Selon une étude de " l'Oxford Internet Institute " (OII), un organisme au sein de l'Université d'Oxford, étude menée sur près d'un million d'utilisateurs sur une période de 12 ans, il n'y a pas de corrélation claire et nette entre la plateforme de réseau social qui se répand dans le monde et un mal-être psychologique.
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Quel est l'impact de Facebook sur le bien-être de ses utilisateurs? Le réseau social a-t-il des effets nocifs sur la santé mentale, comme on a parfois tendance à le penser, et comme l'ont montré des études antérieures? L'Oxford Internet Institut s'est penché sur la question, en étudiant le bien-être d'utilisateurs dans 72 pays sur base de leurs données individuelles anonymisées, ce qui en fait la plus grande étude scientifique et indépendante jamais menée jusqu'ici. Malgré certaines affirmations populaires concernant l'impact des réseaux sociaux sur le bien-être, l'étude, dirigée par les professeurs Andrew Przybylski et Matti Vuorre, n'a trouvé "aucune preuve" que la propagation de Facebook était systématiquement liée de manière négative au bien-être, bien au contraire, explique l'institution dans le cadre de la publication, ce 9 août, des résultats de l'étude. "Bien que des rapports sur les résultats psychologiques négatifs associés aux réseaux sociaux soient fréquents dans les publications académiques et grand public, les preuves de dommages tiennent davantage, dans l'ensemble, de la spéculation"."Nous avons examiné attentivement les meilleures données disponibles, et nous avons constaté qu'elles ne corroborent pas l'idée selon laquelle l'adhésion à Facebook est liée à des effets néfastes, bien au contraire", explique le Pr Przybylski. "En réalité, notre analyse indique que Facebook est peut-être lié à un bien-être positif". Pas de raccourci cependant, cela ne signifie pas que FB est bon pour le moral mais que, simplement, "l'expansion du réseau social à travers le monde ne peut pas être associé négativement, parmi différentes nations et démographies".Le Pr Vuorre, coauteur de l'étude, fait remarquer que "la plupart des recherches antérieures sur l'utilisation des réseaux sociaux et le bien-être étaient biaisées par le fait qu'elles se concentraient exclusivement sur les données relatives au bien-être dans les pays du nord et qu'elles s'appuyaient sur des déclarations erronées concernant l'engagement dans les réseaux sociaux. Dans notre nouvelle étude, nous couvrons pour la première fois la géographie la plus large possible, en analysant les données d'utilisation de Facebook superposées à des données fiables sur le bien-être, ce qui donne une perspective véritablement mondiale de l'impact de l'utilisation de Facebook sur le bien-être".Le projet de recherche d'Oxford a démarré avant la pandémie de covid. L'équipe a travaillé pendant plus de deux ans pour obtenir les données critiques nécessaires auprès de Facebook. Les chercheurs ont ensuite combiné les données existantes sur le bien-être provenant de Gallup (qui couvre près d'un million de personnes, de 2008 à 2019) avec les données de Facebook relatives à l'adhésion à la plateforme mondiale (quasi 3 milliards de personnes actuellement). Pour la première fois, l'équipe a pu observer comment la diffusion de l'engagement sur Facebook, dans les mêmes pays et aux mêmes moments, était liée à des données de bien-être de haute qualité à l'échelle nationale.Les auteurs relèvent par ailleurs que si Facebook reste le réseau social dominant, il ne l'est pas nécessairement partout, et il n'est pas le préféré des ados, notamment aux Etats-Unis. Les conclusions de leur étude ne peuvent donc pas être "forcément généralisées à toutes les plateformes" en ligne.Cette étude prend le contre-pied d'autres travaux académiques, et notamment par exemple une étude publiée par le MIT il y a près d'un an, qui concluait que l'utilisation des réseaux sociaux, et notamment de Facebook, "engendre un déclin au niveau de la santé mentale".