Malgré une diminution progressive de l'usage des antibiotiques depuis 2016, la Belgique reste l'un des pays européens les plus consommateurs, montre une étude des Mutualités libres.
À l'heure où la résistance aux antibiotiques est un enjeu de santé publique majeur, les Mutualités libres appellent à redoubler d'efforts pour atteindre les objectifs fixés, entre autres, par le Plan d'action national belge "AMR One Health" et le KCE. Cet appel intervient alors que débute la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (18-24 novembre).
Selon l'OCDE, la résistance aux antibiotiques est à l'origine de 79.000 décès par an: une infection sur cinq résiste aux antibiotiques en Europe. Chez nous, on estime qu'environ une infection sur 11 est résistante (2019) - les populations les plus vulnérables (personnes âgées et très jeunes enfants) étant en première ligne. "Sans action efficace et globale, des infections simples pourraient devenir intraitables, et les opérations courantes pourraient se compliquer faute de prévention des infections", rappellent les Mutualités libres dans un communiqué.
Des progrès limités
Une analyse menée auprès de 2,3 millions d'affiliés des trois Mutualités libres (Partenamut en Wallonie et à Bruxelles, Helan et Freie Krankenkasse) montre qu'entre juillet 2016 et juin 2024, la consommation d'antibiotiques a légèrement baissé, atteignant 17,8 doses journalières définies pour 1.000 habitants par jour. Une baisse contrastée par une consommation repartie à la hausse après la pandémie. Autre constat : entre juillet 2023 et juin 2024, des antibiotiques remboursés ont été délivrés par une officine publique à un tiers de nos affiliés.
Tant en 2019 qu'en 2022, les doses définies journalières délivrées pour 1.000 habitants et par jour (DID) dans les officines publiques (donc en dehors des hôpitaux) étaient nettement supérieures à la moyenne européenne : respectivement 19.8 et 19.0 DID en Belgique, contre 18.3 et 18.1 DID dans l'UE. Leur utilisation en Belgique est ainsi plus de deux fois plus élevée qu'aux Pays-Bas (8.7 DID en 2019 et 8.3 DID en 2022).
L'étude examine également si différents objectifs du Plan d'action national belge sont atteints : un seul l'est, malgré les efforts déployés pour réduire les prescriptions inadéquates d'antibiotiques.
-Réduction de l'utilisation des quinolonesà 5%: selon le rapport BELMAP, la part des quinolones dans le volume total d'antibiotiques (y compris ceux non remboursés) reste de 7% en 2022, au-dessus du seuil visé.
-Augmentation du ratio amoxicilline VS amoxicilline-acide clavulanique à 80/20 (l'amoxicilline seule est préférée en première ligne, car l'ajout d'acide clavulanique élargit le spectre antibactérien et favorise ainsi un risque accru de résistance): cet objectif n'est pas atteint puisqu'en 2024, le ratio est de 55/45%, encore loin du but.
-Diminution globale de 40% de la consommation d'antibiotiques par rapport à 2019: après une baisse temporaire pendant la pandémie, la consommation d'antibiotiques est remontée dès 2021, atteignant à nouveau des niveaux similaires à ceux de 2019.
-Utilisation modérée des antibiotiques de deuxième ligne: ils représentent encore environ 47% de la consommation totale, un recours encore trop fréquent à ces traitements de réserve.
-Utilisation majoritaire (65%) des antibiotiques de la catégorie "Access" de l'OMS (efficaces contre des pathogènes courants, ils ont un potentiel de résistance plus faible): 69% des antibiotiques utilisés en Belgique en 2024 appartiennent à cette catégorie, ce qui dépasse l'objectif initial.
À l'heure où la résistance aux antibiotiques est un enjeu de santé publique majeur, les Mutualités libres appellent à redoubler d'efforts pour atteindre les objectifs fixés, entre autres, par le Plan d'action national belge "AMR One Health" et le KCE. Cet appel intervient alors que débute la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (18-24 novembre).Selon l'OCDE, la résistance aux antibiotiques est à l'origine de 79.000 décès par an: une infection sur cinq résiste aux antibiotiques en Europe. Chez nous, on estime qu'environ une infection sur 11 est résistante (2019) - les populations les plus vulnérables (personnes âgées et très jeunes enfants) étant en première ligne. "Sans action efficace et globale, des infections simples pourraient devenir intraitables, et les opérations courantes pourraient se compliquer faute de prévention des infections", rappellent les Mutualités libres dans un communiqué.Une analyse menée auprès de 2,3 millions d'affiliés des trois Mutualités libres (Partenamut en Wallonie et à Bruxelles, Helan et Freie Krankenkasse) montre qu'entre juillet 2016 et juin 2024, la consommation d'antibiotiques a légèrement baissé, atteignant 17,8 doses journalières définies pour 1.000 habitants par jour. Une baisse contrastée par une consommation repartie à la hausse après la pandémie. Autre constat : entre juillet 2023 et juin 2024, des antibiotiques remboursés ont été délivrés par une officine publique à un tiers de nos affiliés.Tant en 2019 qu'en 2022, les doses définies journalières délivrées pour 1.000 habitants et par jour (DID) dans les officines publiques (donc en dehors des hôpitaux) étaient nettement supérieures à la moyenne européenne : respectivement 19.8 et 19.0 DID en Belgique, contre 18.3 et 18.1 DID dans l'UE. Leur utilisation en Belgique est ainsi plus de deux fois plus élevée qu'aux Pays-Bas (8.7 DID en 2019 et 8.3 DID en 2022).L'étude examine également si différents objectifs du Plan d'action national belge sont atteints : un seul l'est, malgré les efforts déployés pour réduire les prescriptions inadéquates d'antibiotiques.-Réduction de l'utilisation des quinolones à 5%: selon le rapport BELMAP, la part des quinolones dans le volume total d'antibiotiques (y compris ceux non remboursés) reste de 7% en 2022, au-dessus du seuil visé.-Augmentation du ratio amoxicilline VS amoxicilline-acide clavulanique à 80/20 (l'amoxicilline seule est préférée en première ligne, car l'ajout d'acide clavulanique élargit le spectre antibactérien et favorise ainsi un risque accru de résistance): cet objectif n'est pas atteint puisqu'en 2024, le ratio est de 55/45%, encore loin du but.-Diminution globale de 40% de la consommation d'antibiotiques par rapport à 2019: après une baisse temporaire pendant la pandémie, la consommation d'antibiotiques est remontée dès 2021, atteignant à nouveau des niveaux similaires à ceux de 2019.-Utilisation modérée des antibiotiques de deuxième ligne: ils représentent encore environ 47% de la consommation totale, un recours encore trop fréquent à ces traitements de réserve.-Utilisation majoritaire (65%) des antibiotiques de la catégorie "Access" de l'OMS (efficaces contre des pathogènes courants, ils ont un potentiel de résistance plus faible): 69% des antibiotiques utilisés en Belgique en 2024 appartiennent à cette catégorie, ce qui dépasse l'objectif initial.Lire les résultats complets de l'étude Infos ressources pour les patients: https://parlonsantibiotiques.be/