Face aux étudiants en médecine francophones, tout le monde est d'accord pour dire que ce qu'il leur arrive est injuste. Victimes collatérales, ils se voient potentiellement privées de leur numéro INAMI après des années de dures études. Hélas, la faute en revient à leurs gouvernements successifs et on entend régulièrement dire que la ministre de la santé Maggie De Block doit faire preuve de fermeté afin de garantir la viabilité de notre système de sécurité sociale.

Il se trouve que c'est exactement l'inverse qui va se passer : en continuant à ignorer les données et les recommandations de la commission de planification et en se concentrant sur l'appel de certains lobbys à sanctionner les gouvernements francophones (pour une gestion que l'on doit bien reconnaître comme affligeante), le gouvernement fédéral précipite aveuglément une explosion des coûts des soins de santé.

Malheureusement, la Ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block continue à répéter les mensonges de certains groupes de pression. Elle n'y croit pas, mais elle les écoute, faute de force politique.

Il y a pénurie

Le premier est la supposée absence de réelle pénurie de médecins. De nombreux organes ont déjà démontré le contraire et il convient de cesser d'écouter certains syndicats et personnages qui nient les chiffres. Il est probable que ceux-ci choisissent de protéger leur niche économique, au détriment du délai d'attente des patients et de la qualité de la prévention.

Si réellement nous n'avons pas de pénurie, justifions alors les 1500 médecins étrangers qui sont importés dans nos hôpitaux chaque année (tandis que l'on prévoit de former moins de 200 médecins par an en FWB à partir de 2022) et expliquons pourquoi certains en ont fait leur métier, que d'aller recruter à l'étranger des médecins pour les hôpitaux belges. Est-ce là la bonne gestion dont se targue Madame De Block, celle qui recale des étudiants belges, francophones et néerlandophones, pour éviter une surpopulation médicale, tandis qu'affluent les talents à bas coût? Ce premier mensonge, y croit-elle vraiment ?

Le deuxième est lié à un postulat, qu'on enseigne en Santé publique, et qu'il convient de nuancer : "trop de médecins = trop de coûts". En réalité, la qualité de l'offre médicale en fonction de la densité médicale est une gaussienne : trop de médecins et c'est la pléthore, un temps dont les anciens nous parlent encore. Mais trop peu et c'est pire encore, car ce sont les coûts sociétaux qui explosent. Une prévention sacrifiée, des diagnostics et des prises en charge retardés, des maladies aiguës plus à même de passer à chronicité : ce n'est pas la médecine que les patients veulent, c'est également le meilleur moyen d'augmenter exponentiellement nos dépenses publiques. La phobie de la pléthore est aujourd'hui une angoisse chimérique, en décalage avec la réalité actuelle.

Au passage, il est temps de démontrer que le débat n'est pas communautaire, comme voudraient le faire croire les séparatistes, mais bien national. En septembre 2015, l'INAMI a révélé qu'une densité médicale supérieure de 22% en Wallonie par rapport à la Flandre n'engendrait une consommation supérieure que de 1,2%. Les deux régions travaillent différemment, c'est culturel. Pour autant, les wallons ne sont pas les mauvais élèves sur ce point.

Même déficit médical en Flandre

La mauvaise élève, c'est celle qui ignore les recommandations des experts pour écouter ceux qui aboient et tentent de cacher le fait que la Flandre est vouée au même déficit en offre médicale que la partie francophone.

Maggie De Block sera-t-elle la ministre qui exploitera la polémique actuelle pour accorder aux indépendantistes la scission de la sécurité sociale ? Sera-t-elle celle qui affaiblira les deux communautés en les séparant ? La tentative est forte de chercher des réponses simples à des problèmes complexes. Il demeure que l'union fait la force, en toutes circonstances.

L'enjeu est de taille: garantir la pérennité économique de notre système de sécurité sociale, qui, rappelons-le, est national et non communautaire. Pour cela, la vision doit être nationale et non communautaire. Il est plus que temps de prendre du recul et d'apprécier la situation d'ensemble. Il est temps que tous les acteurs se concentrent sur le débat national et ignorent les appels à la communautarisation. Il est temps que notre ministre fédérale prenne le parti d'une planification médicale raisonnée et non politisée.

