L'administration de vaccins, notamment contre la grippe, est perçue par 62% des pharmaciens comme pouvant faire partie de leurs tâches. Ils veulent également savoir pour quelle indication un médicament spécifique est prescrit par le médecin. Ils estiment également qu'ils devraient avoir un droit de regard sur les analyses de sang de leurs patients. Pour sa part, l'Absym considère que le médecin devrait pouvoir à l'avenir décider de déléguer certaines tâches à d'autres professionnels. S'ils sont bien formés.
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Ce sont là quelques résultats de la grande enquête Qui êtes-vous, pharmacien? réalisée par le magazine le Pharmacien, un périodique édité par Roularta HealthCare, l'éditeur du journal du Médecin.Plus de neuf pharmaciens sur dix veulent savoir pour quelle indication un médicament spécifique est prescrit par le médecin : 60% sont tout à fait d'accord et 36% sont plutôt d'accord. Disposer d'un droit de regard sur les analyses de sang des patients est une évidence pour 82% des répondants. De telle sorte, les pharmaciens veulent mieux adapter leurs conseils à la situation spécifique de leurs patients. Aux Pays-Bas, les deux pratiques - connaître l'indication d'un médicament et disposer d'un droit de regard sur les analyses de sang - sont d'ailleurs ancrées depuis des années dans la réglementation concernant la législation sur les médicaments.Les pharmaciens peuvent aider à détecter des maladies (le diabète, par exemple) et si nécessaire à orienter les patients : plus de huit répondants sur dix (84%) sont (entièrement) d'accord.L'administration de vaccins, notamment contre la grippe, est perçue par 62% des répondants comme pouvant faire partie de leurs tâches. Environ un quart (26%) ne sont pas vraiment d'accord avec cette nouvelle attribution et 12% sont totalement contre. Ici aussi, des exemples à l'étranger montrent que les pharmaciens peuvent avoir une plus-value prouvée.En guise de conclusion : neuf pharmaciens sur dix sont d'avis qu'un schéma de médication centralisé doit être généralisé. Par ailleurs, le dossier électronique des patients doit pouvoir être partagé avec le pharmacien : 94% des participants à l'enquête sont d'accord sur ce point.Délégation contrôlée Réagissant à la médiatisation des résultats de l'enquête menée par nos confrère, l'Absym fait part de quelques réflexions. "On a pu lire dans la presse qu'aux yeux de certains, le médecin généraliste est devenu " un des acteurs les plus importants de la première ligne "... au même titre que d'autres ? On parle même de " redéfinir les rôles de chacun " au sein des professions de santé de première ligne", notent les Drs Philippe Devos (président) et David Simon (représentant de l'Absym à la FAGW). "Suivant cette approche, le pharmacien, par exemple, pourrait renouveler un traitement sans ordonnance, voire en adapter la posologie. De même, il serait autorisé à en initier certains jusqu'ici soumis à la prescription du médecin.""Si l'expertise des autres professionnels de soins peut enrichir sa réflexion, l'Absym considère que le médecin généraliste doit rester " le centre du réseau de soins " dont la responsabilité est de mener le processus de décision tant diagnostique que thérapeutique auquel participe également le médecin spécialiste. Là où un changement devrait s'opérer, c'est dans le fait que le médecin généraliste devrait pouvoir à l'avenir, à l'instar du médecin spécialiste, décider de déléguer certaines tâches à d'autres professionnels de santé à condition que ceux-ci en aient acquis la compétence par une formation académique sanctionnée par une évaluation."V.C.