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Pour le chef de service des soins intensifs d'Erasme, il est nécessaire de garder toujours une barrière vis-à-vis des questions éthiques. "Il ne faudrait pas mettre aux soins intensifs toutes les personnes qui risquent de mourir. De même qu'il est important de ne pas basculer dans de l'acharnement thérapeutique. Il faut pouvoir mettre des barrières éthiques et discuter avec l'ensemble des collègues chaque fois qu'il est question d'admettre un patient." Il importe aussi de bien évaluer si cette personne a encore des perspectives de récupération d'une qualité de vie satisfaisante.Concernés au quotidien par les questions de fin de vie, le Pr Vincent et son équipe sont confrontés à des décisions difficiles dans le service, au même titre que les pédiatres. Sauf que dans leur cas, cela concerne un nombre considérable de malades. "Nous n'avons que 10% de décès mais sur 3.500 admissions par an dans notre hôpital, cela fait tout de même presque un décès par jour... En général, c'est un arrêt thérapeutique. Ce matin encore, nous avons eu des discussions très difficiles pour deux arrêts thérapeutiques, avec des familles qui ne comprennent pas toujours, qui ne sont pas prêtes à laisser partir leur proche... Que fait-on dans ces cas-là? La personne n'a rien demandé, elle n'a pas signé une demande d'euthanasie et ne peut plus le faire. Dans quelle mesure sommes-nous protégés quand on administre à ces malades des quantités plus élevées de sédatifs?"Dossier complet dans le Jdm de vendredi 14 février 2014.