Cette parasitose typiquement tropicale occupe désormais tout le bassin méditerranéen à cause du réchauffement climatique. Un patient qui rentre de vacances dans le Sud peut donc tout à fait en être atteint, alertent des chercheurs de la KU Leuven.
Une nouvelle étude menée à la KU Leuven, publiée en préprint dans la revue Global Change Biology, montre que le risque de schistosomiase (bilharziose) augmentera fortement au cours du siècle prochain. Cette maladie infectieuse causée par un ver plat parasite doit son extension au changement climatique, qui permet aux escargots d'eau douce - hôtes intermédiaires du parasite - de survivre dans plusieurs pays du sud de l'Europe. La schistosomiase est présente en Corse depuis 2013 et, aujourd'hui, entre autres, à Almeria, en Espagne. Il est certain désormais qu'elle se propage en Europe, à l'instar d'autres infections tropicales. Les chercheurs attirent donc l'attention des médecins confrontés à des patients malades de retour de vacances où ils se seraient rafraîchis en rivière ou dans un lac.
Les chercheurs flamands ont travaillé en collaboration avec l'Université de Copenhague et le Musée de l'Afrique grâce, notamment, à un soutien financier du Fonds pour la recherche scientifique et du programme Horizon 2020 de l'UE.
La faute aux escargots
La schistosomiase est, après la malaria, la maladie infectieuse la plus répandue sur la planète (plus de 250 millions d'infections). L'infection s'attrape par voie transcutanée, en se baignant dans des plans d'eau douce (rivières, étangs et lacs). Les vers adultes vivent dans les vaisseaux sanguins, où les femelles pondent leurs oeufs. Si certains oeufs sont évacués via les selles ou l'urine -, ce qui permet au parasite de poursuivre son cycle de vie, d'autres sont piégés dans les tissus, causant des réactions immunitaires et des lésions organiques progressives.
Les symptômes typiques sont une éruption cutanée, de l'anémie, de fortes douleurs abdominales et la présence de sang dans les selles/une hématurie. Faute de prise en charge, cette parasitose peut entraîner une infertilité, un cancer de la vessie, une fibrose du foie ou des troubles de la croissance et de l'apprentissage chez les plus jeunes.
Le responsable? Un ver plat transmis par, notamment, Bulinus truncatus, un escargot d'eau douce. C'est lui qui est au coeur des recherches de l'équipe de la KU Leuven. Les biologistes ont étudié les températures maximales et minimales auxquelles il peut survivre. "Nous avons constaté que les escargots peuvent facilement s'adapter à de nouvelles conditions et donc coloniser facilement de nouvelles régions telles que l'Europe", explique Tim Maes, l'un des auteurs de l'étude.
Les différentes données ont été associées aux modèles prédictifs du climat au cours du prochain siècle en Europe pour estimer la probable future répartition des Bulini et par conséquent les nouvelles zones de prévalence de l'infection. Résultat? Le climat d'une grande partie de l'Espagne, du Portugal, de la France, de l'Italie et de la Grèce sera propice à la survie de l'escargot d'eau douce.
"Des recherches antérieures ont montré que le parasite lui-même est capable de survivre dans des climats tempérés, mais il faut à la fois l'escargot, le parasite et l'homme pour boucler le cercle de l'infection", complète Tine Huyse, de la KU Leuven et du Musée de l'Afrique. Les voyageurs qui importent, bien malgré eux, le parasite depuis l'Afrique ne constituent pas un problème en soi, c'est le changement climatique, le souci, car il permettra aux trois facteurs de prospérer chez nous et donc de propager l'infection.
Les médecins doivent être vigilants
"On ne s'attend pas à ce que les escargots puissent survivre chez nous en Belgique pour le moment, mais les vacanciers de retour [de zones endémiques] doivent être attentifs aux symptômes", prévient le Dr Maes.
"Même pour les médecins généralistes, il n'est pas toujours évident de faire le lien avec la schistosomiase si les touristes n'ont pas voyagé en dehors de l'Europe, avec toutes les conséquences que cela implique", conclut la Dr Huyse. Il n'existe ni médicament prophylactique ni vaccin, mais l'infection peut être traitée (praziquantel).
