Beaucoup de choses que nous pensions impossibles, adviennent ! Emmanuel Macron, discours du 16 mars 2020.

En mars 2020, l'Homme se voyait tout puissant, lancé dans la conquête de l'espace, marcher sur la Lune, déposer un robot sur Mars, sûr de lui dans de de nombreux domaines techniques entre autres ceux de l'informatique permettant des communications et des contrôles à des distances de plus en plus longues, dans le cadre de la mondialisation... Cet Homme, ce Goliath a été terrassé -littéralement ramené sur Terre-, devant s'incliner, mettre genou à terre en stoppant quasi toutes ses activités via confinement plus ou moins serré... devant un brin d'ARN, de taille... nanométrique !

Les dirigeants politiques du monde entier ont alors pris la parole - pour la plupart maladroitement - pour conduire la prise en charge de la pandémie. Entre autres Emmanuel Macron, président de la République française, parle dans son discours du 16 mars 2020, pendant une dizaine de minutes, avec un langage militaire de guerre (terme utilisé à 6 reprises !, pour sanitaires 2x, vaccin 1x) et jamais le mot IMMUNITÉ ! En plus il parle de combat, d'ennemi, de fermeture des frontières, de contacts à limiter au maximum en dehors du foyer... Oui, il met l'effort sur la protection mais oublie la résistance... En fait, il y a un problème conceptuel : on n'est pas en guerre contre un virus, on n' élimine pas un virus, l'Homme doit le plus vite possible s'y adapter en le neutralisant par l'immunité collective, seule réponse efficace à long terme, entre autres bien sûr par les vaccins !

Déficit en vitamines D

Il en résulte un déficit criant de proaction préventive du citoyen pour résister au virus. En voici une preuve : il ne se passe pas un jour sans que je bondisse sur mon siège de bureau quant à l'annonce d'un franc déficit en vitamine D lors d'un contrôle sanguin récent. On me répond : " C'est comme pour tous les Belges, par manque de soleil, il paraît... ce n'est donc pas grave, hein, docteur ? ". On peut y ajouter le peu d'intérêt pour les autres supports de l'immunité (2) et pour une stabilisation optimale des pathologies chroniques et la gestion du surpoids renforcé par le confinement. Clairement, la promotion des actions de médecine préventive par la Santé Publique n'est pas entendue... pour autant qu'elle existe...

De plus, les pays les plus touchés au long cours par la pandémie sont caractérisés par l'impréparation et l'infantilisation.

-Impréparation : manque de masque et d'autres matériels de protection ou de traçage des clusters, manque de vaccin et manque d'usines pour les fournir... alors qu'une nouvelle pandémie était prévisible sur base des pandémies de coronavirus en 2002-4 (Chine et Canada surtout) et 2012 (Arabie Saoudite surtout).

-Infantilisation : mise sous cloche du citoyen par des décisions pénibles et variables de confinement assez strict (particulièrement la fameuse règle du 1 km/1 heure/jour) les rendant mal comprises et donc mal suivies. On y ajoute la célèbre intervention du ministre belge compétent 'en bulles' rappelant que "3 +1 ça fait 4 !". Enfin, l'appel à la vaccination gérée par un ordinateur central en Belgique rendant le citoyen passif et donc dépressif, au lieu d'une collaboration proactive entre les citoyens et leurs services communaux et médicaux.

Mauvais chemin avec des pieds d'argile

Au total de toutes ces approximations, nous nous sommes retrouvés sur un mauvais chemin avec des pieds d'argile, et nous nous sommes écroulés... confrontés en ce mois d'avril à une troisième vague au moins aussi dure que la deuxième... Finalement, l'Homo Sapiens 'Electronicus' de ce XXIème siècle n'a pas changé grand-chose aux trois vagues de la pandémie virale de 1918-19, dans une Europe affaiblie physiquement par la guerre, qui s'est finalement résolue sans vaccin... Bien sûr et heureusement, il y a actuellement beaucoup moins de morts grâce au travail admirable de tous nos soignants -contraints à des prouesses et à une fatigue excessive - et à une technologie médicale plus évoluée (soins intensifs ...).

On n'élimine pas un virus, l'Homme doit le plus vite possible s'y adapter en le neutralisant par l'immunité collective grâce aux vaccins

Après un an de l'ère Covid (2020-202?), il y a des leçons à tirer de cette pandémie catastrophique ! Entre autres, on a mis à juste titre le poids sur la protection, mais pas assez sur la résistance au virus... On en est début mai 2021 (14 mois après le premier confinement !) à 10 % de Belges vaccinés... Le virus peut alors selon son gré, ses variants... continuer d'infecter les 90% qui attendent.

Par ailleurs, quelle belle leçon d'humilité et de sagesse pour l'Homme ! Il est donc important de continuer de promouvoir les idées et actes de dévouement, de solidarité, d'ouverture d'esprit, de médecine préventive (protection et résistance), d'avancement scientifique et de communication sur ce sujet entre autres par les revues médicales bien nécessaires, mais aussi et surtout par la presse et les informations tout public... En effet, rien n'est jamais définitivement acquis et sûrement pas la santé dans le monde ! Restons motivés et pro-actifs !

Dr Jean-Emile Vanderheyden, neuropsychiatre à Fleurus

Références :

1. Macron E. Discours du 16 mars 2020. https://www.parismatch.com/Actu/Politique/Document-l-integralite-du-discours-d-Emmanuel-Macron-du-16-mars-2020-1678998

2. Vanderheyden JE. Promouvoir la santé : un discours stimulant plutôt que contraignant. Rotary Contact (Belgique) 2021 ; 436 : 24-25.

