En 2017, suite à un colloque sur la contraception organisé comme chaque année par la FLCPF, l'idée a surgi de formaliser la prise en charge de la demande de contraception d'urgence. Un groupe de travail formé de médecins, gynécologues, d'une pharmacienne et de travailleuses de centres de planning familial, s'est penché sur ce sujet complexe pour élaborer des supports utiles aux professionnels et au grand public. Ce projet de longue haleine a abouti juste au moment où la Commission nationale d'évaluation de la loi IVG a fait part de ses recommandations en la matière, à savoir : améliorer l'information concernant l'utilisation de la contraception d'urgence et sa délivrance dans les centres de planning familiaux.

Caroline Watillon, chargée de mission, référente IVG & Contraception : " Nous avons développé deux outils : un vademecum destiné aux professionnels contenant un état de la littérature scientifique, des recommandations et un arbre décisionnel ainsi qu'une brochure pour les bénéficiaires avec une information scientifique vulgarisée visant l'empowerment des patientes permettant aux femmes de décider par ellesmêmes du choix de leur contraception d'urgence. "

La prise en charge globale

Les pilules d'urgence sont en vente en pharmacie sans prescription médicale - elles sont alors remboursées à hauteur de 9 euros sur prescription - ou délivrées gratuitement en centre de planning familial où une prise en charge globale est organisée, sans prescription et quel que soit l'âge.

" Dans les plannings familiaux, nous préconisons une prise en charge spécifique des demandes de contraception d'urgence. Une prise en charge qui est plus globale et plus confidentielle qu'en pharmacie. Nous partageons notre expertise sur la contraception et nous proposons un dépistage IST/VIH. Celui-ci est aussi une opportunité de détecter les violences sexuelles, puisque des demandes de contraception d'urgence peuvent se faire suite à un viol : les professionnels des centres de planning ont le réflexe d'interroger la nature consentie (ou pas) du rapport qui est à l'origine de la demande. "

Pilules d'urgence

" Plutôt que de parler de pilule du lendemain, nous préférons le terme de pilule d'urgence, car le terme peut porter à confusion. Les pilules d'urgence ne se prennent pas que le lendemain, elles doivent même être prises le plus rapidement possible après un rapport sexuel non ou mal protégé. Et cette notion de "lendemain" sous-entend des rapports sexuels qui ont lieu en soirée ou la nuit, ce qui n'est évidemment pas toujours le cas. "

Il existe deux pilules d'urgences, à base de lévonorgestrel à prendre dans les 72 heures après le rapport à risque et efficace à 69% et celle à base d'acétate d'ulipristal, qui elle est efficace entre 60 et 80% jusqu'à cinq jours après le rapport sexuel à risque. En aucun cas il ne s'agit de pilules abortives.

" Quasiment aucune contre-indication médicale n'est relevée, mais, par contre, il existe des contre-indications non-médicales liées à des médicaments qui vont diminuer l'efficacité de la pilule d'urgence. Par exemple, l'efficacité de l'ucétate d'ulipristal est diminuée par la prise d'une contraception hormonale régulière. "

Mais il existe une autre méthode de contraception d'urgence que la pilule : le dispositif intra-utérin au cuivre. " Nous préférons parler de DIU et non de stérilet car cela renvoi à l'idée de la stérilité. Nous le recommandons dans certains cas, par exemple, si une femme a eu un rapport à risque quatre jours auparavant. Dans ce cas, elle ne peut plus prendre la pilule à base de lévonorgestrel puisqu'elle a dépassé le délai. Si elle prend par ailleurs une contraception hormonale régulière, elle ne pourra pas prendre l'autre pilule non plus. Donc on lui conseillera de mettre un dispositif intra utérin qui sera le plus efficace. Le DIU fonctionne comme contraception d'urgence jusqu'à cinq jours après le rapport sexuel à risque, voire jusqu'à 12 jours en fonction du cycle de la femme, avec un risque de 0,1% de grossesse. C'est la contraception d'urgence la plus efficace. C'est aussi une contraception régulière intéressante : en plus d'être sur le long terme, elle est peu contraignante et n'est pas hormonale ce qui est important dans un contexte sociétal où l'on questionne beaucoup la prise d'hormone. "

Mais la DIU n'a pas que des avantages. " Il faut prendre un rendez-vous en urgence avec un médecin pour le placer, le médecin généraliste qui fait de la petite gynécologie doit être formé pour le poser, et c'est plus invasif qu'une pilule d'urgence. Sans compter que cette méthode ne rencontrera peut être pas les attentes d'une femme qui vient demander une simple pilule. "

" Nous allons continuer à former les médecins des centres de planning à la pose de DIU. Nous aimerions mettre en place une liste pour que les centres de planning puissent orienter vers un gynécologue ou un médecin formé et un outil en ligne interactif avec les heures de consultations pour les poses en urgence de DIU. "

" Il existe encore beaucoup trop d'idées reçues sur la contraception d'urgence. Or toutes les femmes sont confrontées au risque de grossesse non désirée. "

