Via la branche professionnelle (médecins) de son outil gratuit Wanda.be, l'Institut de médecine tropicale d'Anvers profitait du mois de juillet pour informer les médecins sur les bons réflexes à adopter en cas de diarrhée du voyageur chez leurs patients, très répandue malgré les mesures préventives.

Avant tout, réhydrater le patient

Le premier symptôme à traiter reste la déshydratation, spécialement pour les jeunes enfants, les personnes âgées et les adultes porteurs de maladies chroniques, qui font l'objet d'un plus grand risque de déshydratation. N'importe quelle boisson peut favoriser une bonne réhydratation, bien que les boissons sucrées consommées en trop grandes quantités peuvent aggraver la diarrhée. En cas de perte sévère de liquide, c'est une solution de réhydratation orale qui devra être privilégiée. " Les SRO sont largement disponibles dans la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire et sont préparées en ajoutant une dose au volume d'eau indiqué, eau qui doit être bouillie ou traitée ", précise l'Institut de médecine tropicale d'Anvers.

Si le patient ne vomit pas, il est préconisé de poursuivre un régime alimentaire normal, dosé en portions plus petites mais plus fréquentes. " Les nourrissons allaités au sein devraient continuer à téter à la demande, et les nourrissons nourris au biberon devraient continuer à boire du substitut de lait. Pour les voyageurs prenant certains médicaments, comme les diurétiques ou la metformine, il est conseillé d'interrompre temporairement ou de réduire la dose du médicament, de préférence en consultation avec un médecin. "

Ne plus prescrire automatiquement des antibiotiques

Wanda s'inscrit dans cette mouvance globale de diminuer l'usage des antibiotiques, et cela-même dans le but de limiter la résistance aux antimicrobiens, en expliquant que les antibiotiques ne sont généralement pas nécessaires pour traiter une diarrhée du voyageur. Dès lors, prescrire des antibiotiques de façon préventive n'est vraiment pas recommandé. " La diarrhée aqueuse 'ordinaire' du voyageur se résout en général de façon spontanée, et l'effet des antibiotiques est souvent surestimé par les professionnels de la santé ", explique l'Institut.

" Aucune étude ne prouve que les antibiotiques sont cliniquement supérieurs au lopéramide seul dans le traitement de la diarrhée du voyageur légère ou modérée. La prescription d'antibiotiques vise principalement la réduction de la durée des symptômes d'un à deux jours et une potentielle réduction théorique du syndrome inflammatoire de l'intestin post-infectieux. Le respect des recommandations, même écrites, sur la prise d'antibiotiques pour la diarrhée du voyageur est relativement faible et rien ne démontre une réduction des consultations médicales à l'étranger grâce à ces antibiotiques. "

Les antibiotiques " de réserve " aggravent la résistance des bactéries

Deux études, l'une finlandaise et l'autre allemande, ont montré que les voyageurs qui avaient pris des antibiotiques pendant leur voyage étaient même plus propices à être infectés par des bactéries multi-résistantes à leur retour et étaient capables de transmettre ces bactéries à leur ménage. Le poids de la prise d'antibiotiques par les voyageurs internationaux dans la diffusion globale de la résistance aux antimicrobiens est donc largement sous-entendu.

" Alors qu'on pensait auparavant qu'il fallait prescrire des antibiotiques de façon préventive à certains voyageurs tels que les très jeunes enfants, les voyageurs se rendant dans des zones reculées ou les pays à risques, les indications sont aujourd'hui devenues plus strictes en raison de l'absence de bénéfice et du risque accru de résistance aux antimicrobiens ", ajoute l'Institut anversois. " Certains rapports de cas montrent que les complications de la diarrhée du voyageur (bactériémie, infections métastatiques) sont plus fréquentes chez les patients immunodéprimés, mais on ne sait pas si les antibiotiques préviennent ces complications. "

Les indications de Wanda pour le traitement par antibiotique

Indications pour prescrire des antibiotiques de réserve (prescription préventive) :

Voyageurs immunodéprimés :

post-greffe (organe ou cellules souches)

VIH avec CD4 < 200/µl

thérapie immunomodulatrice sévère

Voyageurs présentant un risque plus élevé de détérioration due à une diarrhée sévère :

diabète sucré sévère/insulino-dépendant

maladie rénale chronique grave

insuffisance cardiaque grave

patients sous médicaments ayant une fenêtre thérapeutique étroite,...

Les antibiotiques de réserve ne doivent pas être prescrits pour :

les voyageurs en bonne santé, quelle que soit la destination

les voyageurs uniquement sous inhibiteurs de la pompe à protons

la maladie inflammatoire de l'intestin (MII) en utilisant uniquement la mésalazine (Pentasa®)

le diabète sucré uniquement sous traitement oral

Antibiotiques de réserve à privilégier :

Lorsqu'elle est prescrite, l'azithromycine est le traitement privilégié :

Adultes : azithromycine 1000 mg, dose unique

Enfants : azithromycine 10 mg/kg, 1 fois/jour pendant trois jours

La résistance croissante aux quinolones parmi les agents pathogènes diarrhéiques dans le monde implique que les fluoroquinolones ne sont plus indiquées comme antibiotiques de réserve.

