. Un suivi régulier impliquant le médecin du travail, le médecin traitant et, le cas échéant le psychiatre, est indispensable pour aider au maintien dans l'emploi du patient."Des conseils avisés dont peuvent s'inspirer les prestataires belges.