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Le Dr Dolatabadi naît sous la dynastie des Pahlavi, à Téhéran, dans l'Etat impérial d'Iran. Lorsque l'ayatollah Khomeiny prend le pouvoir et renverse le Chah Mohammad Reza Pahlavi, il n'est pas encore majeur. Il est alors envoyé seul chez sa tante qui réside à Rixensart. " On m'a inscrit à l'Athénée royale d'Ottignies. Je possédais quelques notions de français... mais si je ne savais pas comment demander du sel, je mangeais sans ", nous raconte-il. Une histoire et des notes ironiques qui ne sont pas sans faire penser aux textes de Mohsen Namjoo, le poète et musicien iranien.De 1986 à 1993, il fait ses études de médecine puis se passionne pour la cardiologie interventionnelle. " Un choix que l'on fait souvent guidé par ses maîtres ou des personnes que l'on rencontre ". Et de nous citer l'influence de Michel De Myttenaere ou de Jan De Keyser. Après avoir goûté à l'international via un stage à l'institut Pasteur de Toulouse, il rentre en Belgique. Il exerce actuellement au CHU de Charleroi et à Saint-Pierre/Bruxelles." Mon père est docteur en pédagogie mais il était aussi maître de judo. Il était l'un des plus hauts gradés d'Iran " nous fait-il savoir d'emblée. Un judoka qui a même parfait sa formation au Japon. Véritable pédagogie physique, mentale et morale, cette discipline, créée en 1882 par Jigoro Kano, " est un des arts martiaux les plus pratiqués en territoire Farsi ", nous informe le cardiologue." Dans la panoplie des enseignements que l'on doit au judo, cet art nous apprend que pour progresser, il faut se relever après avoir chuté ". Un précepte qu'il a inculqué à ses quatre enfants, qui sont tous passés par le dojo : la salle où l'on pratique les arts martiaux." Lorsque je suis arrivé en Belgique, je n'avais qu'une petite valise. C'était trop peu pour emmener avec moi mon judogi, le kimono propre au judo ". Alors qu'il possédait déjà la ceinture noire à ses 17 ans, il mit en stand-by le judo durant la durée de ses études tout en le pratiquant à de rares occasions.Devenu père à son tour, il se rappela l'enseignement de cette discipline olympique. " J'ai inscrit mes enfants dans des écoles de judo auprès de maîtres exceptionnels ". Des pédagogues enseignant une pratique très proche de ce qu'il reçut lui-même enfant. Ces " Sensei ", les maîtres Neirynck (6° DAN) et Miles (6° DAN) lui ont conseillé de passer son équivalence pour devenir enseignant à son tour. " Tous les mercredis, je termine mon travail plus tôt et je donne cours aux enfants avant de suivre les cours de nos maîtres au Zita Kyotei à Anderlecht - qui veut dire littéralement prospérité et bienfait mutuel ". Huit heures passées sur le tatami toutes les semaines et qui l'incitent également à se dépasser : " Je vais bientôt débuter une formation afin de monter dans les dan "." Le judo est bien plus qu'un sport de combat, c'est un art de vivre, l'héritage des samouraïs. Un art qui consiste à se protéger et non pas à attaquer ", nous confie-t-il. Il nous parle du respect qui nous manque de plus en plus en Occident et de l'aspect complet de ce sport d'équipe. Il évoque les bienfaits pour le coeur bien évidemment et des avantages intrinsèques à la discipline. " Le judo ouvre à une culture différente où la personne que nous avons face à nous n'est pas un adversaire mais un partenaire ".De ses propres aveux, la pratique régulière du judo lui apporterait une grande sérénité et d'autant plus depuis qu'il enseigne. " Cette vivacité d'esprit, je la rencontre souvent dans mon cabinet auprès des enseignants à la retraite ", nous avoue-t-il. " Car enseigner permet de réfléchir et de se poser les bonnes questions. " Pour le Dr Dolatabadi, on ne connaîtrait bien un sujet que lorsque l'on sait l'enseigner. L'autre avantage du sport est l'influence incontestable qu'il a sur la santé. " Souvent, je dis à mes patients que je vais leur prescrire un traitement entièrement remboursé par la sécurité sociale et sans effet secondaire, qui diminue l'envie de fumer, diminue la tension artérielle et le cholestérol, qui augmente l'immunité et la puissance sexuelle et leur garanti une vieillesse de meilleure qualité. Lorsque je leur révèle que ce remède miracle est le sport, ce sont souvent des arguments qui font mouche." Enfin, le judo lui a appris la spiritualité. " Avec l'âge, on devient philosophe. On devient un être complexe et multifa-cettes. " Difficile pour notre cardiologue de décrire avec science l'apport du judo dans sa pratique professionnelle. Une chose dont il est sûr cependant, c'est que cela fait partie indubitablement de son équilibre. Une forme de " voie vers la souplesse " physique, morale et mentale.