En janvier 2019, 6.212 généralistes, soit la moitié des généralistes actifs, utilisait eAttest. L'application va être progressivement déployée chez d'autres prestataires de soins, en commençant par les dentistes en 2019. Mais si les patients sont ravis, ce n'est pas le cas de tous les médecins généralistes utilisateurs. Financièrement, il n'y a guère de plus-value et eFact (facturation) reste opaque au niveau des remboursements car sans références précises...
" Grâce à eAttest, les généralistes peuvent envoyer l'attestation de soins par voie électronique à la mutuelle de leurs patients, directement après la consultation. Les patients ne doivent plus coller de vignette ni passer les remettre à leur mutuelle. En revanche, le généraliste leur remet encore un reçu papier sur lequel figure le montant facturé et un numéro de référence unique. Les patients peuvent ainsi vérifier le traitement du remboursement ", rappelait récemment le cabinet De Block.
Le Cabinet se réjouissait que la moitié des MG l'utilisait et le Collège intermutualiste publiait fin 2018 une enquête auprès de 5.335 personnes concluant à la satisfaction générale.
Mais qu'en est-il sur le terrain ?
Le Dr Paul Kelchtermans rentre dans la catégorie des satisfaits. " Il y a juste un problème lorsqu'il faut faire des corrections. Pour le reste, nos patients sont ravis car ils touchent la quote-part mutuelle rapidement et sans démarche administrative. La copie papier sert à trois choses : l'information sur le numéro de l'attestation électronique reçue par la mutuelle, le détail des codes utilisés avec le tarif conventionné et le supplément éventuel et enfin le reçu pour le patient notamment pour l'assurance-complémentaire. "
Pas en visite à domicile
Il serait toutefois utile, pour éviter d'imprimer, de pouvoir envoyer un pdf au patient et au pharmacien avec envoi automatique. Autre regret : ne pas pouvoir utiliser e-attest en visite à domicile en l'absence du code-barre. Les MG n'ont de toute façon pas d'imprimante portable à disposition... Car si on va vers le tout électronique, les visites devront tôt ou tard faire partie du dispositif...
Par contre, en matière de facturation électronique (e-Fact, soit l'e-attest version tiers-payant), le Dr Klechtermans estime que l'amélioration sera complète lorsqu'on pourra faire un suivi des paiements et lorsque ce sera standardisé d'une personne à l'autre.
En revanche, si les patients sont satisfaits, il n'y a aucune plus-value pour le MG " si ce n'est un point en plus dans notre prime télématique ".
Thomas Orban (accessoirement président de la SSMG), est novice en la matière : " Je m'y suis mis il y a trois mois. Donc je débute. Il y a fallu deux mois pour que Partena fasse mes e-attests en matière de reconduction des DMG. Dans les maisons médicales, c'est reconduit automatiquement chaque 1er janvier, donc c'est quelque part injuste. "
Globalement, ce MG bruxellois regrette, pêle-mêle que son revenu soit pied et poings liés au système, que celui-ci ne soit pas clair et qu'il n'y ait pas de possibilités de contrôler les flux financiers. " Il faut faire confiance à CareNet sur le nombre de patients dont le DMG a été reconduit, par exemple et donc sur les flux financiers ad hoc. "
" Opaque donc suspect "
" Concernant les remboursements (dans le cadre du tiers-payant, ndlr), vous avez des paiements individuels de 35 euros puis tout d'un coup 250 ou 500 euros mais on ne sait pas à quoi cela correspond. On ne sait pas vérifier. On a des références qui ne veulent rien dire. C'est très opaque. Donc c'est suspect. "
Certains MG se sont vus sommer de rembourser des DMG qui leur avaient été versés indûment au détriment d'un confrère travaillant dans la même pratique de groupe. " L'Inami semble considérer que c'est la même chose pourvu que ce soit au sein de la même pratique de groupe ! Pourquoi verser des [forfaits] DMG au mauvais médecin ? "
Il n'y a par ailleurs pas toujours (rarement en fait) mention du nom du patient. " J'ai vu plein de patients en janvier. Via MyCarenet, je reçois des listes en pop up différentes de ce qu'indique mon logiciel. Il faut comparer tout cela. Cela ne correspond pas à tous les patients que j'ai vus. Certains sont renouvelés d'autres pas. On a l'impression de perdre le contrôle sur ses revenus. C'est désagréable. "
Carte d'identité obligatoire
Autre problème, c'est l'impossibilité de reconduire un DMG si le patient n'a pas sa carte d'identité. " Une injustice car il avait un DMG l'année précédente. " Heureusement, la prescription papier est toujours possible comme plan B dans ces cas-là.
" Dans le système e-Fact, on demande le tiers-payant au patient (1 ou x euros), l'ordinateur retient qu'on a fait un e-Fact et vous envoyez le tout à la fin de la semaine, une facture par mutuelle. C'est pratique mais pour une mutuelle, tu vas recevoir un beau jour 250 euros. Or tu as oublié pourquoi exactement... Dans le temps, j'envoyais toutes mes ordonnances. L'office de tarification vérifiait. Et deux mois plus tard, on recevait un justificatif et la somme. C'est vrai que cela prenait deux mois. A la fin, je ne vérifiais plus. Ça tombait juste. Dans les e-Fact, j'observe les remboursements, benoîtement, en espérant que ce soit juste. Curieusement, les erreurs sont toujours en leur faveur... "
E-Fact permet en revanche de vérifier l'assurabilité du patient. Un bon point. "Mais rendre le système plus transparent constituerait une avancée", conclut le MG bruxellois.
