Avis de tempête aux Etats-généraux des anesthésistes. Plus de 350 médecins, majoritairement néerlandophones, se sont réunis à la Bibliothèque royale contre les projets de la ministre De Block en matière de réforme des soins de santé et particulièrement la forfaitisation en matière de soins à faible variabilité. Mais la tempête a arrosé d'autres sujets.
Depuis plusieurs jours, les organisateurs au sein de l'Association professionnelle belge des médecins spécialistes en anesthésie-réanimation (Apsar) annonçaient salle comble. De fait, on a pu observer dans la grande salle de la Bibliothèque royale à Bruxelles l'ajout de tabourets. Il y a des années que l'Apsar et l'association scientifique sont sur la même ligne.
Nettement plus de Flamands
L'objectif des Etats-généraux était d'alerter les anesthésistes, ainsi que l'a expliqué le secrétaire de l'Apsar, René Heylen. Mission accomplie. On attend la seconde phase qui est de mettre en place des actions. Mais ainsi que l'a martelé le Dr Heylen, "Nous ne mènerons aucune action qui ne nous assure pas avec certitude le succès."
Cependant, il est à remarquer (ou à déplorer ?) une large majorité (3/4) de Flamands dans la salle, la partie flamande de l'Association ayant apparemment davantage battu le rappel mais peut-être aussi les nouvelles vont-elles plus vite dans les hôpitaux flamands. Tandis qu'on a appris que la forfaitisation des soins à variabilité faible voulue par la ministre de la Santé publique, Maggie De Block, aurait pour conséquence le transfert de 5 millions d'euros du sud... vers le nord.
Heylen : "Nous avons mobilisé la base parce que De Block veut changer fondamentalement la solidarité entre médecins. De plus, dans une mesure importante, les mesures De Block sont purement financières."
"Le gros problème est que les soins de santé sont devenus impayables", a expliqué le président Jean-Luc Demeere (qui est aussi président du GBS). "La dépense des soins de santé croît plus vite que la croissance du PIB. On va droit dans le mur au niveau financier. A mon âge, je me demande si je serai dans 20 ans soigné correctement. Serai-je soigné par des médecins qui seront à même d'exercer leur art ?"
Autonomie
Les anesthésistes craignent en effet entre autres de dépendre d'autres médecins- les chirurgiens notamment- ce qui diminuera fortement leur autonomie et leur indépendance. Le spectre de l'infirmière-anesthésiste plane également qui pourrait remplacer substantiellement les anesthésistes dans le cadre de la réforme de l'AR78, autre grand chantier de De Block. Ce recul de l'indépendance aurait des conséquences négatives sur la qualité des soins dont le patient serait le dupe. Mais mènerait également à une pléthore d'anesthésistes sur le marché du travail dont les jeunes paieraient les pots cassés.
Absym
"On va demain vers un "bundle payment par pathologie" inscrit dans une trajectoire de soins instaurée dans chaque hôpital", a expliqué, résigné, Jean-Luc Demeere. "Reste à définir la place de l'anesthésiste dans le système. Puis son rôle et sa mission. Les anesthésistes auront alors une opportunité pour définir leur place dans les trajets de soins et de définir ce qu'est un trajet de soins en anesthésie..."
Enfin, alors que francophones et néerlandophones ne sont pas sur la même longueur d'onde, l'Absym a également été vertement critiquée. L'Apsar n'est pas satisfaite de la manière dont le syndicat les a défendu et comment il a négocié les soins à variabilité faible.
Notre dossier dans le Jdm de vendredi.
Depuis plusieurs jours, les organisateurs au sein de l'Association professionnelle belge des médecins spécialistes en anesthésie-réanimation (Apsar) annonçaient salle comble. De fait, on a pu observer dans la grande salle de la Bibliothèque royale à Bruxelles l'ajout de tabourets. Il y a des années que l'Apsar et l'association scientifique sont sur la même ligne.L'objectif des Etats-généraux était d'alerter les anesthésistes, ainsi que l'a expliqué le secrétaire de l'Apsar, René Heylen. Mission accomplie. On attend la seconde phase qui est de mettre en place des actions. Mais ainsi que l'a martelé le Dr Heylen, "Nous ne mènerons aucune action qui ne nous assure pas avec certitude le succès."Cependant, il est à remarquer (ou à déplorer ?) une large majorité (3/4) de Flamands dans la salle, la partie flamande de l'Association ayant apparemment davantage battu le rappel mais peut-être aussi les nouvelles vont-elles plus vite dans les hôpitaux flamands. Tandis qu'on a appris que la forfaitisation des soins à variabilité faible voulue par la ministre de la Santé publique, Maggie De Block, aurait pour conséquence le transfert de 5 millions d'euros du sud... vers le nord. Heylen : "Nous avons mobilisé la base parce que De Block veut changer fondamentalement la solidarité entre médecins. De plus, dans une mesure importante, les mesures De Block sont purement financières.""Le gros problème est que les soins de santé sont devenus impayables", a expliqué le président Jean-Luc Demeere (qui est aussi président du GBS). "La dépense des soins de santé croît plus vite que la croissance du PIB. On va droit dans le mur au niveau financier. A mon âge, je me demande si je serai dans 20 ans soigné correctement. Serai-je soigné par des médecins qui seront à même d'exercer leur art ?" Les anesthésistes craignent en effet entre autres de dépendre d'autres médecins- les chirurgiens notamment- ce qui diminuera fortement leur autonomie et leur indépendance. Le spectre de l'infirmière-anesthésiste plane également qui pourrait remplacer substantiellement les anesthésistes dans le cadre de la réforme de l'AR78, autre grand chantier de De Block. Ce recul de l'indépendance aurait des conséquences négatives sur la qualité des soins dont le patient serait le dupe. Mais mènerait également à une pléthore d'anesthésistes sur le marché du travail dont les jeunes paieraient les pots cassés. "On va demain vers un "bundle payment par pathologie" inscrit dans une trajectoire de soins instaurée dans chaque hôpital", a expliqué, résigné, Jean-Luc Demeere. "Reste à définir la place de l'anesthésiste dans le système. Puis son rôle et sa mission. Les anesthésistes auront alors une opportunité pour définir leur place dans les trajets de soins et de définir ce qu'est un trajet de soins en anesthésie..." Enfin, alors que francophones et néerlandophones ne sont pas sur la même longueur d'onde, l'Absym a également été vertement critiquée. L'Apsar n'est pas satisfaite de la manière dont le syndicat les a défendu et comment il a négocié les soins à variabilité faible.Notre dossier dans le Jdm de vendredi.