Les soupçons d'un cluster de cancers lié aux pesticides à Fernelmont - il y a deux ans déjà - ont peu à peu changé la perception du monde médical sur l'importance de la santé environnementale. Par manque d'information, mais aussi par manque d'appui politique, les médecins intéressés connaissent par contre des difficultés pour informer correctement leurs patients. Bonne nouvelle pour eux : une vaste étude se penchera dès ce printemps sur toute la Wallonie pour évaluer l'exposition aux pesticides des habitants en zones rurales. Mauvaise nouvelle : aucune brochure d'information n'est encore à l'étude.
Au printemps 2018, l'Institut Scientifique de service public (Issep) mènera une étude baptisée sobrement " protection contre les dérives de pulvérisation des produits phytopharmaceutiques ", abrégée par l'acronyme moins heureux " Propulppp ". Quelle est son but ? Fournir des données factuelles sur la présence de pesticides au voisinage des champs lors des épandages en Wallonie. Elle sera dotée d'un budget de 805.000 euros.
Deux volets
L'étude comprendra deux volets. " Le premier volet consiste à rechercher des pesticides dans l'environnement d'un champ expérimental représentatif des grandes cultures en Wallonie ", informe Carlo Di Antonio (cdH), ministre de l'Environnement. " Ce premier volet permettra de déterminer une distance d'abattement des pesticides autour des champs et à conduire à l'estimation des distances de sécurité entre un champ et la présence de population ou d'une zone habitée. "
Second volet : effectuer des mesures en situation réelle cette fois, chez des particuliers, à proximité d'écoles, de rues ou de zones fréquentées par des populations particulières. " L'objectif n'est pas de cibler des publics fragilisés, mais de mieux connaître la présence de pesticides en bordure des champs ainsi que l'exposition des populations riveraines de ces champs ", commente le ministre. " L'étude va se concentrer sur les zones de grandes cultures où l'usage de pesticides est le plus important. "
Le projet va permettre de déterminer si les concentrations en pesticides dans l'environnement ou dans les urines sont plus élevées en bordure de champs qu'au centre du village ou ailleurs en Wallonie. Un volet de communication vers les riverains, les médecins et les autorités communales devra être prévu.
Les résultats sont attendus pour la fin de l'automne.
Un arrêté pour plus de protection
La législation actuelle concernant l'application des pesticides doit être corrigée, ajoute le ministre Di Antonio. " Le texte préparé lors de la législature passée n'offre pas la protection par rapport aux pulvérisations agricoles ", justifie ce dernier. L'étude Propulppp permettra d'ailleurs d'affiner les mesures prises - les discussions sont en cours pour modifier l'arrêté du 11 juillet 2013 pour une entrée en vigueur en juin 2018.
Question santé
" Force est de constater que la prévention, la mise en oeuvre du principe de précaution ne sont pour l'instant pas opérantes en Wallonie ", remarque Hélène Ryckmans (Écolo) en commission Santé, pour poursuivre le débat face à la ministre wallonne de la Santé. Et Alda Greoli de répondre: " la politique de prévention en environnement santé est essentiellement le fait de la cellule permanente Environnement-Santé (CPES) de la DGO3, qui, le cas échéant, en collaboration avec l'AViQ, guide les citoyens dans leurs interrogations sur l'environnement santé. En outre, la CPES a également mis en place le portail Environnement-Santé de la Wallonie qui distille informations et recommandations sur le sujet. "
Soit. Mais là où le bât blesse, c'est lorsqu'il s'agit des brochures informatives qui sont attendues par les médecins qui manquent cruellement d'outils pour informer leur patientèle, notamment à Fernelmont, mais aussi dans les communes avoisinantes.
En attente de brochures
" Votre administration a-t-elle maintenant pris contact avec les médecins des cercles de médecine de la Hesbaye proche de Fernelmont ? ", s'interroge la députée Écolo. " Ils vous ont sollicité pour la réalisation d'un folder ou d'affiches, qui explique aux femmes enceintes le danger de l'exposition aux pesticides. Ce folder serait distribué aux gynécologues, aux pédiatres qui sont par ailleurs très sensibilisés aux perturbateurs endocriniens et aux généralistes qui sont les premiers à vous en avoir fait la demande? Avez-vous pu y donner suite? Qu'avez-vous fait de cette demande? "
" Je ne saurai vous répondre - j'en suis désolée - concernant la demande des cercles de médecine pour la réalisation d'un folder, car, sauf erreur de ma part, je n'ai pas reçu de courrier ni de demande à ce jour ", rétorque Alda Greoli. " Il est évident que si j'avais une demande en ma possession, je regarderais cela avec grand intérêt "
Étonnant, car ce dossier était déjà sur la table de son prédécesseur, Maxime Prévot, comme en témoigne une interview réalisée par le journal du Médecin en octobre 2016 déjà1...Un étonnement partagée par Hélène Ryckmans. " Cela veut dire que M. Prévot ne vous a pas laissé le dossier en l'état. Moi, j'ai vu cette lettre, j'ai vu ce courrier. Je vais, évidemment - vous le pensez bien -, retourner chez les médecins généralistes qui m'avaient fait part de cette demande qu'ils avaient envoyée, je crois, en février ou mars l'année passée. Évidemment, ils sont très intéressés par votre réponse, donc ils vous renverront sans problème leur demande qui est assez simple. " Nul doute en effet que les médecins formuleront derechef leur demande, si cela n'est pas déjà fait.
