Parmi les 26 organisations présentes, des mutuelles, les fédérations hospitalières (Gibbis, Unessa, santhea), des représentants des pharmaciens (APB), des infirmiers (Ugib), de la santé mentale et, bien sûr, des médecins (CMG, GBO, ABsym)." Nous avons écouté les partenaires et les acteurs civils des différentes associations, et nous serons prêts à apporter des réponses pour la prochaine législature ", avance le Dr Yannis Léon Bakhouche, qui mène le groupe de travail santé pour le MR.
Une écoute
Imposer, non. Consulter, oui. C'est une volonté politique éloignée de celle du ministre de la Santé Vandenbroucke au Fédéral. Une volonté saluée par l'ensemble des organisations présentes, malgré un temps de parole réduit. " Les intervenants présents ont eu le sentiment d'avoir été écoutés. Reste à espérer que, dans la foulée de cette première rencontre, le MR et Les Engagés continueront sur cette lancée pour installer une vraie concertation permanente afin de rester à l'écoute du terrain ", réagit le GBO. Un point de vue partagé : " Nous avons remercié les deux présidents et avons offert notre aide. La vision santé et son implémentation doivent se coconstruire avec le secteur et pas en vase clos ! ", enchérit, sur les réseaux sociaux, Dieter Goemaere, directeur hôpitaux & chief economist de Gibbis.
Quels sujets ?
Le CMG, par l'entremise de sa présidente, le Dr Anne Gillet, a abordé les problèmes de la garde et de la pénurie.
Le GBO, de son côté, a mis sur la table le problème de la fragmentation des compétences, prenant l'exemple de la prévention, un sujet cher aux Engagés. " Tout comme nous avons déjà un Plan interfédéral pour les soins chroniques, il nous semble indispensable d'instaurer demain un Plan prévention cohérent et intégré à l'échelle du pays et financé correctement...avant de refédéraliser la santé. "
Pour le syndicat, il est important de développer l'approche de la santé dans toutes les politiques, en ce compris la santé environnementale, " malheureusement grand absent de ces débats alors que c'est fondamental à nos yeux ", justifie le GBO.
Côté Absym et GBO, il a également question des quotas et sous-quotas. " On peut remettre en question le numerus clausus, mais à la condition que, pour arriver à l'adéquation optimale entre l'offre de médecins et les besoins en santé publique, les sous-quotas soient strictement respectéspour garantir un nombre suffisant de médecins dans les spécialités en pénurie (médecins généralistes, gériatres, pédiatres, urgentistes, pédopsychiatres, biologistes,...) et limiter les spécialités surnuméraires. "
Quid de la norme de croissance ?
C'est un sujet fédéral, mais il est naturel que les acteurs de la santé soient inquiets de la manière dont le secteur sera financé demain. " Nous aurions bien évidement voulu marquer notre soutien pour la norme de croissance de 3,5% du budget soins de santé inscrite au programme des Engagés ", regrette le GBO, avant de justifier. " Bien que ce soit une matière fédérale, une insuffisance de financement au niveau fédéral aura inévitablement un impact négatif sur les politiques régionales et en Fédération Wallonie-Bruxelles, que l'on sait largement sous-financées. Car, qu'on le veuille ou non, pour faire mieux et générer plus de santé, il sera nécessaire d'investir plus et mieux. Dire qu'aujourd'hui on peut faire mieux avec moins ou avec une norme de 1,5%, c'est se mentir. "
La parole aux mutuelles
On sait le désamour porté par Georges-Louis Bouchez aux mutuelles, ou du moins, à leur fonctionnel actuel et, sans doute, à leur coloration politique. Mais celles-ci ont néanmoins pu défendre leur rôle.
"Ce fut l'occasion de présenter le travail et les enjeux quotidiens des conseillères et conseillers en agence de mutualité", rapporte François Perl, conseiller stratégique pour Solidaris et président du Collège intermutualiste Wallonie-Bruxelles. "Un travail essentiel bien loin des idées reçus du guichetier avec ses tampons. Un travail d'accompagnement social et administratif avec un public souvent en peine face à un système de sécurité sociale efficace mais encore souvent trop complexe. Un travail humain, fondamental à l'heure du tout numérique."