Test-Achats conseille de se méfier des coaches spécialisées en burn-out. "Beaucoup ne sont pas formés pour faire face à la détresse psychologique et dissimulent leur formation de base."
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En se basant sur une enquête réalisée auprès de 79 coaches par un faux coaché, l'organisation de consommateurs dresse une série de constats.Durant cette enquête, le coaché cherchait de l'aide pour un burn-out, mais simulait des plaintes qui allaient dans le sens de la dépression, d'un traumatisme et d'un problème d'alcool. "Malgré des signaux d'alarme, peu de coachés ont été adressés à un médecin ou un psychologue, pointe Test-Achats. Or, un coach sans diplôme en médecine ou en psychologie clinique ne peut pas poser de diagnostic. Il doit donc en référer à un médecin ou un psychologue clinicien." "Seuls quatre coaches sur dix visités ont pris cette règle à coeur et ont référé le coaché comme il se doit, constate Test-Achats. Même parmi les coaches reconnus en burn-out par l'Association des coaches reconnus en stress et burn-out, particulièrement actifs en Flandre et à Bruxelles), beaucoup trop peu de coachés ont été référés. Ce qui rend ce chiffre encore plus dérangeant, c'est que les coaches recevaient quelqu'un qui présentait des symptômes d'alarme qui nécessitaient qu'il soit référé (dépression potentielle, traumatisme, problèmes d'alcool). Ces symptômes n'ont pas été reconnus ou simplement ignorés. "Test Achats souligne les conséquences de ce non-référencement puisque les troubles mentaux peuvent s'aggraver lorsqu'ils sont négligés ou traités de manière incorrecte. Test-Achats a également analysé le site Web et le profil LinkedIn de chaque coach pour vérifier leur formation. "Beaucoup de coaches ont une formation de base qui n'a rien à voir avec les soins de santé : marketing, communication, fiscalité, électromécanique ... de quoi s'inquiéter? Oui, le Conseil supérieur de la santé a récemment souligné l'importance d'une formation de base pertinente dans l'approche du burn-out. Beaucoup de coaches ont suivi un cours de "coaching" ou de "burn-out coaching" d'à peine quelques jours. Cela ne suffit pas ", commente l'organisation des consommateurs. "De nombreux coaches visités ont dissimulé leur formation. Seul un sur dix a parlé spontanément de sa formation ; un avocat ou un chimiste, par exemple. Après questionnement sur leur formation de base, la réponse n'est toujours pas claire pour quatre coaches sur dix. "Le traitement prescrit laisse aussi à désirer. "Un coach sur quatre a recommandé un remède à base de plantes, comme l'extrait de fleurs de Bach ou un complément alimentaire dans la lutte contre le burn-out. Les enquêteurs ont également été confrontés à des coaches qui luttent contre le stress et le burn-out avec des pierres précieuses, des chevaux, de la kinésiologie ... ", s'inquiète Test-achats.Au niveau des honoraires, les coaches réclamaient en moyenne 64 ? pour leurs services. Certains allant jusqu'à 200 euros par séance. "Pas moins de 24 coaches ont proposé de payer l'accompagnement avec des chèques-carrière financés par le gouvernement (pour les Flamands et les Bruxellois). C'est de la fraude, car ces chèques ne sont pas destinés au traitement de la détresse psychologique. Le burn-out est d'ailleurs une contre-indication pour mener une orientation professionnelle."L'organisation de défenses des consommateurs demande au gouvernement de prendre des mesures pour assainir ce secteur. Elle a présenté ses conclusions et ses préoccupations aux ministres concernés en demandant la prise de mesures urgentes.V.C.