Enfin, en province profonde, on nous rapporte des problèmes de connexion mais aussi le problème des frais de déplacement qui ne sont pas remboursés au-delà de 4,5 km. L'Inami considérant qu'il faut trouver un autre médecin. Des entourloupes existeraient à ce sujet (nous y reviendrons dans une prochaine édition).
" Grâce à eAttest, les généralistes peuvent envoyer l'attestation de soins par voie électronique à la mutuelle de leurs patients, directement après la consultation. Les patients ne doivent plus coller de vignette ni passer les remettre à leur mutuelle. En revanche, le généraliste leur remet encore un reçu papier sur lequel figure le montant facturé et un numéro de référence unique. Les patients peuvent ainsi vérifier le traitement du remboursement ", rappelait récemment le cabinet De Block.Le Cabinet se réjouissait que la moitié des MG l'utilisait et le Collège intermutualiste publiait fin 2018 une enquête auprès de 5.335 personnes concluant à la satisfaction générale.Mais qu'en est-il sur le terrain ?Le Dr Paul Kelchtermans rentre dans la catégorie des satisfaits. " Il y a juste un problème lorsqu'il faut faire des corrections. Pour le reste, nos patients sont ravis car ils touchent la quote-part mutuelle rapidement et sans démarche administrative. La copie papier sert à trois choses : l'information sur le numéro de l'attestation électronique reçue par la mutuelle, le détail des codes utilisés avec le tarif conventionné et le supplément éventuel et enfin le reçu pour le patient notamment pour l'assurance-complémentaire. "Il serait toutefois utile, pour éviter d'imprimer, de pouvoir envoyer un pdf au patient et au pharmacien avec envoi automatique. Autre regret : ne pas pouvoir utiliser e-attest en visite à domicile en l'absence du code-barre. Les MG n'ont de toute façon pas d'imprimante portable à disposition... Car si on va vers le tout électronique, les visites devront tôt ou tard faire partie du dispositif...Par contre, en matière de facturation électronique (e-Fact, soit l'e-attest version tiers-payant), le Dr Klechtermans estime que l'amélioration sera complète lorsqu'on pourra faire un suivi des paiements et lorsque ce sera standardisé d'une personne à l'autre.En revanche, si les patients sont satisfaits, il n'y a aucune plus-value pour le MG " si ce n'est un point en plus dans notre prime télématique ".Thomas Orban (accessoirement président de la SSMG), est novice en la matière : " Je m'y suis mis il y a trois mois. Donc je débute. Il y a fallu deux mois pour que Partena fasse mes e-attests en matière de reconduction des DMG. Dans les maisons médicales, c'est reconduit automatiquement chaque 1er janvier, donc c'est quelque part injuste. "Globalement, ce MG bruxellois regrette, pêle-mêle que son revenu soit pied et poings liés au système, que celui-ci ne soit pas clair et qu'il n'y ait pas de possibilités de contrôler les flux financiers. " Il faut faire confiance à CareNet sur le nombre de patients dont le DMG a été reconduit, par exemple et donc sur les flux financiers ad hoc. "" Concernant les remboursements (dans le cadre du tiers-payant, ndlr), vous avez des paiements individuels de 35 euros puis tout d'un coup 250 ou 500 euros mais on ne sait pas à quoi cela correspond. On ne sait pas vérifier. On a des références qui ne veulent rien dire. C'est très opaque. Donc c'est suspect. "Certains MG se sont vus sommer de rembourser des DMG qui leur avaient été versés indûment au détriment d'un confrère travaillant dans la même pratique de groupe. " L'Inami semble considérer que c'est la même chose pourvu que ce soit au sein de la même pratique de groupe ! Pourquoi verser des [forfaits] DMG au mauvais médecin ? "Il n'y a par ailleurs pas toujours (rarement en fait) mention du nom du patient. " J'ai vu plein de patients en janvier. Via MyCarenet, je reçois des listes en pop up différentes de ce qu'indique mon logiciel. Il faut comparer tout cela. Cela ne correspond pas à tous les patients que j'ai vus. Certains sont renouvelés d'autres pas. On a l'impression de perdre le contrôle sur ses revenus. C'est désagréable. "Autre problème, c'est l'impossibilité de reconduire un DMG si le patient n'a pas sa carte d'identité. " Une injustice car il avait un DMG l'année précédente. " Heureusement, la prescription papier est toujours possible comme plan B dans ces cas-là. " Dans le système e-Fact, on demande le tiers-payant au patient (1 ou x euros), l'ordinateur retient qu'on a fait un e-Fact et vous envoyez le tout à la fin de la semaine, une facture par mutuelle. C'est pratique mais pour une mutuelle, tu vas recevoir un beau jour 250 euros. Or tu as oublié pourquoi exactement... Dans le temps, j'envoyais toutes mes ordonnances. L'office de tarification vérifiait. Et deux mois plus tard, on recevait un justificatif et la somme. C'est vrai que cela prenait deux mois. A la fin, je ne vérifiais plus. Ça tombait juste. Dans les e-Fact, j'observe les remboursements, benoîtement, en espérant que ce soit juste. Curieusement, les erreurs sont toujours en leur faveur... "E-Fact permet en revanche de vérifier l'assurabilité du patient. Un bon point. "Mais rendre le système plus transparent constituerait une avancée", conclut le MG bruxellois.Enfin, en province profonde, on nous rapporte des problèmes de connexion mais aussi le problème des frais de déplacement qui ne sont pas remboursés au-delà de 4,5 km. L'Inami considérant qu'il faut trouver un autre médecin. Des entourloupes existeraient à ce sujet (nous y reviendrons dans une prochaine édition).