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Des vidéos 'deepfake' sur Facebook et Instagram exploitent des ressemblances créées numériquement de médecins connus. Grâce à l'intelligence artificielle (IA), il est facile de manipuler des images existantes pour faire dire à des personnes des choses qu'elles n'ont jamais prononcées.Ces vidéos utilisent des médecins célèbres pour promouvoir des sirops 'naturels' contre le diabète, mais aussi pour prétendre que la metformine, un médicament de première ligne, "peut être mortelle" pour les patients.Les vidéos ciblent principalement un public plus âgé en usurpant l'identité de médecins régulièrement présents à la télévision, explique l'expert en IA, Henry Ajder.Le médecin français Michel Cymes (photo), souvent invité en tant qu'expert à la télévision, a déclaré à l'AFP qu'il avait engagé des poursuites judiciaires contre Meta, propriétaire de Facebook, pour des "pratiques frauduleuses" utilisant son image.Le médecin britannique Hilary Jones a même engagé un détective pour traquer les deepfakes utilisant son apparence. Dans une de ces vidéos truquées, 'Jones' faisait la promotion d'un faux médicament contre l'hypertension et des pilules de cannabis.Les récents progrès de l'IA ont rendu les deepfakes beaucoup plus convaincants, explique l'académicien français et expert en IA Frédéric Jurie à l'AFP. "Nous avons accès à des milliards d'images et disposons de l'IA générative : des algorithmes capables de modéliser et de recréer tout ce qui apparaît dans ces images."Il est extrêmement difficile de lutter contre ces vidéos. "C'est un jeu du chat et de la souris", explique Jurie. "Même si elles sont supprimées, elles réapparaissent sur un autre compte le lendemain."Jurie pense que la solution réside dans une technologie capable de "garantir que le contenu n'a pas été modifié, comme pour les messages, grâce à des logiciels produisant des signatures numériques, comme un certificat", dit-il.