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La polémique entre François Bayrou et Elio Di Rupo autour de l'euthanasie en Belgique a suscité de vives réactions des deux côtés de la frontière. Lors d'un entretien sur LCI, le Premier ministre français, catholique pratiquant, a affirmé que la Belgique permettait l'euthanasie pour des adolescents " simplement parce qu'ils étaient mal dans leur peau ".Des propos qui ont immédiatement déclenché une riposte du député européen Elio Di Rupo, membre de la commission des libertés civiles (LIBE) du Parlement européen qualifiant ces déclarations d'" ahurissantes et déconnectées de la réalité ". Il a rappelé qu'en Belgique, l'euthanasie des mineurs est strictement encadrée depuis 2014 et ne peut être appliquée qu'en cas de souffrances physiques insupportables, liées à une maladie incurable et avec un décès attendu à court terme, sous réserve d'un consentement parental et d'une évaluation médicale rigoureuse.Le débat s'inscrit dans un contexte où l'euthanasie continue d'être un sujet sensible en Europe. En Belgique, les derniers chiffres officiels montrent une augmentation progressive du nombre d'euthanasies, avec environ 3 423 cas enregistrés en 2023, soit une hausse de 15 % par rapport à l'année précédente. Toutefois, les euthanasies pratiquées sur des mineurs restent extrêmement rares : depuis la modification de la loi en 2014, seuls une poignée de cas ont été recensés, tous répondant aux critères médicaux stricts imposés par la législation. Ces données contrastent fortement avec l'image suggérée par François Bayrou, selon laquelle l'euthanasie serait accordée pour des raisons purement psychologiques et non encadrées.Elio Di Rupo a dénoncé " une tentative de manipulation des faits et une méconnaissance de la réalité belge ". Selon lui, la loi belge " repose sur une approche humaniste visant à éviter des souffrances inutiles et non sur une quelconque dérive permissive ".La différence d'approche de l'euthanasie en France versus en Belgique est radicalement différente. La majorité des élites françaises, de droite comme de gauche, continue de considérer l'euthanasie comme un quasi crime.Pour Elio Di Rupo " les débats en France sur l'aide à mourir sont souvent parasités par des caricatures et des peurs infondées, alimentées par des figures politiques hostiles au droit de choisir sa fin de vie. "(Avec Belga)