Traitement avec des antibiotiques de réserve

Les voyageurs doivent être informés du moment où ils doivent prendre des antibiotiques de réserve. Il peut être difficile, même pour les voyageurs expérimentés, de prendre une décision éclairée concernant leur santé lorsque des symptômes apparaissent dans des circonstances inconnues. Il est donc préférable de consulter un médecin le plus rapidement possible.

Indications pour démarrer des antibiotiques de secours :

Diarrhée sévère avec fièvre : diarrhée invalidante ou empêchant complètement les activités planifiées accompagnée de fièvre (> 38,5°C) ;

Dysenterie : émission de selles contenant du sang abondant mélangé aux selles et souvent accompagnée de symptômes constitutionnels plus graves, notamment de fièvre.

Conseillez toujours de continuer à demander une assistance médicale.

Via la branche professionnelle (médecins) de son outil gratuit Wanda.be, l'Institut de médecine tropicale d'Anvers profitait du mois de juillet pour informer les médecins sur les bons réflexes à adopter en cas de diarrhée du voyageur chez leurs patients, très répandue malgré les mesures préventives.Le premier symptôme à traiter reste la déshydratation, spécialement pour les jeunes enfants, les personnes âgées et les adultes porteurs de maladies chroniques, qui font l'objet d'un plus grand risque de déshydratation. N'importe quelle boisson peut favoriser une bonne réhydratation, bien que les boissons sucrées consommées en trop grandes quantités peuvent aggraver la diarrhée. En cas de perte sévère de liquide, c'est une solution de réhydratation orale qui devra être privilégiée. " Les SRO sont largement disponibles dans la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire et sont préparées en ajoutant une dose au volume d'eau indiqué, eau qui doit être bouillie ou traitée ", précise l'Institut de médecine tropicale d'Anvers.Si le patient ne vomit pas, il est préconisé de poursuivre un régime alimentaire normal, dosé en portions plus petites mais plus fréquentes. " Les nourrissons allaités au sein devraient continuer à téter à la demande, et les nourrissons nourris au biberon devraient continuer à boire du substitut de lait. Pour les voyageurs prenant certains médicaments, comme les diurétiques ou la metformine, il est conseillé d'interrompre temporairement ou de réduire la dose du médicament, de préférence en consultation avec un médecin. "Wanda s'inscrit dans cette mouvance globale de diminuer l'usage des antibiotiques, et cela-même dans le but de limiter la résistance aux antimicrobiens, en expliquant que les antibiotiques ne sont généralement pas nécessaires pour traiter une diarrhée du voyageur. Dès lors, prescrire des antibiotiques de façon préventive n'est vraiment pas recommandé. " La diarrhée aqueuse 'ordinaire' du voyageur se résout en général de façon spontanée, et l'effet des antibiotiques est souvent surestimé par les professionnels de la santé ", explique l'Institut." Aucune étude ne prouve que les antibiotiques sont cliniquement supérieurs au lopéramide seul dans le traitement de la diarrhée du voyageur légère ou modérée. La prescription d'antibiotiques vise principalement la réduction de la durée des symptômes d'un à deux jours et une potentielle réduction théorique du syndrome inflammatoire de l'intestin post-infectieux. Le respect des recommandations, même écrites, sur la prise d'antibiotiques pour la diarrhée du voyageur est relativement faible et rien ne démontre une réduction des consultations médicales à l'étranger grâce à ces antibiotiques. "Deux études, l'une finlandaise et l'autre allemande, ont montré que les voyageurs qui avaient pris des antibiotiques pendant leur voyage étaient même plus propices à être infectés par des bactéries multi-résistantes à leur retour et étaient capables de transmettre ces bactéries à leur ménage. Le poids de la prise d'antibiotiques par les voyageurs internationaux dans la diffusion globale de la résistance aux antimicrobiens est donc largement sous-entendu." Alors qu'on pensait auparavant qu'il fallait prescrire des antibiotiques de façon préventive à certains voyageurs tels que les très jeunes enfants, les voyageurs se rendant dans des zones reculées ou les pays à risques, les indications sont aujourd'hui devenues plus strictes en raison de l'absence de bénéfice et du risque accru de résistance aux antimicrobiens ", ajoute l'Institut anversois. " Certains rapports de cas montrent que les complications de la diarrhée du voyageur (bactériémie, infections métastatiques) sont plus fréquentes chez les patients immunodéprimés, mais on ne sait pas si les antibiotiques préviennent ces complications. "