Une nouvelle étude menée à la KU Leuven, publiée en préprint dans la revue Global Change Biology, montre que le risque de schistosomiase (bilharziose) augmentera fortement au cours du siècle prochain. Cette maladie infectieuse causée par un ver plat parasite doit son extension au changement climatique, qui permet aux escargots d'eau douce - hôtes intermédiaires du parasite - de survivre dans plusieurs pays du sud de l'Europe. La schistosomiase est présente en Corse depuis 2013 et, aujourd'hui, entre autres, à Almeria, en Espagne. Il est certain désormais qu'elle se propage en Europe, à l'instar d'autres infections tropicales. Les chercheurs attirent donc l'attention des médecins confrontés à des patients malades de retour de vacances où ils se seraient rafraîchis en rivière ou dans un lac.Les chercheurs flamands ont travaillé en collaboration avec l'Université de Copenhague et le Musée de l'Afrique grâce, notamment, à un soutien financier du Fonds pour la recherche scientifique et du programme Horizon 2020 de l'UE.La schistosomiase est, après la malaria, la maladie infectieuse la plus répandue sur la planète (plus de 250 millions d'infections). L'infection s'attrape par voie transcutanée, en se baignant dans des plans d'eau douce (rivières, étangs et lacs). Les vers adultes vivent dans les vaisseaux sanguins, où les femelles pondent leurs oeufs. Si certains oeufs sont évacués via les selles ou l'urine -, ce qui permet au parasite de poursuivre son cycle de vie, d'autres sont piégés dans les tissus, causant des réactions immunitaires et des lésions organiques progressives.Les symptômes typiques sont une éruption cutanée, de l'anémie, de fortes douleurs abdominales et la présence de sang dans les selles/une hématurie. Faute de prise en charge, cette parasitose peut entraîner une infertilité, un cancer de la vessie, une fibrose du foie ou des troubles de la croissance et de l'apprentissage chez les plus jeunes.Le responsable? Un ver plat transmis par, notamment, Bulinus truncatus, un escargot d'eau douce. C'est lui qui est au coeur des recherches de l'équipe de la KU Leuven. Les biologistes ont étudié les températures maximales et minimales auxquelles il peut survivre. "Nous avons constaté que les escargots peuvent facilement s'adapter à de nouvelles conditions et donc coloniser facilement de nouvelles régions telles que l'Europe", explique Tim Maes, l'un des auteurs de l'étude.Les différentes données ont été associées aux modèles prédictifs du climat au cours du prochain siècle en Europe pour estimer la probable future répartition des Bulini et par conséquent les nouvelles zones de prévalence de l'infection. Résultat? Le climat d'une grande partie de l'Espagne, du Portugal, de la France, de l'Italie et de la Grèce sera propice à la survie de l'escargot d'eau douce."Des recherches antérieures ont montré que le parasite lui-même est capable de survivre dans des climats tempérés, mais il faut à la fois l'escargot, le parasite et l'homme pour boucler le cercle de l'infection", complète Tine Huyse, de la KU Leuven et du Musée de l'Afrique. Les voyageurs qui importent, bien malgré eux, le parasite depuis l'Afrique ne constituent pas un problème en soi, c'est le changement climatique, le souci, car il permettra aux trois facteurs de prospérer chez nous et donc de propager l'infection."On ne s'attend pas à ce que les escargots puissent survivre chez nous en Belgique pour le moment, mais les vacanciers de retour [de zones endémiques] doivent être attentifs aux symptômes", prévient le Dr Maes. "Même pour les médecins généralistes, il n'est pas toujours évident de faire le lien avec la schistosomiase si les touristes n'ont pas voyagé en dehors de l'Europe, avec toutes les conséquences que cela implique", conclut la Dr Huyse. Il n'existe ni médicament prophylactique ni vaccin, mais l'infection peut être traitée (praziquantel).