Beaucoup de choses que nous pensions impossibles, adviennent ! Emmanuel Macron, discours du 16 mars 2020.En mars 2020, l'Homme se voyait tout puissant, lancé dans la conquête de l'espace, marcher sur la Lune, déposer un robot sur Mars, sûr de lui dans de de nombreux domaines techniques entre autres ceux de l'informatique permettant des communications et des contrôles à des distances de plus en plus longues, dans le cadre de la mondialisation... Cet Homme, ce Goliath a été terrassé -littéralement ramené sur Terre-, devant s'incliner, mettre genou à terre en stoppant quasi toutes ses activités via confinement plus ou moins serré... devant un brin d'ARN, de taille... nanométrique !Les dirigeants politiques du monde entier ont alors pris la parole - pour la plupart maladroitement - pour conduire la prise en charge de la pandémie. Entre autres Emmanuel Macron, président de la République française, parle dans son discours du 16 mars 2020, pendant une dizaine de minutes, avec un langage militaire de guerre (terme utilisé à 6 reprises !, pour sanitaires 2x, vaccin 1x) et jamais le mot IMMUNITÉ ! En plus il parle de combat, d'ennemi, de fermeture des frontières, de contacts à limiter au maximum en dehors du foyer... Oui, il met l'effort sur la protection mais oublie la résistance... En fait, il y a un problème conceptuel : on n'est pas en guerre contre un virus, on n' élimine pas un virus, l'Homme doit le plus vite possible s'y adapter en le neutralisant par l'immunité collective, seule réponse efficace à long terme, entre autres bien sûr par les vaccins !Il en résulte un déficit criant de proaction préventive du citoyen pour résister au virus. En voici une preuve : il ne se passe pas un jour sans que je bondisse sur mon siège de bureau quant à l'annonce d'un franc déficit en vitamine D lors d'un contrôle sanguin récent. On me répond : " C'est comme pour tous les Belges, par manque de soleil, il paraît... ce n'est donc pas grave, hein, docteur ? ". On peut y ajouter le peu d'intérêt pour les autres supports de l'immunité (2) et pour une stabilisation optimale des pathologies chroniques et la gestion du surpoids renforcé par le confinement. Clairement, la promotion des actions de médecine préventive par la Santé Publique n'est pas entendue... pour autant qu'elle existe...De plus, les pays les plus touchés au long cours par la pandémie sont caractérisés par l'impréparation et l'infantilisation.-Impréparation : manque de masque et d'autres matériels de protection ou de traçage des clusters, manque de vaccin et manque d'usines pour les fournir... alors qu'une nouvelle pandémie était prévisible sur base des pandémies de coronavirus en 2002-4 (Chine et Canada surtout) et 2012 (Arabie Saoudite surtout).-Infantilisation : mise sous cloche du citoyen par des décisions pénibles et variables de confinement assez strict (particulièrement la fameuse règle du 1 km/1 heure/jour) les rendant mal comprises et donc mal suivies. On y ajoute la célèbre intervention du ministre belge compétent 'en bulles' rappelant que "3 +1 ça fait 4 !". Enfin, l'appel à la vaccination gérée par un ordinateur central en Belgique rendant le citoyen passif et donc dépressif, au lieu d'une collaboration proactive entre les citoyens et leurs services communaux et médicaux.Au total de toutes ces approximations, nous nous sommes retrouvés sur un mauvais chemin avec des pieds d'argile, et nous nous sommes écroulés... confrontés en ce mois d'avril à une troisième vague au moins aussi dure que la deuxième... Finalement, l'Homo Sapiens 'Electronicus' de ce XXIème siècle n'a pas changé grand-chose aux trois vagues de la pandémie virale de 1918-19, dans une Europe affaiblie physiquement par la guerre, qui s'est finalement résolue sans vaccin... Bien sûr et heureusement, il y a actuellement beaucoup moins de morts grâce au travail admirable de tous nos soignants -contraints à des prouesses et à une fatigue excessive - et à une technologie médicale plus évoluée (soins intensifs ...).Après un an de l'ère Covid (2020-202?), il y a des leçons à tirer de cette pandémie catastrophique ! Entre autres, on a mis à juste titre le poids sur la protection, mais pas assez sur la résistance au virus... On en est début mai 2021 (14 mois après le premier confinement !) à 10 % de Belges vaccinés... Le virus peut alors selon son gré, ses variants... continuer d'infecter les 90% qui attendent.Par ailleurs, quelle belle leçon d'humilité et de sagesse pour l'Homme ! Il est donc important de continuer de promouvoir les idées et actes de dévouement, de solidarité, d'ouverture d'esprit, de médecine préventive (protection et résistance), d'avancement scientifique et de communication sur ce sujet entre autres par les revues médicales bien nécessaires, mais aussi et surtout par la presse et les informations tout public... En effet, rien n'est jamais définitivement acquis et sûrement pas la santé dans le monde ! Restons motivés et pro-actifs !Dr Jean-Emile Vanderheyden, neuropsychiatre à FleurusRéférences : 1. Macron E. Discours du 16 mars 2020. https://www.parismatch.com/Actu/Politique/Document-l-integralite-du-discours-d-Emmanuel-Macron-du-16-mars-2020-16789982. Vanderheyden JE. Promouvoir la santé : un discours stimulant plutôt que contraignant. Rotary Contact (Belgique) 2021 ; 436 : 24-25.