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"Cela fait près de quinze ans que nous travaillons dans cette institution et nous allons encore y travailler une vingtaine d'années. Nous souhaitons contribuer au développement de notre hôpital qui a un rôle capital au coeur de Bruxelles", déclarent le président et la vice-présidente du Conseil médical (CM) de l'institution. Récemment renouvelé lors des élections organisées le 25 octobre, le CM a eu une perfusion de sang neuf. Parmi les quinze membres, 8 n'y avaient encore jamais siégé."Il y a eu un peu de remous au niveau managérial dans notre clinique durant ces derniers mois, rappelle le nouveau président du CM, le Dr Jean-Paul Van Gossum.Nous avons eu une réunion constructive avec le Conseil d'administration il y a quelques jours. Il a affirmé sa volonté d'une collaboration étroite avec le corps médical. Une coopération pour développer la clinique mais aussi pour trouver une nouvelle direction générale et une nouvelle direction médicale. Patrick Gérard (ancien directeur de l'institution durant 7 ans et directeur médical durant 11 ans, NDLR) a repris au pied levé la direction pour assurer la transition. Nous devons trouver une solution d'avenir et remplacer le binôme qui assurait la direction générale par une seule personne. Dans la future structure, il y aura un directeur général et un directeur médical. Cette transformation est en cours. Nous souhaitons que l'ouverture de ces postes se fasse le plus rapidement possible."Le nouveau Conseil médical souhaite renforcer les collaborations avec d'autres institutions. "Nous avons déjà noué des partenariats avec les Cliniques de l'Europe. Des interactions sont déjà actives entre différents services, par exemple, pour les achats, et pour le développement de projets médicaux. En attendant d'avoir une contrainte ministérielle dans le cadre de la création des réseaux, il est important dans le paysage hospitalier bruxellois de collaborer avec d'autres institutions, poursuit le Dr Van Gossum . "Nous créons aussi des partenariats médicaux avec le Chirec et les Cliniques universitaires Saint-Luc, qui sont membres comme nous de la fédération hospitalière Gibbis", ajoute Sophie Cvilic, vice-présidente du Conseil médical. "Les gardes de chirurgie plastique sont déjà communes entre les Cliniques de l'Europe et la Clinique Saint-Jean".Plusieurs projets en cours devraient enrichir l'institution dans les prochaines années: un nouveau département parents-enfants regroupant la gynécologie, l'obstétrique, la néonatalogie et la pédiatrie, le bloc d'accouchement, la maternité... sur un étage de la clinique. Un spacieux hôpital de jour chirurgical vient d'être mis en service. Le service des urgences a été complètement modernisé. L'implémentation des itinéraires cliniques - annoncée en juin par la direction - devrait se poursuivre. "Nous espérons que le Conseil d'administration va trouver un moteur pour mener à bien ces différents projets stratégiques", commente Sophie Cvilic. "Notre souhait est que ces choix ne se fassent pas dans la précipitation et que l'on trouve des personnes compétentes et motivées pour mener à bien ce projet global et concrétiser le modèle des itinéraires cliniques soutenu par les médecins." Pour rappel, Karolien Haese, la directrice stratégique en charge de ce projet, a quitté son poste au mois d'octobre.Code de co-gouvernanceLe Conseil médical souhaite instaurer un code de co-gouvernance de l'hôpital. "Il s'agit d'un ensemble de règles et de structures qui organise la concertation entre le gestionnaire - direction et CA - et les médecins, représentés par le Conseil médical et institutionnalise le management par la concertation. Ce code concerne tous les projets de l'institution : la mise en place d'une nouvelle direction, la création de la nouvelle polyclinique..."Le CA a proposé au Conseil médical le rétablissement du Comité permanent de consultation (CPC), réunissant le directeur général, le directeur médical, deux membres du conseil d'administration et quatre membres du bureau du Conseil médical. "Ce CPC permet plus d'échanges directs, de dialogue entre le gestionnaire et les médecins. Nous espérons que nos avis ne seront pas seulement consultatifs mais effectifs. Nous voulons aussi ajouter dans le CA des administrateurs ayant des compétences juridiques, financières.... Afin de le professionnaliser. Trois postes sont à pourvoir", souligne le Dr Van Gossum. "Nous voulons que le rôle du CPC soit plus étendu que celui fixé par l'arrêté royal", ajoute le Dr Cvilic.Dans un courrier adressé le 2 novembre aux médecins de l'institution, et transmis par un vent favorable (*) à la rédaction, Patrick Gérard a tenu à rassurer ses confrères et consoeurs sur la santé de l'hôpital. Son diagnostic est clair : "depuis quelques années, Saint-Jean a connu et connaît encore des difficultés qui ont ébranlé la confiance de plusieurs d'entre vous dans la direction et le conseil d'administration. Ces difficultés trouvent en bonne partie leur origine dans l'instabilité des directions générale et médicale et sont exacerbées par une situation financière préoccupante, sans même parler du renouvellement complexe et impératif de l'informatique médicale." Et de pointer aussi les mesures de restriction imposées ces dernières années par les ministres de la Santé publique et les évolutions du secteur hospitalier : changements rapides de la sociologie de la clientèle, raccourcissement des durées de séjour, caractère de plus en plus ambulatoire des traitements et des soins... Comme dans de nombreux hôpitaux, l'hospitalisation classique a un peu diminué à Saint-Jean au profit de l'hospitalisation de jour. "La Clinique Saint-Jean a une patientèle mixte, précise le Dr Van Gossum. Nous espérons qu'elle va le rester. C'est pour cette raison que nous sommes demandeurs de la réalisation du Master plan qui doit permettre de moderniser la clinique et nos deux polycliniques. A côté de la qualité des soins, il est important d'offrir une infrastructure moderne." Les Drs Van Gossum et Cvilic reconnaissent que les travailleurs de l'institution sont préoccupés par l'avenir de leur hôpital. Une assemblée générale des médecins s'est tenue mercredi passé. Un conseil stratégique doit être organisé le 20 janvier. "De nombreux médecins veulent que la clinique persiste et avance, souligne le président du Conseil médical. Nous sommes motivés. Nous comptons y consacrer du temps en plus de nos activités cliniques. Nous sommes contents d'avoir entendu le Conseil d'administration nous dire qu'il partage notre souhait d'intégrer davantage les médecins dans les décisions stratégiques" Le nouveau Conseil médical ne compte faire de la figuration. "Nous avons à coeur de garder une activité médicale de qualité à Saint-Jean, au centre de Bruxelles. En raison de la croissance démographique bruxelloise, nous avons un potentiel énorme", avance, enthousiaste, le Dr Sophie Cvilic.(*) Pas par les membres du CM.