Les outils peuvent être téléchargés sur le site web de la FLCPF : https://www. planningfamilial.net/documentation/outils/contraception-durgence/

En 2017, suite à un colloque sur la contraception organisé comme chaque année par la FLCPF, l'idée a surgi de formaliser la prise en charge de la demande de contraception d'urgence. Un groupe de travail formé de médecins, gynécologues, d'une pharmacienne et de travailleuses de centres de planning familial, s'est penché sur ce sujet complexe pour élaborer des supports utiles aux professionnels et au grand public. Ce projet de longue haleine a abouti juste au moment où la Commission nationale d'évaluation de la loi IVG a fait part de ses recommandations en la matière, à savoir : améliorer l'information concernant l'utilisation de la contraception d'urgence et sa délivrance dans les centres de planning familiaux.Caroline Watillon, chargée de mission, référente IVG & Contraception : " Nous avons développé deux outils : un vademecum destiné aux professionnels contenant un état de la littérature scientifique, des recommandations et un arbre décisionnel ainsi qu'une brochure pour les bénéficiaires avec une information scientifique vulgarisée visant l'empowerment des patientes permettant aux femmes de décider par ellesmêmes du choix de leur contraception d'urgence. "Les pilules d'urgence sont en vente en pharmacie sans prescription médicale - elles sont alors remboursées à hauteur de 9 euros sur prescription - ou délivrées gratuitement en centre de planning familial où une prise en charge globale est organisée, sans prescription et quel que soit l'âge." Dans les plannings familiaux, nous préconisons une prise en charge spécifique des demandes de contraception d'urgence. Une prise en charge qui est plus globale et plus confidentielle qu'en pharmacie. Nous partageons notre expertise sur la contraception et nous proposons un dépistage IST/VIH. Celui-ci est aussi une opportunité de détecter les violences sexuelles, puisque des demandes de contraception d'urgence peuvent se faire suite à un viol : les professionnels des centres de planning ont le réflexe d'interroger la nature consentie (ou pas) du rapport qui est à l'origine de la demande. "" Plutôt que de parler de pilule du lendemain, nous préférons le terme de pilule d'urgence, car le terme peut porter à confusion. Les pilules d'urgence ne se prennent pas que le lendemain, elles doivent même être prises le plus rapidement possible après un rapport sexuel non ou mal protégé. Et cette notion de "lendemain" sous-entend des rapports sexuels qui ont lieu en soirée ou la nuit, ce qui n'est évidemment pas toujours le cas. "Il existe deux pilules d'urgences, à base de lévonorgestrel à prendre dans les 72 heures après le rapport à risque et efficace à 69% et celle à base d'acétate d'ulipristal, qui elle est efficace entre 60 et 80% jusqu'à cinq jours après le rapport sexuel à risque. En aucun cas il ne s'agit de pilules abortives." Quasiment aucune contre-indication médicale n'est relevée, mais, par contre, il existe des contre-indications non-médicales liées à des médicaments qui vont diminuer l'efficacité de la pilule d'urgence. Par exemple, l'efficacité de l'ucétate d'ulipristal est diminuée par la prise d'une contraception hormonale régulière. "Mais il existe une autre méthode de contraception d'urgence que la pilule : le dispositif intra-utérin au cuivre. " Nous préférons parler de DIU et non de stérilet car cela renvoi à l'idée de la stérilité. Nous le recommandons dans certains cas, par exemple, si une femme a eu un rapport à risque quatre jours auparavant. Dans ce cas, elle ne peut plus prendre la pilule à base de lévonorgestrel puisqu'elle a dépassé le délai. Si elle prend par ailleurs une contraception hormonale régulière, elle ne pourra pas prendre l'autre pilule non plus. Donc on lui conseillera de mettre un dispositif intra utérin qui sera le plus efficace. Le DIU fonctionne comme contraception d'urgence jusqu'à cinq jours après le rapport sexuel à risque, voire jusqu'à 12 jours en fonction du cycle de la femme, avec un risque de 0,1% de grossesse. C'est la contraception d'urgence la plus efficace. C'est aussi une contraception régulière intéressante : en plus d'être sur le long terme, elle est peu contraignante et n'est pas hormonale ce qui est important dans un contexte sociétal où l'on questionne beaucoup la prise d'hormone. "Mais la DIU n'a pas que des avantages. " Il faut prendre un rendez-vous en urgence avec un médecin pour le placer, le médecin généraliste qui fait de la petite gynécologie doit être formé pour le poser, et c'est plus invasif qu'une pilule d'urgence. Sans compter que cette méthode ne rencontrera peut être pas les attentes d'une femme qui vient demander une simple pilule. "" Nous allons continuer à former les médecins des centres de planning à la pose de DIU. Nous aimerions mettre en place une liste pour que les centres de planning puissent orienter vers un gynécologue ou un médecin formé et un outil en ligne interactif avec les heures de consultations pour les poses en urgence de DIU. "" Il existe encore beaucoup trop d'idées reçues sur la contraception d'urgence. Or toutes les femmes sont confrontées au risque de grossesse non désirée. "