1. http://www.lejournaldumedecin.com/actualite/maxime-prevot-la-wallonie-fait-tout-sauf-de-la-figuration-en-matiere-de-sante/article-longread-22783.html
Au printemps 2018, l'Institut Scientifique de service public (Issep) mènera une étude baptisée sobrement " protection contre les dérives de pulvérisation des produits phytopharmaceutiques ", abrégée par l'acronyme moins heureux " Propulppp ". Quelle est son but ? Fournir des données factuelles sur la présence de pesticides au voisinage des champs lors des épandages en Wallonie. Elle sera dotée d'un budget de 805.000 euros.L'étude comprendra deux volets. " Le premier volet consiste à rechercher des pesticides dans l'environnement d'un champ expérimental représentatif des grandes cultures en Wallonie ", informe Carlo Di Antonio (cdH), ministre de l'Environnement. " Ce premier volet permettra de déterminer une distance d'abattement des pesticides autour des champs et à conduire à l'estimation des distances de sécurité entre un champ et la présence de population ou d'une zone habitée. "Second volet : effectuer des mesures en situation réelle cette fois, chez des particuliers, à proximité d'écoles, de rues ou de zones fréquentées par des populations particulières. " L'objectif n'est pas de cibler des publics fragilisés, mais de mieux connaître la présence de pesticides en bordure des champs ainsi que l'exposition des populations riveraines de ces champs ", commente le ministre. " L'étude va se concentrer sur les zones de grandes cultures où l'usage de pesticides est le plus important. "Le projet va permettre de déterminer si les concentrations en pesticides dans l'environnement ou dans les urines sont plus élevées en bordure de champs qu'au centre du village ou ailleurs en Wallonie. Un volet de communication vers les riverains, les médecins et les autorités communales devra être prévu.Les résultats sont attendus pour la fin de l'automne.La législation actuelle concernant l'application des pesticides doit être corrigée, ajoute le ministre Di Antonio. " Le texte préparé lors de la législature passée n'offre pas la protection par rapport aux pulvérisations agricoles ", justifie ce dernier. L'étude Propulppp permettra d'ailleurs d'affiner les mesures prises - les discussions sont en cours pour modifier l'arrêté du 11 juillet 2013 pour une entrée en vigueur en juin 2018." Force est de constater que la prévention, la mise en oeuvre du principe de précaution ne sont pour l'instant pas opérantes en Wallonie ", remarque Hélène Ryckmans (Écolo) en commission Santé, pour poursuivre le débat face à la ministre wallonne de la Santé. Et Alda Greoli de répondre: " la politique de prévention en environnement santé est essentiellement le fait de la cellule permanente Environnement-Santé (CPES) de la DGO3, qui, le cas échéant, en collaboration avec l'AViQ, guide les citoyens dans leurs interrogations sur l'environnement santé. En outre, la CPES a également mis en place le portail Environnement-Santé de la Wallonie qui distille informations et recommandations sur le sujet. "Soit. Mais là où le bât blesse, c'est lorsqu'il s'agit des brochures informatives qui sont attendues par les médecins qui manquent cruellement d'outils pour informer leur patientèle, notamment à Fernelmont, mais aussi dans les communes avoisinantes." Votre administration a-t-elle maintenant pris contact avec les médecins des cercles de médecine de la Hesbaye proche de Fernelmont ? ", s'interroge la députée Écolo. " Ils vous ont sollicité pour la réalisation d'un folder ou d'affiches, qui explique aux femmes enceintes le danger de l'exposition aux pesticides. Ce folder serait distribué aux gynécologues, aux pédiatres qui sont par ailleurs très sensibilisés aux perturbateurs endocriniens et aux généralistes qui sont les premiers à vous en avoir fait la demande? Avez-vous pu y donner suite? Qu'avez-vous fait de cette demande? "" Je ne saurai vous répondre - j'en suis désolée - concernant la demande des cercles de médecine pour la réalisation d'un folder, car, sauf erreur de ma part, je n'ai pas reçu de courrier ni de demande à ce jour ", rétorque Alda Greoli. " Il est évident que si j'avais une demande en ma possession, je regarderais cela avec grand intérêt "Étonnant, car ce dossier était déjà sur la table de son prédécesseur, Maxime Prévot, comme en témoigne une interview réalisée par le journal du Médecin en octobre 2016 déjà1...Un étonnement partagée par Hélène Ryckmans. " Cela veut dire que M. Prévot ne vous a pas laissé le dossier en l'état. Moi, j'ai vu cette lettre, j'ai vu ce courrier. Je vais, évidemment - vous le pensez bien -, retourner chez les médecins généralistes qui m'avaient fait part de cette demande qu'ils avaient envoyée, je crois, en février ou mars l'année passée. Évidemment, ils sont très intéressés par votre réponse, donc ils vous renverront sans problème leur demande qui est assez simple. " Nul doute en effet que les médecins formuleront derechef leur demande, si cela n'est pas déjà fait.1. http://www.lejournaldumedecin.com/actualite/maxime-prevot-la-wallonie-fait-tout-sauf-de-la-figuration-en-matiere-de-sante/article-longread-22783.html