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L'enquête a débuté en 2021 lorsque l'Agence wallonne pour une Vie de Qualité (Aviq) a découvert des anomalies lors d'un audit des données de vaccination. Les divergences entre les commandes de vaccins, leur administration, les horaires d'encodage, la fréquence des commandes et la provenance des patients ont permis d'identifier 31 cas suspects, dont celui du Docteur D. Entre mars et décembre 2021, cette généraliste du Hainaut a commandé 494 doses de vaccins, une quantité bien supérieure à la moyenne. Ses patients venaient de diverses régions, souvent éloignées, ce qui a éveillé les soupçons.Le modus operandi de cette fraude est décrit à travers le témoignage d'une patiente. Celle-ci s'est rendue au cabinet du Docteur D., où la médecin aurait jeté le contenu du vaccin dans l'évier avant d'encoder faussement la vaccination dans le logiciel officiel Vaccinet. En échange, la patiente lui aurait remis 100 euros. Cette opération pouvait être répétée plusieurs fois pour respecter les doses requises, certains patients parcourant de longues distances pour accomplir cette fraude.L'affaire a été portée devant la justice par l'Aviq. Selon Julien Uyttendaele, l'avocat de l'organisme wallon, les cas de fraude sont répartis dans tout le pays, y compris à Bruxelles. Les médecins impliqués se divisent en deux catégories : les " antivax " militants et complotistes, et ceux motivés par le profit. L'Ordre des médecins, qui a déjà radié et sanctionné des praticiens pour des actes similaires, est appelé à prendre des mesures contre les fraudeurs.Les peines encourues par les médecins seront surtout financières, avec des interdictions de pratiquer réservées aux cas les plus graves. Le procès de ces médecins est attendu pour la fin de l'année 2024, marquant le début d'un processus judiciaire contre cette fraude au Covid Safe Ticket.