Face aux étudiants en médecine francophones, tout le monde est d'accord pour dire que ce qu'il leur arrive est injuste. Victimes collatérales, ils se voient potentiellement privées de leur numéro INAMI après des années de dures études. Hélas, la faute en revient à leurs gouvernements successifs et on entend régulièrement dire que la ministre de la santé Maggie De Block doit faire preuve de fermeté afin de garantir la viabilité de notre système de sécurité sociale.Il se trouve que c'est exactement l'inverse qui va se passer : en continuant à ignorer les données et les recommandations de la commission de planification et en se concentrant sur l'appel de certains lobbys à sanctionner les gouvernements francophones (pour une gestion que l'on doit bien reconnaître comme affligeante), le gouvernement fédéral précipite aveuglément une explosion des coûts des soins de santé. Malheureusement, la Ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block continue à répéter les mensonges de certains groupes de pression. Elle n'y croit pas, mais elle les écoute, faute de force politique. Le premier est la supposée absence de réelle pénurie de médecins. De nombreux organes ont déjà démontré le contraire et il convient de cesser d'écouter certains syndicats et personnages qui nient les chiffres. Il est probable que ceux-ci choisissent de protéger leur niche économique, au détriment du délai d'attente des patients et de la qualité de la prévention. Si réellement nous n'avons pas de pénurie, justifions alors les 1500 médecins étrangers qui sont importés dans nos hôpitaux chaque année (tandis que l'on prévoit de former moins de 200 médecins par an en FWB à partir de 2022) et expliquons pourquoi certains en ont fait leur métier, que d'aller recruter à l'étranger des médecins pour les hôpitaux belges. Est-ce là la bonne gestion dont se targue Madame De Block, celle qui recale des étudiants belges, francophones et néerlandophones, pour éviter une surpopulation médicale, tandis qu'affluent les talents à bas coût? Ce premier mensonge, y croit-elle vraiment ?Le deuxième est lié à un postulat, qu'on enseigne en Santé publique, et qu'il convient de nuancer : "trop de médecins = trop de coûts". En réalité, la qualité de l'offre médicale en fonction de la densité médicale est une gaussienne : trop de médecins et c'est la pléthore, un temps dont les anciens nous parlent encore. Mais trop peu et c'est pire encore, car ce sont les coûts sociétaux qui explosent. Une prévention sacrifiée, des diagnostics et des prises en charge retardés, des maladies aiguës plus à même de passer à chronicité : ce n'est pas la médecine que les patients veulent, c'est également le meilleur moyen d'augmenter exponentiellement nos dépenses publiques. La phobie de la pléthore est aujourd'hui une angoisse chimérique, en décalage avec la réalité actuelle. Au passage, il est temps de démontrer que le débat n'est pas communautaire, comme voudraient le faire croire les séparatistes, mais bien national. En septembre 2015, l'INAMI a révélé qu'une densité médicale supérieure de 22% en Wallonie par rapport à la Flandre n'engendrait une consommation supérieure que de 1,2%. Les deux régions travaillent différemment, c'est culturel. Pour autant, les wallons ne sont pas les mauvais élèves sur ce point.La mauvaise élève, c'est celle qui ignore les recommandations des experts pour écouter ceux qui aboient et tentent de cacher le fait que la Flandre est vouée au même déficit en offre médicale que la partie francophone. Maggie De Block sera-t-elle la ministre qui exploitera la polémique actuelle pour accorder aux indépendantistes la scission de la sécurité sociale ? Sera-t-elle celle qui affaiblira les deux communautés en les séparant ? La tentative est forte de chercher des réponses simples à des problèmes complexes. Il demeure que l'union fait la force, en toutes circonstances. L'enjeu est de taille: garantir la pérennité économique de notre système de sécurité sociale, qui, rappelons-le, est national et non communautaire. Pour cela, la vision doit être nationale et non communautaire. Il est plus que temps de prendre du recul et d'apprécier la situation d'ensemble. Il est temps que tous les acteurs se concentrent sur le débat national et ignorent les appels à la communautarisation. Il est temps que notre ministre fédérale prenne le parti d'une planification médicale raisonnée et non politisée.